Posons le paradoxe d'entrée: Nyon a beaucoup mieux joué à dix qu'à onze, samedi au Stadion Esp de Baden, où l'attendait une équipe en crise de résultats, mais qui avait ciblé ce match comme étant celui qui devait lui apporter sa première victoire de la saison. Ce qui a été le cas, Baden s'imposant 2-0 grâce à des réussites de Rajmond Laski (penalty, 18e) et de Guillaume Furrer (90e+3), Adriano De Pierro se retrouvant expulsé peu avant la pause (38e) pour un deuxième avertissement.
«On savait qu'ils allaient arriver le couteau entre les dents, on était prévenus. Je ne peux pas dire que les joueurs ont eu la mauvaise approche ou qu'ils ont sous-estimé l'adversaire, mais on a été bousculés, c'est sûr...», a expliqué Christophe Caschili, à quelques mètres de cette pelouse synthétique qui a vu son Stade Nyonnais être vaincu par des Argoviens plus agressifs samedi et compter désormais huit points en sept matches (6e sur 10 au classement).
«Ils ont un jeu direct et ils nous ont mis en difficulté, parce qu'on n'a pas pu les presser comme on le voulait. Ils nous ont fait mal, il faut le dire. Nous, on aime jouer, presser, et le fait qu'ils allongent systématiquement ne nous convient pas. Il ne faut pas chercher d'excuses, parler de l'arbitre ou de tout ce qu'on veut... On peut parler de l'arbitre quand on est irréprochables. Or, ce soir, on ne l'a pas été», grince l'entraîneur du Stade Nyonnais, en faisant notamment référence à l'ouverture du score du FC Baden.
Corner pour Nyon, penalty pour Baden dix secondes plus tard
Tout est en effet parti, frustration extrême, d'un corner pour le Stade Nyonnais, et d'un ballon joué dans l'axe, face au but argovien, lequel a amené au penalty du 1-0 pour Baden. «Ce ballon, on le perd bêtement et on se fait prendre en transition», fulmine encore Christophe Caschili, déjà très en colère au début de l'action, avant même qu'elle aille au bout, tant il avait anticipé le désastre à venir et qui n'avait même pas envie de fustiger l'arbitre, auteur d'une décision controversée sur ce coup.
«On avait dit et répété que Baden était dangereux en transition, on l'avait même thématisé lors du match de préparation qu'on a joué pendant la trêve, et on prend le 1-0 comme ça sur un corner pour nous...», s'est plaint le technicien, dont l'équipe s'est retrouvée logiquement en manque de rythme après trois semaines sans match officiel.
«C'est sûr que rien ne remplace la compétition, mais de nouveau, les seuls fautifs, c'est nous. Il y a eu les deux semaines de trêve internationale, comme tout le monde, mais si on n'a pas joué la semaine dernière, c'est parce qu'on était sortis de la Coupe de Suisse», rappelle-t-il. Le Stade Nyonnais était d'ailleurs la seule des vingt-et-une équipes suisses de l'élite à avoir échoué au premier tour de la Coupe...
La victoire à Aarau, la défaite à Baden
Voilà donc les Nyonnais repartis vaincus de Baden, après avoir battu Aarau lors de la journée précédente, pas loin d'ici. «On aurait aimé enchaîner, bien sûr, mais on n'a pas réussi à le faire», pestait Luca Gazzetta.
Le capitaine du Stade Nyonnais regrettait surtout l'entame de match de son équipe: «On paie nos trente premières minutes, on a peiné à entrer dans le match. On savait que ça allait être une rencontre compliquée, face à une équipe à la recherche de sa première victoire, devant son public. On a essayé de jouer en deuxième mi-temps, on est allés chercher l'égalisation. Nous sommes déçus du résultat, pas de l'attitude.»
Nyon à dix plus proche du 1-1 que du 0-2
Il est vrai qu'à dix contre onze, après l'expulsion d'Adriano De Pierro avant la pause, Nyon s'est montré conquérant et s'est créé plusieurs occasions d'égaliser, dont un coup de tête de Robin Busset sur la barre transversale (51e). «Franchement, on était plus proches du 1-1 que du 0-2 en deuxième période», relevait à juste titre Christophe Caschili, pas étonné par le fait que son équipe ait été plus dangereuse avec un homme de moins!
Nyon n'est pas une équipe qui défend
«J'ai dit aux joueurs à la pause qu'ils allaient peut-être me prendre pour un fou, mais qu'on jouerait mieux à dix contre cette équipe, révèle le technicien. Le fait qu'on joue plus bas, qu'on se livre moins, les a embêtés. Mais c'est sûr que ce n'est pas notre identité. On a une équipe joueuse, qui aime prendre des risques, on ne sait pas jouer autrement. Bien sûr qu'on aurait pu se dire dès le début qu'on allait venir à Baden pour défendre, mais je ne me vois pas demander ça à mon équipe. On aime attaquer, faire le spectacle, et c'est ce qu'on va faire toute la saison. On ne va pas se renier.»
Si Christophe Caschili a surpris ses joueurs à la pause en leur disant qu'ils seraient meilleurs avec un homme de moins (les faits lui ont donné raison), il n'a pas non plus hésité à prendre une décision forte en... sortant ses trois attaquants (Sidiki Camara, Quentin Fouley et Franck Koré) alors que son équipe était menée! «Cela peut paraître paradoxal, mais on a été plus dangereux offensivement en deuxième période sans eux trois. Je voulais un attaquant qui prenne la profondeur et c'est pourquoi j'ai fait entrer Christian Gomis», explique-t-il.
Wil mardi à Colovray
Après cette déception, pas le temps de se prendre la tête: le FC Wil arrive mardi déjà à Colovray, avant un déplacement à Bellinzone. «Notre championnat, c'est celui face à Baden et Schaffhouse, il ne faut pas s'y tromper. Mais Wil, c'est un joli défi et on va réagir», promet Christophe Caschili, soutenu par son capitaine. «On va tout faire pour prendre les trois points mardi face à un très bon adversaire», assure Luca Gazzetta.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | FC Thoune | 18 | 13 | 33 | |
2 | Etoile Carouge FC | 18 | 5 | 30 | |
3 | FC Aarau | 18 | 8 | 29 | |
4 | FC Vaduz | 18 | 0 | 28 | |
5 | FC Wil | 18 | 5 | 25 | |
6 | Neuchatel Xamax FCS | 18 | -6 | 25 | |
7 | AC Bellinzone | 18 | -6 | 21 | |
8 | FC Stade Nyonnais | 18 | -16 | 18 | |
9 | FC Stade-Lausanne-Ouchy | 17 | 4 | 17 | |
10 | FC Schaffhouse | 17 | -7 | 16 |