L'année 2006 restera historique pour le football suisse puisque pour la première fois, le vainqueur de la Coupe de Suisse évoluait en Challenge League. Et qui d'autre que le FC Sion pour réussir cet exploit? Cette cuvée était d'autant plus spéciale qu'elle venait couronner une dixième fois les Valaisans en autant de finales.
À quelques jours de la demi-finale opposant le club valaisan, qui évolue actuellement en deuxième division, et le FC Lugano, Blick est allé se rappeler aux bons souvenirs de Christophe Moulin, l'entraîneur d'alors.
«Je voulais être éliminé en demi-finale»
Et le Valaisan se souvient très bien du parcours de son équipe cette année-là. «Nous avions eu en 2006 un chemin plus facile que Sion en 2024, reconnaît-il. Avec Lugano, ils ont une troisième Super League sur leur route après GC et YB, tandis que nous, nous n'avions eu que des équipes de Challenge League face à nous: Bellinzone, Locarno et Winterthour. Nous portions à chaque fois le costume du favori.»
Mais chargé avant tout de faire retrouver la première division au FC Sion, relégué deux saisons plus tôt, Christophe Moulin détenait en lui une volonté claire et bien cachée au moment d'arriver dans le dernier carré. «Je ne souhaitais qu'une chose: être éliminé en demi-finale», confie-t-il en riant avant d'expliquer son souhait pour le tirage au sort. «Il y avait Zurich, Young Boys et Winterthour comme adversaires possibles. Je voulais tomber sur le FCZ ou YB, faire un bon match, être éliminé et 'au revoir, merci'. Nous sommes finalement tombés sur Winterthour, chez eux.»
En route pour la dixième étoile
C'est donc bien parti pour retrouver la Challenge League et uniquement concentré sur cet objectif que le coach valaisan et son équipe se sont rendus à la Schützenwiese. «Honnêtement, je m'en foutais de ce match», poursuit Christophe Moulin, dix-huit ans plus tard.
Mais «malheureusement» pour l'actuel entraîneur des M17 du FC Sion, Paulo Vogt a offert une dixième finale à son club en fin de match (81e). Et le reste appartient désormais à l'histoire. Avant de valider leur promotion dans l'élite, les Sédunois se sont rendus à Berne le couteau entre les dents, mais également avec la peur d'être les premiers à perdre une finale, et sont parvenus à faire tomber YB aux tirs au but.