Le transfert de Cristiano Ronaldo dans le club d'Al-Nassr a été acté le 30 décembre dernier. Le quintuple Ballon d'or n'a pas pu résister à la pluie de millions venue d'Arabie saoudite. Son arrivée dans son nouveau club a été célébrée en grande pompe en ce début d'année. Difficile toutefois d'imaginer que le Portugais soit parti dans le désert pour un autre motif que l'argent. Mais il est loin d'être le seul joueur à avoir cédé à la tentation. Ce sont même parfois des fédérations sportives entières qui ont été séduites par la famille royale saoudienne et son fonds souverain, le Public Investmend Fund.
Newcastle upon Riyad
Qui dit famille royale dit logiquement sport royal. Le football reste bien entendu au cœur des investissements saoudiens. Après des étapes à Shanghaï et Doha, la Supercoupe d'Italie s'est disputée en 2018 et 2019 en Arabie saoudite. Cette année encore, la «Supercoppa Italiana» se tiendra à Riyad. Rien que pour cela, la ligue de la péninsule empoche 23 millions d'euros par an. Son pendant espagnol reçoit encore plus d'argent. Depuis 2019, la Supercoupe d'Espagne a lieu en terres saoudiennes et la Liga reçoit 40 millions d'euros par an.
Mais le projet footballistique le plus en vue du fonds d'investissement saoudien est probablement Newcastle United. Un consortium lié au Fonds souverain saoudien a versé plus de 300 millions de livres sterling au propriétaire du club de Premier League, Mike Ashley, extrêmement impopulaire dans le nord-est de l'Angleterre. Il a reçu en échange 80% des parts du club. Un an après le début de cette «collaboration», les supporters peuvent se montrer satisfaits puisque, grâce à des dépenses de transfert de plus de 200 millions de livres, le club a connu une ascension fulgurante. Après 18 matches de la saison en cours, les Magpies occupent la troisième place du championnat anglais, le plus relevé du monde.
Échecs, catch et handball
Mais il n'y a pas que dans le football que les Saoudiens disposent d'un excellent réseau. Il faut remonter à 2014 pour trouver les prémices du «sportwashing» opéré par la monarchie, avec la venue de la ligue de catch WWE. Depuis, les dieux du ring font régulièrement escale dans la capitale, Riyad, et dans la ville portuaire de Djeddah.
Alors que le cirque du catch s'arrête désormais souvent dans le Golfe persique, les combats de boxe sont également de plus en plus convoités. Le duel au sommet des poids lourds entre Oleksandr Usyk et Anthony Joshua a déjà eu lieu à Riyad. Tyson Fury et Usyk devraient bientôt s'affronter en Arabie saoudite.
En 2017, les Saoudiens ont organisé le Championnat du monde d'échecs rapides dans leur capitale. La compétition a toutefois été assombrie par une controverse, les participants israéliens n'ayant pas obtenu de visa. Depuis 2020, le rallye Dakar, pourtant riche en traditions, ne se déroule plus en Amérique du Sud, mais dans l'État du désert. Idem pour les cinq prochaines années. Les handballeurs n'ont pas non plus fait des pieds et des mains face à l'argent posé sur la table: le Championnat du monde des clubs aura désormais lieu à Djeddah. La monarchie de la Péninsule arabique fait également des appels du pied au tennis.
Des millions pour le golf et la Formule 1
Le golf, lui aussi, a été attiré par le chant des sirènes. La Super Golf League a été créée en 2022 et doit concurrencer le PGA Tour, mondialement connu. Les sommes offertes aux vainqueurs sont astronomiques. Lors du dernier tournoi de la saison, un prix de 50 millions de dollars américains a été attribué. Des stars du circuit répondent à l'appel, même si l'intérêt des spectateurs est jusqu'à présent plus que limité. Mais l'appât du gain ne fonctionne pas toujours. La légende américaine du golf Tiger Woods a ainsi résisté à une offre de 800 millions de dollars.
Les Saoudiens investissent également beaucoup d'argent dans la Formule 1. Depuis 2020, Saudi Aramco, le plus grand producteur de pétrole du monde et membre du Fonds souverain saoudien, est l'un des principaux sponsors du circuit. Depuis 2021, l'Arabie saoudite accueille aussi des courses. Le royaume a versé rien moins que 900 millions de dollars américains pour dix Grands Prix.