Je ne vous cache rien, 2023 touche à son terme et ce fut une drôle d'année de football. Il a d'abord fallu digérer, en plus des repas de fêtes, le banquet de football proposé juste avant par la Coupe du Monde au Qatar. Les six pastéis de nata portugais ont laissé des traces les premiers temps. La suite par contre, si l'on est un fan romand de football, fut plutôt très réjouissante.
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À Genève, on a vibré aux exploits européens du Servette.
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En Valais, on s'est vite remis de la relégation en voyant Didier Tholot revenir et le FC Sion renouer avec son public.
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À Neuchâtel Xamax, ça va mieux qu'en 2022. Ce n'était pas difficile.
Le FC Fribourg, contre toute attente, existe toujours.
Il semblerait en revanche, dans notre coin de pays, qu'on ne puisse jamais être complètement comblé. Si 2023 a objectivement été une bonne année pour le foot romand, elle a été la pire des dix dernières années pour notre équipe nationale. Je vous épargne la rétrospective. Si vous êtes ici, c'est que vous la connaissez.
2024 sera un tournant pour la Nati. Soit elle et son sélectionneur rebondissent en se mobilisant pour l'événement immense que sera l'EURO, soit elle poursuit son recul dans la hiérarchie et entame ce qu'il faudrait alors qualifier de déclin. Nous n'en sommes bien sûr pas encore là et, la fin d'année étant une période propice aux projections et à l'excès d'optimisme, je vous propose ci-dessous mes cinq souhaits pour une année 2024 couronnée de succès. En foot, le rêve est toujours permis! J'espère que vous avez passé un Joyeux Noêl et vous souhaite un excellent début d'année, à toutes et à tous.
Des joueurs à leur place
C'est a priori tout bête (pour ne pas utiliser un autre terme), et pourtant. S'il convoque les bons joueurs et les fait évoluer à leur bonne place sur le terrain, notre sélectionneur a de quoi construire une équipe cohérente. Tenons-nous en ici à deux exemples:
Le poste de latéral droit n'est plus sinistré. Silvan Widmer est de retour au jeu à Mayence, et même s'il devait manquer l'un ou l'autre match, il existe plusieurs options: des titulaires en club dans de bons championnats (Lotomba, Mbabu) ou celui qui incarne l'avenir: Lewin Blum.
Offensivement, Zeki Amdouni n'a encore pas évolué en équipe nationale là où il joue systématiquement avec Burnley: en soutien de l'attaquant de pointe. En équipe de Suisse, il a joué soit en pointe, soit à gauche ou à droite d'un système à trois attaquants. Lorsqu'un talent comme le sien émerge, il faut lui offrir le bon contexte pour s'exprimer.
Un Breel Embolo en santé
Impossible de parler de l'attaque sans citer l'attaquant de Monaco qui n'a participé à aucun match de l'équipe de Suisse en 2023. En août, il a été victime d'une rupture des ligaments croisés. Si tout va bien, il retrouvera les terrains au printemps et sera prêt pour l'EURO. J'ai beau rester persuadé qu'attaquant de pointe n'est pas son meilleur poste, c'est bel et bien celui dans lequel il a fini par s'installer tant en club qu'en sélection. Avant son absence, il restait sur 4 buts en 7 matches avec la Suisse, tous décisifs, contre l'Espagne, la Tchéquie, le Cameroun et la Serbie. Le niveau d'adversaires qu'il faudra battre à l'EURO.
Un élan allemand
Ne comptons pas sur les matches amicaux de la première partie de l'année pour susciter un fol élan d'enthousiasme autour de l'équipe nationale. Ce n'est sans doute pas un hasard si elle jouera au Danemark puis en Irlande au mois de mars: il n'y aurait pas eu foule dans un stade suisse. Même en Allemagne, j'avoue douter que les fans helvétiques seront en majorité face aux Hongrois puis aux Ecossais. L'atmosphère du tournoi en revanche, ce pays et ces stades que presque tous nos internationaux connaissent, peuvent leur servir d'aiguillon. Si la motivation leur a sans doute parfois fait défaut cette année, les compétiteurs qu'ils sont sauront se mobiliser dès le match contre la Hongrie, lorsque le monde entier les regardera.
Des leaders titrés
Akanji à nouveau champion d'Angleterre, Sommer champion d'Italie, Xhaka champion d'Allemagne. L'ADN de la victoire. C'est ce dont cette équipe de Suisse a besoin, et dont elle a manqué depuis toujours. Elle a bien sûr eu ces dernières l'un ou l'autre champion national isolé, ou vainqueur de Champions League dans un second rôle (Shaqiri), mais jamais une telle constellation. Cette saison, dans la foulée du triplé historique vécu par Akanji avec City la saison dernière, elle a l'occasion d'arriver à un grand tournoi avec, dans ses rangs, trois leaders gonflés à bloc, et diffusant dans le vestiaire une mentalité positive qui, cette année, a été mise à rude épreuve.
Un tirage de Nations League clément
Le 8 février prochain à Paris aura lieu le tirage au sort de la prochaine Ligue des Nations. Début des festivités en septembre, dans un groupe de Ligue A à quatre équipes. Inutile de vous dire que le statut de l'équipe de Suisse est en danger. Sa position dans de futurs tirages au sort risque de dégringoler si elle réalise une mauvaise année 2024, péjorant par exemple ses chances de qualification pour la prochaine Coupe du Monde. Pour l'avenir de l'équipe de Suisse, l'automne sera ainsi presque aussi crucial que l'été. Figurant dans le chapeau 3 du tirage au sort, souhaitons-lui un plutôt un groupe Croatie-Hongrie-Bosnie qu'un Espagne-Portugal-Serbie.