Enfin! Très exactement 109 jours après la claque portugaise de Lusail, l’équipe de Suisse retrouve la compétition. La troupe de Murat Yakin (qui répète à l’envi qu’il n’a aucune raison de se remettre en question) lance ce samedi sa campagne de qualification pour l’Euro 2024. Une rencontre à huis clos face à la Biélorussie qui a lieu… en Serbie (18h, heure suisse). Le match de la honte.
Le régime du dictateur Alexandre Loukachenko soutient Vladimir Poutine et son invasion meurtrière. Comme le souligne une pétition en ligne qui a récolté plus de 17’000 signatures pour l’exclusion de la Biélorussie de l’Euro 2024, le pays est un «parti de la guerre et met à disposition de la Russie une zone de déploiement et des bases pour attaquer l’Ukraine voisine. Le gouvernement ukrainien et des observateurs indépendants signalent régulièrement des tirs de missiles et des attaques d’avions de combat qui ont lieu depuis le territoire bélarus.»
Xhaka et Shaqiri en danger
Alors que l’UEFA a écarté la Sbornaja, elle tolère la Biélorussie en lui tapant sur les droits. La sélection, qui n’a pas le droit d’évoluer à domicile, est aussi contrainte de jouer à huis clos. Une sanction de pacotille.
Il n’y a d’ailleurs que la Serbie, grande alliée de la Russie, la Turquie et l’Arménie qui ont accepté d’accueillir l’équipe. Ce qui explique pourquoi la rencontre se déroule à Novi Sad. Les tensions lors du dernier match entre la Serbie et la Suisse font craindre le pire pour cet aller-retour de la Nati dans les Balkans. Xhaka, Shaqiri et les autres joueurs aux racines kosovares ont été visés par des chants et des menaces abjectes au Qatar. L’UEFA joue à un jeu dangereux et met en danger l’intégrité même de l’équipe nationale.
Des joueurs muets samedi?
Une manifestation est prévue en fin de matinée devant le siège de l’UEFA à Nyon pour dénoncer la participation de la Biélorussie aux qualifications de l’Euro 2024. Il est inacceptable que le football donne une vitrine à un tyran qui viole les droits humains, enferme plus de 1400 opposants politiques et participe à un conflit qui coûte la vie à des milliers de citoyens innocents.
Je rêve que samedi soir les joueurs suisses affichent leur soutien aux victimes, que ce soit en Biélorussie ou en Ukraine. Mais à voir l’empressement de l’équipe à se débarrasser de tout engagement politique au Qatar, je n’y crois pas une seconde. Loukachenko pourra tranquillement regarder le match en se frisant sa moustache de morse.