«Didier Tholot, Didier Tholot...» Le Gradin Nord avait choisi son héros jeudi soir, au moment de célébrer la qualification du FC Sion face à YB à Tourbillon (2-1). L'entraîneur français a eu droit à l'ovation d'un public qui l'adore et qui se reconnaît dans ses valeurs d'humilité et de travail. Le technicien l'avait confié à la veille d'affronter YB: il avait un plan très précis en tête. Les joueurs se le sont approprié et l'ont transposé sur le terrain avec grand succès.
Quelle est votre analyse de ce succès?
L'analyse c'est qu'aujourd'hui on a réussi à construire une équipe, on a réussi à construire un groupe. Dire qu'on a maîtrisé le match, ce serait exagérer. Mais on a fait ce qu'on voulait faire.
Quel était votre plan, justement?
Etre très solides, déjà, parce qu'on savait que si YB marquait dans les vingt premières minutes, cela allait devenir compliqué pour nous. On savait qu'on pouvait être en difficulté, mais aussi que quand on allait récupérer le ballon, on aurait la possibilité d'aller très vite vers l'avant, en prenant quelques risques. On a eu de la réussite, c'est sûr, aussi en fin de match, parce qu'ils ont eu une ou deux situations où ils peuvent égaliser. Et là, le match aurait changé...
Vous avez fait mieux que simplement être solides, non?
Oui. On a répondu au défi physique, mais aussi au défi tactique. Battre le leader de Super League, ce n'est pas anodin. On savait qu'on serait en danger quand on aurait le ballon, parce qu'à la perte, ils vont très très vite vers l'avant. On avait travaillé sur ça, sur le fait d'être équilibrés, de ne pas être dix devant ou dix derrière. On a été très peu pris en contres, mais il y a un point où on a été battus, et qui aurait pu faire basculer le match, c'est la taille et les longs ballons. On était en déficit de taille. Mais au niveau de la jouerie, je n'ai pas trouvé mon équipe inférieure à YB.
Vous avez tout de suite compris que votre équipe était bien dans la partie?
Oui, mais je n'avais pas de doutes sur ça. On avait bien récupéré et on est sur une série de cinq succès en Challenge League en 2024. Celui-là, c'est le sixième, contre le leader de Super League. Je suis très content, bien au-delà du résultat, de l'attitude de mon groupe et de mes joueurs.
Quelle saison vous faites...
Elle n'est pas finie! Le bilan, on le fera à la fin. Il ne faut pas non plus s'enflammer, il faut rester sereins, efficaces et continuer à travailler.
Quelle est la recette du succès du FC Sion?
Je suis arrivé avec des idées. Avec des valeurs aussi. Et je crois que ce groupe a répondu présent sur les idées et les valeurs qui sont les miennes, tout simplement. Je pense qu'aujourd'hui on n'est pas une somme d'individualités, mais on est vraiment une équipe.
Comment allez-vous gérer les deux compétitions de front? Quand on voit les 14'000 personnes au stade ce soir, difficile de croire que la finale n'est pas un objectif...
On ne joue pas la Coupe d'Europe, on ne joue pas tous les trois jours... On est largement capables de gérer cette demi-finale en plus du championnat. Mais c'est vrai qu'on rejoue déjà dimanche contre Bellinzone. On va bien récupérer. Et quand je dis que j'ai un groupe, c'est vrai. On verra l'état de fatigue de certains, mais quoi qu'il arrive, je n'ai aucun doute sur ceux qui seront dans l'équipe dimanche.
L'objectif devient-il d'aller chercher la quatorzième Coupe de Suisse du FC Sion?
L'objectif prioritaire ne change pas: être en Super League l'année prochaine. Mais si on peut avoir un bonus, pourquoi pas? Aujourd'hui, on sait qu'on donnera du bonheur encore aux gens à Tourbillon avec une demi-finale à domicile. Et c'est fantastique de voir ce stade comme ça, avec ces 14'000 spectateurs. Ce public, ce douzième homme, il te donne envie de courir plus vite et de courir plus loin et plus longtemps.
Est-ce que votre équipe vous surprend encore? Non pas dans l'état d'esprit, mais dans la qualité de son jeu?
Elle me surprend dans la mesure où je la trouve de plus en plus mature. C'est important et c'est le signe aussi des équipes qui progressent.