Jamais deux sans trois. Paolo Tramezzani marquera le début de son troisième passage (après 2017 et 2020) au FC Sion ce dimanche. À trois jours de la réception de Bâle, l’entraîneur de 51 ans a expliqué les raisons de son retour en Valais et ses ambitions pour le club de Christian Constantin.
L’Italien s’est exprimé dans sa langue maternelle, son vice-président Gelson Fernandes faisant office de traducteur.
Paolo, vous êtes le nouvel entraîneur du FC Sion. Comment se sont déroulées les discussions pour ce deuxième retour?
C’était inattendu mais tout s’est fait très vite. Je dois aussi remercier mon club en Arabie saoudite (ndlr, Al-Faisaly) qui a été très compréhensif. Le contact n’a jamais été perdu avec Sion. Quand j’ai reçu l’appel de Massimo Cosentino, je n’ai pas hésité. D’un point de vue sentimental, j’ai un lien fort avec ce club et je ne parle pas en tant qu’entraîneur ici. À mon premier passage, la situation a été difficile. Sans entrer dans les détails, ma femme est tombée malade. J’ai alors reçu beaucoup de soutien et j’ai rencontré des personnes fantastiques.
En français, on dit «deux c’est assez, trois c’est trop»…
J’y ai pensé (rires). Ce n’est pas normal de revenir pour un troisième mandat dans le même club. Mais on dit aussi en italien que la troisième est la bonne. Je me sens comme si c’était la première fois. Je reviens à la maison.
Pourquoi n’étiez-vous pas resté après le sauvetage de 2020?
J’aurais dû être plus sensible à la situation, notamment financière, du club et de tout le monde. J’avais reçu une proposition et je prends la responsabilité de cette séparation. C’était de ma faute.
Lors de vos deux passages, vous avez entraîné en moyenne le FC Sion durant moins de quinze matches. Dans quinze journées, nous serons le 5 mars 2022. Est-ce que vous serez toujours en poste?
J’espère (rires). Je vais tout faire pour prolonger ma carrière le plus longtemps possible en Valais.
À ce propos, vous n’avez jamais entraîné un club plus de 31 matches d’affilée. C’est un «record» que vous espérez battre?
Oui, c’était à l’APOEL Nicosie, où l’équipe avait eu beaucoup de succès. Mais effectivement, je n’ai pas connu de longues expériences dans le même club. C’est encore un manque dans ma carrière que je regrette. Je veux trouver de la stabilité, suivre les mêmes joueurs durant deux ou trois ans. Je n'ai pas un caractère facile et c’est parfois difficile de travailler avec moi. J’espère avoir progressé en tant qu’homme, aussi en dehors du terrain.
Affronter le FC Bâle pour votre premier match, c’est un cadeau empoisonné?
Non, je préfère affronter le leader parce qu’on n’aura pas grand-chose à perdre. Cela aurait été plus compliqué avec une équipe contre laquelle on doit se battre directement au classement. J’espère que les joueurs arriveront à s’affranchir de leurs peurs et de leurs blocages. Je me réjouis surtout de retrouver nos supporters. Ils nous aident beaucoup et les joueurs doivent faire en sorte de les rendre fiers en donnant tout sur le terrain.
Il y a eu beaucoup de critiques sur l’état d’esprit des joueurs actuels. Comment avez-vous trouvé le groupe à votre arrivée?
Je connaissais déjà une bonne partie de l’équipe. Je les ai trouvés déçus et énervés par la situation. Ils connaissent leurs responsabilités. Mais, j’ai surtout vu de la volonté et de l’engagement pour se sortir de cette situation difficile. Ce que j’ai observé ces premiers jours m’a permis de dormir sur les deux oreilles. J'ai beaucoup dormi parce qu’il y a du travail, mais bien.
Avez-vous un objectif chiffré pour le FC Sion?
Nous en avons discuté avec les dirigeants. Il faut prendre en compte les dernières années mouvementées vécues par le FC Sion. Le club a dû beaucoup lutter. Je veux faire en sorte que cette saison soit positive. Pas seulement en termes de points ou de résultats, mais aussi en ce qui concerne notre capacité à nous exprimer sur le terrain, à faire progresser les joueurs et lancer des jeunes.
Est-ce qu’il n’y a pas trop de joueurs sous contrat au FC Sion?
C’est vrai qu’il y en a beaucoup. C’est plus compliqué de gérer et d’entraîner un groupe de 30 joueurs que de 25. L’idéal serait d’avoir un cadre de 18 gars, avec en plus quelques jeunes qui auraient leur chance. Nous allons faire le bilan avec le club et prendre les décisions nécessaires au mercato hivernal qui arrive dans deux mois.