D'un côté, il y a l'histoire des perdants, des Croates formidables, portés par des supporters formidables, qui sont prêts à envahir le terrain de joie et se taisent soudainement dans la dernière des huit minutes du temps additionnel. Luka Modric, à court de forces, souffre sur le banc. Quand c'est fini, il pleure. Car avec l'élimination très probable de la Croatie, l'histoire démesurée de Modric en équipe nationale s'est terminée avec sa 178e sélection. Il a tout de même écrit un peu d'histoire en devenant le plus vieux buteur de l'Euro. Mais cette histoire ne nous concerne pas.
Calafiori voulait rattraper son erreur
Et puis il y a la deuxième histoire. Celle de Ricardo Calafiori, l'ancien Bâlois qui a rendu possible la qualification de l'Italie grâce à une passe décisive grandiose. Contre l'Espagne, il avait marqué un but contre son camp, pour lequel le mot fautif n'était pas approprié, puisqu'il n'était pas en faute. Quelle est sa réaction? Il se donne encore plus de mal. Comme s'il avait une dette envers le pays pour réparer cette erreur. Ainsi, avec sa passion, il est l'un des meilleurs Italiens. Sur la RAI, ils disent que lui et Donnarumma sont les protagonistes de cette Nazionale. Quel honneur pour celui qui, il y a moins d'un an, a vu le FC Bâle se faire éliminer sans gloire en qualifications de Coupe d'Europe.
Il reçoit également un carton contre la Croatie, lorsqu'il interrompt un contre à la 93e minute. Il ratera ainsi le duel avec la Suisse. Après le match, il s'allonge sur la pelouse et pleure – lui aussi. On peut supposer, d'une part par joie, d'autre part par déception profonde, qu'il est désormais suspendu contre la Nati. Mais en Italie, on ne parle pas de suspension, mais de passer le cap des huitièmes de finale. «Nous avons un objectif en tête. Nous ne pouvons absolument pas nous contenter d'avoir atteint le prochain tour. Nous allons maintenant le passer. Je serai de retour en quarts de finale. Nous voulons aller jusqu'au bout», s'exclame-t-il.
C'est une histoire qui ne nous touche que par l'absence du joueur le plus énergique d'Italie. Ce n'est pas un aspect insignifiant.
La Lazio a payé 200'000 euros pour Zaccagni
Et puis il y a la troisième histoire, celle de Mattia Zaccagni. Jamais entendu parler? Eh bien, l'homme a 29 ans et a marqué son premier but lors de son septième match international. Un but national. «Un gol fondamentale», dit-on sur la RAI. Lorsqu'il se présente pour l'interview, il a lui aussi les larmes aux yeux. «Je suis complètement ému… C'est bien sûr une énorme satisfaction. C'est une très belle soirée que je porterai désormais toujours avec moi.» Il fait ensuite l'éloge du «Mister», Luciano Spalletti, qui a tout fait correctement avec ce groupe en ne prenant que des joueurs qui pouvaient vraiment aider. «Maintenant, nous essayons de lui rendre la pareille.»
Zaccagni joue à la Lazio Rome et a été appelé une première fois par Roberto Mancini en mars 2023. Il fait ses débuts en Serie A pour Venezia en tant que joueur prêté par le Hellas Vérone. Mais ce n'est qu'à 24 ans qu'il effectue sa première saison complète dans la division supérieure. En 2021, il est prêté à la Lazio Rome. Pour 200'000 euros… Il s'y impose, si bien que la Lazio lève l'option d'achat en 2022 et paie sept millions pour lui.
L'épreuve de force a donc lieu à Berlin. Dix-huit ans après la finale de la Coupe du monde, la Squadra Azzurra y retourne. Si cela n'éveille pas des émotions démesurées chez les Italiens!