Et dire que ce gamin n'a pas le droit de vote, à peine le droit de boire une panaché et doit encore attendre une année avant de pouvoir espérer passer son permis de conduire! Lamine Yamal aura 17 ans dans quelques jours et il illumine l'Euro de sa classe et de son énergie, ce qui a encore une fois été le cas ce mardi en demi-finale face à la France. L'ailier espagnol a égalisé d'une frappe merveilleuse et limpide, à la 21e, et permis à son équipe de revenir dans cette partie.
Il prend le record à Johan Volanthen
Au passage, en plus d'avoir montré à Adrien Rabiot qu'il gérait plutôt bien la pression et d'avoir été élu homme du match, le prodige espagnol a effacé des tablettes le record de précocité de Johan Vonlanthen et est officiellement devenu ce mardi à Munich le plus jeune buteur de l'histoire de l'Euro. Mais l'essentiel est bien sûr ailleurs: voilà l'Espagne en finale de l'Euro! La Roja affrontera l'Angleterre ou les Pays-Bas dimanche à Berlin. Et elle a bien mérité sa victoire face à une équipe de France trop minimaliste dans son jeu et trop stérile offensivement pour espérer autre chose dans cet Euro. Les Bleus donnent ainsi l'impression de rentrer à la maison sans avoir exploité l'entier de leur immense potentiel.
L'équipe de France est pourtant bien entrée dans le match, marquant même son premier but du tournoi, hors penalty et autogoal! Randal Kolo Muani a juste eu à déposer ce petit ballon de la tête, sur le centre bien senti de Kylian Mbappé, pour ouvrir la marque à la 9e et donner l'avantage aux Bleus. Choqués, les Espagnols? Pas longtemps!
Lamine Yamal a en effet égalisé à la 21e grâce à son tir de haut niveau, puis Dani Olmo a pu se promener dans la défense française, pourtant si solide depuis le début du tournoi, et envoyer une frappe vicieuse, déviée par Jules Koundé dans le but de Mike Maignan (25e, 2-1).
Marc Cucurella hué à chaque touche de balle durant tout le match
En quatre minutes, l'Espagne avait renversé la situation, pour le plus grand bonheur de son public (environ 7000 partisans de la Roja étaient à Munich ce mardi), lesquels ont mis autant d'énergie à encourager leurs favoris qu'à chanter le nom de Marc Cucurella afin de couvrir la bronca descendant des tribunes à chaque touche de balle du latéral gauche espagnol!
Les sifflets envers le défenseur, coupable, aux yeux de l'intransigeant et impitoyable public allemand, d'avoir mal parlé à la suite de sa main non sifflée en quarts de finale face à la Mannschaft, n'ont d'ailleurs jamais faibli. De l'annonce des joueurs sur les grands écrans jusqu'à la toute fin du match, Marc Cucurella a été hué avec une vigueur impressionnante. Pas visiblement de quoi le perturber, ni lui, ni ses coéquipiers.
La deuxième période a été moins enjouée, moins furieuse, moins spectaculaire, même si les deux équipes n'ont pas refusé le jeu, bien au contraire. L'Espagne a cherché à mettre le pied sur le ballon par moments, comme lors de cette impressionnante séquence de possession de la 75e, et les Français ont voulu aller égaliser, mais se sont retrouvés confrontés à leurs lacunes offensives incarnées une nouvelle fois par Ousmane Dembele et Kylian Mbappé, lequel a fait quelques différences, mais a pêché par excès d'individualisme, comme trop souvent.
La fin de match n'a ainsi rien donné, malgré une ultime occasion pour Kylian Mbappé, dont le tir était bien trop enlevé, et la Roja, sans trop souffrir, a conservé sa qualification. Que ce soit face à l'Angleterre ou aux Pays-Bas, elle partira favorite dimanche.