Sion sort YB avec la manière
Tourbillon s'offre une nouvelle soirée de rêve

Le FC Sion s'est imposé de manière tout à fait méritée (2-1) face à YB jeudi en quarts de finale de la Coupe de Suisse, dans une ambiance incandescente. Voilà les Valaisans à deux matches de l'Europe!
Publié: 29.02.2024 à 22:21 heures
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Dernière mise à jour: 01.03.2024 à 06:37 heures
Joël Monteiro face à Théo Berdayes; un duel d'ailiers romands ce jeudi à Tourbillon.
Photo: keystone-sda.ch
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Comme le football est beau lorsqu'il propose une soirée comme celle-ci à ses adeptes! Le leader de Challenge League qui reçoit celui de Super League dans une enceinte chauffée à blanc, garnie de 14'200 spectateurs, avec une équipe locale survoltée et portée par un public incandescent qui marche sur son adversaire, voilà le menu de ce jeudi soir à Tourbillon.

Chaque tacle, chaque ballon récupéré et chaque duel gagné provoquait des cris de joie et YB a vite compris où il était tombé ce jeudi: dans un véritable traquenard, et ce, dès l'arrivée des bus des deux équipes.

Les joueurs valaisans sont arrivés à Tourbillon dans un déluge de feu et des chants déjà puissants, une bonne heure et demie avant le coup d'envoi, ce qui laissait présager d'une soirée attendue depuis des semaines et qui restera des mois dans les mémoires valaisannes. Il y a ceux qui pourront dire qu'ils y étaient, et il y aura les autres, mais vu qu'à vue de nez tout le canton était là, la question est vite répondue, comme dirait l'autre. 

Le tifo des supporters valaisans avant le match.
Photo: keystone-sda.ch

Dans une ambiance des tout grands soirs, Sion a livré une première période non seulement admirable, mais aussi pleine de qualité. Non, le FC Sion n'a pas joué avec l'énergie d'une équipe de ligue inférieure, laquelle se serait uniquement contentée de défendre, mais a largement dominé un leader de Super League très inquiétant et, disons-le clairement, dépassé par l'envie et la jouerie valaisanne. 

Le centre parfait de Numa Lavanchy, la reprise d'Ilyas Chouaref

Didier Tholot, qui avait expliqué avoir un «plan très précis» en tête pour ce match, n'avait en tout cas pas demandé à son équipe de jouer bas et attendre son adversaire, fût-il le meilleur club de Suisse. Au contraire, Sion s'est présenté conquérant et vaillant et avait décidé de faire douter YB en se montrant agressif. Le résultat? Des Ours apeurés face à des chasseurs alpins bien décidés à lui faire mal sur chaque flanc alternativement. Nias Hefti a multiplié les déboulés côté gauche, mais c'est de la droite qu'est venue l'ouverture du score, le centre de Numa Lavanchy trouvant Ilyas Chouaref au premier poteau. Le Franco-Algérien n'avait plus qu'à dévier l'offrande et à tromper Anthony Racioppi (19e, 1-0).

Ali Kabacalman passe proche du 2-0

YB, sonné, cherchait à se défaire de l'étreinte et n'y parvenait que sporadiquement. C'est au contraire Sion qui passait proche du 2-0 sur une frappe d'Ali Kabacalman, déviée en corner par le gardien genevois d'YB (24e). L'atmosphère devenait folle à Tourbillon, où le public, qui rêvait à un exploit, commençait à se dire que le coup était plus que largement jouable face à cet YB-là. 

La marge d'un but à la pause était d'ailleurs pour ainsi dire très bien payée pour des Bernois absolument inoffensifs et méconnaissables. Aurèle Amenda, par exemple, ne prendra sans doute pas grand plaisir à revoir sa première période à la vidéo, tant le défenseur central biennois s'est fait bouger par les attaquants du FC Sion, que ce soit physiquement ou de manière plus imagée.

Young Boys a compris qu'il disputait un quart de finale uniquement une fois la deuxième période entamée, après quarante-cinq minutes de léthargie complète. Comment les Bernois ont-ils pu présenter un visage aussi faible en première période? Le manque de confiance n'explique pas tout, et ne l'excuse encore moins. Cette équipe a un vrai problème tactique, technique, et même de motivation intrinsèque. 

YB a l'occasion d'égaliser après 35 secondes en deuxième période

Même largement dominés, les Bernois restaient pourtant dans le match du point de vue du score et ils se se sont créés une immense occasion d'égaliser après 35 secondes à peine, un réflexe salvateur de Timothy Fayulu empêchant YB de revenir à 1-1. Sion était prévenu, YB était toujours là dans cette partie, même après cette si atroce première période.

Dejan Sorgic pour le 2-0 après l'heure de jeu

La deuxième période a été d'ailleurs largement plus équilibrée, Sion se montrant moins souverain et YB tentant enfin de développer des actions dignes de ce nom. Les Valaisans jouaient un cran plus bas et doublaient la mise sur un coup de pied arrêté à la 64e. Le coup-franc rentrant de Reto Ziegler était repris de la tête par Joël Schmied, lequel poussait Anthony Racioppi à la parade. Sur la reprise, après un petit moment de flottement, le buteur Dejan Sorgic se trouvait au bon endroit et sa reprise du droit filait au fond pour le 2-0!

Tourbillon entrait alors en fusion, les tribunes latérales répondant même au kop et les joueurs d'YB devenaient alors encore plus petits au centre du terrain, eux qui n'ont dès lors plus montré que de maigres signes de révolte.

YB réduit la marque à la 81e et trouve la latte dans les arrêts de jeu

La réduction du score de Silvère Ganvoula à la 81e (2-1) est ainsi tombée d'un peu nulle part, le grand attaquant se retrouvant seul face au but de Timothy Fayulu et faisant passer un frisson de doute dans les rangs valaisans. Un frisson, pas plus? Un peu plus tout de même, les arrêts de jeu ayant été irrespirables, avec notamment une latte trouvée par Ganvoula encore lui, alors que Timothy Fayulu était battu. Sion, dès lors, était acculé en défense et Young Boys poussait pour aller chercher une égalisation qui semblait inespérée quelques minutes plus tôt encore.

Les Valaisans, emmenés par un Fayulu impérial, ont tenu bon dans une ambiance qui virait à l'indescriptible et se sont qualifiés pour le demi-finales de la Coupe où ils rejoignent Servette, Winterthour et Lugano. Les voilà à deux matches de l'Europe! 

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