Dominique Blanc, le président de l'Association Suisse de Football (ASF) qui a tenu à rappeler en préambule que «ce qui ne tue pas rend plus fort», et le directeur des équipes nationales Pierlugi Tami entouraient l'«accusé» Murat Yakin pour un debriefing musclé. Son prédécesseur avait, faut-il le rappeler, esquivé il y a quatre ans en Russie après l'élimination devant la Suède.
«Après une telle défaite, personne ne peut se dédouaner. Nous sommes tous coupables. Nous avons tous commis des erreurs, reconnaît Murat Yakin. Nous ne méritions pas d'aller plus loin dans cette Coupe du monde.»
A cause de la défense?
Le Bâlois estime toutefois que cette défaite ne s'explique pas par son choix de jouer avec une défense à cinq. «Un choix arrêté en concertation avec les cadres de l'équipe, précise-t-il. Les deux premiers buts du Portugal n'ont rien à voir avec le système de jeu. Sur le premier, on est mis hors de position sur une simple touche. Sur le deuxième, nous sommes défaillants dans le marquage sur un corner.»
Comme le sélectionneur la veille, Pierluigi Tami a mis l'accent sur le manque de fraîcheur des joueurs. «Le Portugal a pu faire tourner son effectif lors du troisième match de poules, remarque le Tessinois. Nous, en revanche, avons dû livrer une rencontre éprouvante contre la Serbie. Si j'ai un regret, c'est qu'il nous a manqué un but contre la Serbie pour affronter la Corée du Sud plutôt que le Portugal en huitième de finale...»
Manque de fraîcheur
Pour Murat Yakin, ce manque de fraîcheur s'est lu dans les statistiques. «Nous avons couru 10 km de moins que les Portugais mardi soir, lâche-t-il. Or, pour battre une telle équipe, il n'y a pas d'échappatoire: tu dois courir plus que l'adversaire.»
Le sélectionneur a balayé l'hypothèse d'une cassure avec son vestiaire. Xherdan Shaqiri et Yann Sommer n'avaient pas caché leur scepticisme quant au bien-fondé de jouer avec une défense à cinq.
Même équipe pour 2024?
«Quand tu perds sur un tel score, tes propos peuvent vite dépasser le fond de ta pensée, poursuit Murat Yakin. Nous allons surmonter tout cela. J'en suis convaincu. Ma tâche essentielle est d'insuffler une nouvelle motivation aux joueurs dans l'optique de la prochaine campagne de qualification pour l'Euro 2024.»
Une campagne que la Suisse disputera, en principe, avec toujours la même ossature. «Aucun joueur n'est venu vers moi pour me dire que son temps en équipe de Suisse était terminé», révèle Pierluigi Tami.
(ATS)