Certes, le FC Sion doit encore jouer deux fois face à Thoune cette saison, un adversaire contre lequel il n'a pris qu'un point en première partie de saison. Mais, même dans le pire des cas, en perdant deux fois face à l'équipe de Mauro Lustrinelli, les Valaisans seraient encore devant au classement. Disons-le clairement: le FC Sion a un pied et plusieurs orteils en Super League, lui dont la dynamique (cinq victoires en cinq matches en 2024) s'accompagne de plusieurs certitudes, d'autant que ses trois déplacements du début d'année ont été plutôt compliqués (Wil sur synthétique, Vaduz, Schaffhouse sur synthétique) et se sont soldés par trois victoires.
Comment et pourquoi le FC Sion est-il aussi souverain en ce début d'année? Blick voit trois raisons essentielles à ce succès.
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Des schémas offensifs et collectifs convaincants
Lorsque le FC Sion était venu à Schaffhouse, en septembre, ses attaquants avaient peiné à se créer des situations de but, ce qui était une constante d'août à octobre, en gros. Didier Tholot avait entamé l'opération reconstruction par la défense, ce qui a fonctionné d'emblée, puis il a pris le temps de penser aux schémas offensifs.
«On a beaucoup travaillé là-dessus cet hiver», confirmait Théo Berdayes après la nette victoire à Schaffhouse (4-0) vendredi. «Et on se connaît aussi beaucoup mieux. Sur l'action de mon but, je vois Nias Hefti déborder et je sens que son centre va venir au deuxième poteau. En première partie de saison, on n'avait pas les automatismes, ce qui était normal. Il faut être bien conscient que nous, les attaquants, on n'avait jamais joué ensemble. Il nous fallait un peu de temps.» Et, surtout, de la stabilité. En ne faisant venir que Georgi Rusev cet hiver, le FC Sion a gagné énormément de temps. Le contraste est saisissant et la machine offensive valaisanne est désormais bien huilée.
Une équipe qui défend ensemble et met les egos de côté
Pour schématiser et caricaturer un peu, Sion est passé de l'attaquant qui défend le moins sur la planète football, Mario Balotelli, à celui qui court le plus, Dejan Sorgic. Le raccourci est trop facile, mais il contient une part de vérité et Reto Ziegler n'a jamais manqué cette saison de souligner le travail de pressing des joueurs offensifs lorsqu'il a été invité à commenter la solidité défensive du FC Sion. Les Valaisans savent mettre les egos de côté et cela se ressent depuis les tribunes. Didier Tholot a réussi le tour de force de ne pas brider ses solistes, ilyas Chouaref en tête, tout en leur demandant d'assurer leur part de boulot.
Le coach a évincé les joueurs ne s'intégrant pas dans ce cadre, faisant fi des contrats en cours, et il a gagné beaucoup d'autorité dans le vestiaire en agissant ainsi, même s'il n'en manquait déjà pas. Nathanaël Saintini et Denis-Will Poha ne voulaient pas suivre les règles? Ils n'avaient aucune chance de jouer et, a contrario, l'implication mise par Kevin Bua dans sa reconversion au poste de milieu défensif force le respect. Didier Tholot a su construire un vrai collectif, solide, où chacun joue pour l'autre. Les victoires aident, forcément, mais Sion n'en a volé aucune et même lorsqu'il peine dans le jeu, comme il y a une semaine à Vaduz, ses valeurs morales retrouvées l'aident à tourner la partie.
De l'humilité à tous les niveaux
Si les joueurs du FC Sion affichent une certaine humilité sur le terrain, se dépouillant les uns pour les autres, cet esprit est insufflé par Didier Tholot, en premier lieu. Le technicien fait tout juste depuis le début de la saison, dans le discours comme dans les actes.
Pour autant, Didier Tholot connaît très bien l'environnement valaisan et n'a pas été étonné de lire dans les médias que sa décision de sortir Dejan Sorgic à un quart d'heure de la fin lors de la seule défaite valaisanne de la saison n'avait pas plu à son président... En Suisse, cela n'existe qu'à Sion: l'équipe n'a littéralement perdu qu'un match, tous les voyants sont au vert, mais son entraîneur se prend une cartouche publique après cet unique revers. Parfait dans sa communication, Didier Tholot a bien réagi, donnant raison à son président... mais sortant Dejan Sorgic exactement au même moment lors du match suivant. Il le sait, lui qui connaît le FC Sion comme personne: la pression n'est jamais loin.
Pour autant, ce FC Sion 2023-24 ressemble à son entraîneur: il est humble et travailleur, y compris en coulisses, où Barthélémy Constantin vient d'expliquer que la stabilité était la clé lors de ce mercato hivernal. Le recrutement de Jan Kronig, défenseur haut-valaisan prometteur et à la mentalité parfaite, est un autre exemple concret de la nouvelle politique du FC Sion, laquelle plaît.
Puissent les Valaisans garder la tête froide et éviter de retomber dans les erreurs fatales d'il y a quelques mois et résister à la tentation d'offrir un contrat de quatre ans et un salaire supérieur à la taille du Cervin à Xherdan Shaqiri, Leonardo Bonucci ou Daniel Sturridge une fois la promotion en Super League acquise dans quelques semaines...
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | FC Thoune | 14 | 14 | 28 | |
2 | Etoile Carouge FC | 14 | 6 | 26 | |
3 | Neuchatel Xamax FCS | 14 | -3 | 22 | |
4 | FC Aarau | 14 | 5 | 21 | |
5 | FC Vaduz | 14 | -2 | 20 | |
6 | FC Wil | 14 | 4 | 18 | |
7 | FC Stade-Lausanne-Ouchy | 14 | 6 | 16 | |
8 | AC Bellinzone | 14 | -7 | 16 | |
9 | FC Schaffhouse | 14 | -5 | 15 | |
10 | FC Stade Nyonnais | 14 | -18 | 10 |