125e minute de jeu à la Tissot Arena samedi soir, le jeune Emmanuel Tsimba s'avance face au but biennois et parvient à tromper l'excellent Raphael Radtke. Les supporters de Young Boys exultent. Ceux du FC Bienne se taisent soudainement, assommés par ce qu'ils venaient de voir. La consternation laisse toutefois vite sa place à la joie lorsque quelques secondes plus tard l'arbitre de la rencontre annule la réussite pour une faute de main de l'attaquant. Pour la deuxième fois de la soirée, une réussite du club de la capitale était annulée après consultation des ralentis.
«Face à Lugano, nous étions contents de ne pas avoir eu la VAR, aujourd'hui, nous sommes contents», sourit le portier seelandais, à nouveau excellent comme contre les Tessinois. De son côté, Samir Chaibeddra n'a pas manqué de faire part de son amour pour cet outil technologique. «Comme je l'ai dit à ma femme, j'ai une deuxième amoureuse, c'est la VAR, rigole le technicien français. On n'a jamais joué avec. D'habitude, on la voit à la télé et on la critique. Mais c'est une deuxième femme pour moi.»
L'état d'esprit du groupe mis en avant
Samir Chaibeddra ne manque toutefois pas de rappeler à quel point les qualités de ses joueurs ont été autant si ce n'est plus importantes que les interventions de la VAR. «Il y a une grande fierté. Mais surtout, ce que je tiens à souligner encore une fois, c'est l'état d'esprit de l'équipe. Aujourd'hui, on a des joueurs comme Mahir Rizvanovic qui n'a pas joué lors des trois ou quatre derniers matches et qui répond présent aujourd'hui en faisant un match extraordinaire. Malko Sartoretti n'était pas dans le groupe la semaine dernière. Il entre aujourd'hui et marque. C'est vraiment une victoire de groupe et cela conforte ce que je pensais de ce groupe. Au-delà du joueur, je parle d'abord des valeurs humaines et ce qu'ils m'ont montré me conforte dans l'idée qu'on a fait le bon choix dans toutes les recrues qu'on a faites.»
Des joueurs et un coach qui rendent la saison 2024-2025 historique pour le club seelandais, lequel n'avait connu les joies d'une finale de Coupe qu'en 1961 (défaite face à La Chaux-de-Fonds 1-0). «Ce qui est bien, c'est qu'on finira peut-être avec la cerise sur le gâteau. Mais le plus important reste le championnat. On va avoir un match important la semaine prochaine à Cham et il faudra rapidement faire la bascule. Mais sur les 2-3 prochains jours, on va profiter.»
«Je ne veux plus entendre parler de la Coupe»
«On ne se met plus de barrière», admet le coach biennois au moment de se projeter sur la finale du Wankdorf. D'ailleurs, ces rencontres ne se jouent pas, mais se gagnent. «On me le disait beaucoup quand j'étais jeune. Mais j'ai appris qu'il fallait quand même la jouer, rigole Samir Chaibeddra. Cela reste quelque chose d'exceptionnel et il faut confirmer en championnat pour pouvoir rêver plus tard.»
Là encore, les choses vont se faire dans l'ordre pour le plus grand bonheur de l'entraîneur biennois. «On va jouer la Coupe en dernier, nous allons donc pouvoir mettre toute notre concentration sur le championnat. Je ne veux plus entendre parler de la Coupe maintenant. On s'en fiche, on verra le moment venu. Comme cette semaine avec ce match face à YB où on s'est d'abord concentrés sur le championnat», assure-t-il. La formation biennoise réussira-t-elle un fabuleux et improbable doublé? Réponse dans les prochaines semaines.