Confronté à la suspension de Marc Guehi, son meilleur défenseur depuis le début de l'Euro, Gareth Southgate songerait à jouer en 3-4-2-1, selon plusieurs médias anglais, pour affronter l'équipe de Suisse.
Le sélectionneur anglais a vu la Nati concasser l'Italie et ses attaquants se régaler face à la défense à quatre de la Squadra Azzurra et, sans doute, se dit-il que défendre à trois serait une manière de prendre le dessus tactiquement, tout en plaçant Jude Bellingham et Phil Foden dans de bonnes dispositions, juste derrière Harry Kane. Le raisonnement se tient.
Murat Yakin et ses espions le savent et ne vont pas rester inactifs. Le «joueur d'échecs» qu'est le sélectionneur de la Nati pourrait bien avoir une idée en tête, dont celle, pourquoi pas, de jouer... sans avant-centre. Une folie? Non, puisqu'il l'a fait contre l'Ecosse lors du deuxième match du tournoi, plaçant Xherdan Shaqiri à un poste hybride. L'expérience n'avait pas été concluante d'un point de vue collectif, la Suisse livrant sa plus mauvaise performance du tournoi, mais «XS» avait sauvé un point, et son match, en marquant un but superbe.
Alors, le sélectionneur va-t-il oser retenter ce pari, sans Shaqiri, mais avec Ruben Vargas en pointe? Ce serait étonnant, mais cela pourrait se tenter avec une double motivation en tête: mettre les joueurs les plus en forme sur le terrain et surprendre les Anglais.
Qui mérite de sortir du onze? Personne
Silvan Widmer revient en effet de suspension et il paraîtrait étonnant qu'il ne retrouve pas sa place sur le flanc droit. Dan Ndoye remonterait alors d'un cran et, dès lors, il faudrait sortir un joueur entre Ruben Vargas et Fabian Rieder... qui ont tous les deux été excellents face à l'Italie! En sortir un des deux serait sans doute une idée contre-productive. Alors quoi? La seule alternative est de faire sortir Breel Embolo du onze et d'attaquer avec un trident composé de Fabian Rieder, Dan Ndoye et Ruben Vargas. Les Anglais, c'est peu dire, seraient désorientés pendant un moment et cette idée n'est pas si fantaisiste, même si elle semble un peu audacieuse.
Un argument supplémentaire en faveur de cette variante tient à Breel Embolo lui-même. Entré en jeu lors des deux premiers matches, l'avant-centre a été titularisé tant face à l'Allemagne que contre l'Italie et, dans les deux cas, il s'est beaucoup battu, a énormément donné et a pesé sur les défenses, mais la vérité est qu'il n'a pas été brillant. Un constat trop sévère? Sans doute, au vu d'où il revient, mais, objectivement, et c'est normal, son année sans jouer le fait manquer de rythme et d'explosivité.
Breel Embolo peut-il enchaîner deux matches en trois jours?
Ainsi, Murat Yakin se dit peut-être que si la Suisse passe l'obstacle anglais, la demi-finale face à la Turquie ou aux Pays-Bas arrive trois jours plus tard. Et qu'il serait peut-être utile de n'avoir pas cramé son meilleur avant-centre dans ce cas de figure. Est-ce trop présomptueux de penser ainsi? Sans doute, car le prochain match est toujours le plus important dans un tournoi, mais vu que la Suisse ne veut plus «penser petit» et que Murat Yakin aime avoir un coup d'avance, sans doute y-a-t-il pensé quelques minutes...