Sans le vouloir, ou peut-être un peu, Steve Clarke s'est montré un peu offensant envers les joueurs de la Nati mercredi, après le match nul entre la Suisse et l'Ecosse (1-1). En voulant complimenter Xherdan Shaqiri, auteur d'une frappe splendide pour l'égalisation à la 26e, le sélectionneur écossais a souligné, indirectement, les limites techniques de ses dix coéquipiers.
«C'est tombé sur Shaqiri»
«Notre joueur Tony Ralston a fait une petite erreur avec sa passe en retrait. Mais si le ballon était parvenu à un autre joueur que Xherdan Shaqiri, il ne se serait rien passé. Deux défenseurs étaient déjà en train de revenir, l'action aurait été terminée. Mais c'est tombé sur Shaqiri et avec lui, c'est but. C'est un top joueur!», a déclaré Steve Clarke, rejoint en partie dans son constat par... Manuel Akanji, lequel a cependant élargi la remarque au monde entier.
«Je ne sais pas combien de joueurs dans le monde auraient pu marquer dans cette situation. Lui l'a fait, c'est tout ce que je sais!», a souri le défenseur de Manchester City, élu homme du match ce mercredi.
La reprise du gauche en première intention de Xherdan Shaqiri était une intuition géniale, sur laquelle il a réussi à mettre des mots cette fois. En conférence de presse, juste avant l'entrée en lice contre la Hongrie, le joueur de Chicago avait en effet osé la comparaison avec Lionel Messi quand on lui demandait d'où lui venaient ses éclairs de génie. Comme pour dire que lui-même n'en savait rien! Mais ce mercredi, il a su l'expliquer de manière concrète.
«J’ai exploité l’erreur adverse et j’ai vu le gardien avancé. C’était clair dans ma tête: il fallait que je frappe directement et que j'enroule au premier poteau. Mon tir était parfait», a analysé le héros de la soirée, sans fausse modestie. «C'est un but incroyablement important et ça montre qu'il est en confiance», a poursuivi Manuel Akanji.
«S'il avait contrôlé le ballon, il aurait été repris par deux défenseurs. Il a frappé et marqué, comme il sait si bien le faire. Xherdan vit pour ces moments. Il a inscrit un but magnifique, superbe, il a nettoyé la lucarne», l'a complimenté Murat Yakin, lequel n'a pas hésité à le titulariser après l'avoir laissé 90 minutes sur le banc face à la Hongrie lors du premier match. Le sélectionneur de la Nati aime surprendre son monde et, cette fois, c'est Kwadwo Duah qui n'est pas sorti du banc.
ll est entré encore un peu plus dans l'histoire
Murat Yakin agit en fonction de l'adversaire et comptait sur Xherdan Shaqiri pour faire parler sa magie et servir de rampe de lancement pour les deux dragsters qu'étaient Dan Ndoye et Ruben Vargas. Le plan a fonctionné, certes sans les trois points au bout comme face à la Hongrie, mais l'éclair de génie de «Shaq» à la 26e a une fois de plus donné raison au technicien. Le gaucher a pu sortir à la 60e avec le sentiment du devoir accompli, lui qui sera, en se réveillant jeudi matin, le seul joueur sur cette planète à avoir marqué au moins un but lors des trois derniers Euros et des trois dernières Coupe du monde.