Real Sociedad vs PSG ou Luis Enrique vs Kylian Mbappé? En lisant et écoutant les médias de nos voisins avant les matches de cette semaine, je me suis surpris à me demander quel était, selon eux, l'affrontement le plus important: un huitième de finale retour de Ligue des champions ou celui, supposé, entre un entraîneur et son joueur-star?
Il est frappant de suivre le malentendu permanent qui existe entre l'entraîneur du Paris Saint-Germain et le monde médiatique français. On peut commencer par s'amuser du fait que la plupart de ceux qui interviennent dans les talk-shows l'appellent «Enrique» comme s'il s'agissait de son nom de famille, ce qui pose d'emblée un petit problème de crédibilité. Plus gênant encore, cette tendance perpétuelle à vouloir faire de lui un antagoniste, à accorder une place démesurée à son caractère, certes complexe, et à son mépris évident pour la presse, certes regrettable, au détriment de ce qu'il a mis sur pied dans cette position intenable qu'est celle d'entraîneur du PSG.
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Carlo Ancelotti, Laurent Blanc, Unai Emery, Thomas Tuchel, Mauricio Pochettino, Christophe Galtier. Il y a dans cette liste certains des meilleurs techniciens de la dernière décennie. Tous se sont retrouvés face à cette réalité à laquelle le club parisien ne peut échapper depuis qu'il est sous pavillon qatari: seule la Champions League compte. A Manchester City, si Guardiola a pu tenir sept ans sans la gagner, c'est surtout parce que remporter le championnat anglais, ça a une vraie valeur. En France, même le triplé domestique ne suffit pas. Demandez à Blanc, Emery ou Tuchel.
Luis Enrique tient son vestiaire
Chaque saison, on repart donc pour le même carrousel. Tout le monde le sait. Les dirigeants, l'entraîneur, les joueurs, les supporters, les journalistes. Dès janvier, la presse dans son appellation large prépare le terrain de l'inévitable échec que constituera l'élimination, et il faut bien avouer que les innombrables épisodes extra-sportifs lui a toujours largement donné de quoi y puiser son argumentation.
Double problème cette année: Premièrement, plus de cirque permanent que, les années précédentes, il suffisait de pointer du doigt. Deuxièmement, et c'est bien entendu lié: Luis Enrique tient son vestiaire.
Ce qu'on perçoit depuis quelque temps, à défaut donc de pouvoir s'en prendre au technicien, ce sont des attaques contre l'homme. On a ainsi pu entendre une phrase comme «c'est une personne que je n'aime pas», prononcée par Daniel Riolo, l'une des voix les plus influentes des médias français. On fustige son insolence: sortir Kylian Mbappé à la mi-temps d'un match de championnat, ou rappeler en conférence de presse qu'une équipe ne se résume pas à un joueur. En d'autres fermes, se comporter comme tout manager qui se respecte. Luis Enrique gère un groupe, priorise, se projette (il a osé suggérer qu'il serait sans doute encore là l'année prochaine), et surtout, il applique l'exact contraire de ce qu'a fait le PSG depuis quelques années: ne jamais mettre un joueur au-dessus de l'institution.
La presse française attend une élimination
Oui, aujourd'hui, Kylian Mbappé se comporte souvent comme une diva. Sachant que chacune de ses prises de parole est reçue et répercutée telle une véritable allocution, il a ces dernières années surjoué ses décisions comme ses non-décisions. On lui a construit en France et à Paris un piédestal de la hauteur de la Tour Eiffel. En 2022, on l'a littéralement mis en scène sur le toit du Parc des Princes pour annoncer sa prolongation de contrat. Deux jours avant le match de son équipe à Monaco, il mangeait avec le président de la République et l'émir du Qatar. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il se réjouit de ne redevenir qu'un joueur de foot. Pas «simple» joueur de foot certes, mais joueur de foot avant tout.
Luis Enrique, lui, n'est «que» entraîneur, et son job implique une autorité sur ses joueurs. Tous ses joueurs. Il a des objectifs sportifs à atteindre, et sait qu'une place à la table présidentielle n'en donne pas automatiquement une sur le terrain. Ce mardi, Mbappé y était bien sûr, il portait le brassard de capitaine, a marqué deux fois, qualifié son équipe pour les quarts de finale et ainsi validé la gestion de son coach. Le PSG continue sa route. Luis Enrique sait bien qu'une grande partie de la presse française attend une future élimination pour lui tomber dessus. Il a traversé des épreuves autrement plus difficiles par le passé. De celles qui vous donnent un sourire ironique sur la vie. Sacré «Enrique».
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | Liverpool FC | 4 | 9 | 12 | |
2 | Sporting CP | 4 | 7 | 10 | |
3 | AS Monaco | 4 | 6 | 10 | |
4 | Stade Brestois | 4 | 6 | 10 | |
5 | Inter Milan | 4 | 6 | 10 | |
6 | FC Barcelone | 4 | 10 | 9 | |
7 | Borussia Dortmund | 4 | 7 | 9 | |
8 | Aston Villa | 4 | 5 | 9 | |
9 | Atalanta Bergame | 4 | 5 | 8 | |
10 | Manchester City FC | 4 | 6 | 7 | |
11 | Juventus Turin | 4 | 2 | 7 | |
12 | Arsenal FC | 4 | 2 | 7 | |
13 | Bayer Leverkusen | 4 | 1 | 7 | |
14 | Lille OSC | 4 | 1 | 7 | |
15 | Celtic Glasgow | 4 | 0 | 7 | |
16 | Dinamo Zagreb | 4 | -2 | 7 | |
17 | Bayern Munich | 4 | 4 | 6 | |
18 | Real Madrid | 4 | 2 | 6 | |
19 | Benfica Lisbonne | 4 | 2 | 6 | |
20 | Milan AC | 4 | 1 | 6 | |
21 | Feyenoord Rotterdam | 4 | -3 | 6 | |
22 | FC Bruges | 4 | -3 | 6 | |
23 | Atlético Madrid | 4 | -4 | 6 | |
24 | PSV Eindhoven | 4 | 2 | 5 | |
25 | Paris Saint-Germain | 4 | -2 | 4 | |
26 | Sparta Prague | 4 | -3 | 4 | |
27 | Vfb Stuttgart | 4 | -3 | 4 | |
28 | Shakhtar Donetsk | 4 | -3 | 4 | |
29 | FC Gérone | 4 | -4 | 3 | |
30 | FC Salzbourg | 4 | -7 | 3 | |
31 | Bologna FC | 4 | -5 | 1 | |
32 | RB Leipzig | 4 | -5 | 0 | |
33 | SK Sturm Graz | 4 | -5 | 0 | |
34 | Young Boys | 4 | -10 | 0 | |
35 | Étoile Rouge Belgrade | 4 | -12 | 0 | |
36 | Slovan Bratislava | 4 | -13 | 0 |