La fameuse magie de la Coupe. Cette expression est utilisée lorsqu’un «petit» élimine un «gros». Mais lors de la rencontre entre Lausanne et Zurich, cette magie fait (surtout) référence à Aldin Turkes. Alors qu’il n’avait joué que 19 minutes cette saison, l’attaquant zurichois du LS est entré en jeu à la 89e, a égalisé au bout du temps additionnel et a offert la victoire à son équipe en prolongations. Rien que ça.
Et lorsqu’on sait d’où Aldin Turkes revient, la magie prend tout son sens. Pour trouver trace d’une autant longue apparition de l’attaquant sous les couleurs lausannoises, il faut remonter au… 23 décembre 2020. Une grave blessure au genou lors d’un match à Lugano l’avait écarté des terrains pendant 20 longs mois.
La (belle) tête de Turkes
Cette saison, Aldin Turkes a enfin pu refouler les pelouses de Challenge League. Cinq minutes contre Vaduz, treize sur la pelouse de Thoune et une petite le week-end passé contre Yverdon. Bien peu, après une si longue absence. Mais lorsque son entraîneur Ludovic Magnin l’a lancé contre Zurich, il n’a pu qu’espérer que son attaquant jouerait plus que les cinq minutes du temps additionnel. N’était-ce pas risqué, sachant qu’Aldin Turkes allait finalement évoluer durant une grosse demi-heure? «À la 89e tu ne penses pas à ça, répond Ludovic Magnin. Tu essaies juste de revenir au score.»
Un objectif atteint. Puisque à la 95e, le grand attaquant lausannois s’est élevé plus haut que la défense zurichoise et a pu armer une tête à bout portant. «Je sais que si on passe sur les côtés, qu’on centre et qu’il y a Aldin Turkes de la tête, ça risque d’être bien», sourit son entraîneur, qui a déjà côtoyé le Bosniaque au sein des M21 du FC Zurich.
«J’aime jouer ici»
D’ailleurs, lorsqu’il a fait entrer son joueur, Ludovic Magnin lui a glissé un mot. «Il m’a dit: 'Tu as cinq minutes pour marquer'», explique Aldin Turkes. Tout sourire en interview, le Lausannois a parfaitement écouté son entraîneur. Et il a même fait mieux.
À la 114e minute, l’ancien de Vaduz est parti en contre-attaque. Servi à la limite du hors-jeu par Brighton Labeau, Aldin Turkes a pu aller crucifier Yanick Brecher et son ancien club. «J’aime jouer ici et marquer deux buts pour Lausanne, c’est exceptionnel», souffle-t-il.
Après la rencontre, coach et joueur n’ont pas cessé de s’encenser par micro interposé. «Je suis heureux pour lui, s’exclame Ludovic Magnin. Il a bossé comme un fou pendant deux ans pour revenir… Et ce n’était pas gagné d’avance.» Le principal intéressé, lui, tient à souligner l’ambiance dans les travées de la Tuilière: «C’est exceptionnel de travailler avec Ludo.»
Joyeux Noël Ludovic Magnin
Un travail désormais récompensé pour Aldin Turkes. Mais il ne compte pas en rester là: «Je veux travailler dur pour revenir plus fort mais je sais que je dois y aller étape par étape. Physiquement, je me sens bien mais je ne suis pas encore prêt à évoluer 90 minutes.» Ce qui n’est pas un problème pour le LS, qui n’a eu besoin que d’une demi-heure d’Aldin Turkes sur le terrain pour prendre le dessus sur Zurich.
Mi-juillet, Ludovic Magnin soufflait à Blick que, «si Aldin Turkes marque avant Noël, ce sera cadeau». On imagine que le coach du LS a été très sage cette année, puisque deux présents sont tombés sous son sapin trois mois avant le 25 décembre.