Supervisée par Emmanuel Macron
«Réunion de chantier» à deux ans de Paris 2024

À deux ans des JO 2024, Emmanuel Macron organise lundi une «réunion de chantier», selon l'Elysée, avec une dizaine de ministres pour «faire le point» sur cet évènement dont les défis sécuritaires et budgétaires inquiètent.
Publié: 25.07.2022 à 09:23 heures
Les Jeux olympiques 2024 débuteront dans deux ans.
Photo: SEBASTIEN BOZON

Il fallait marquer le coup. À deux ans quasiment jour pour jour de l'échéance (26 juillet au 11 août 2024), la signalétique de l'initiative du président de la République est plutôt claire: les JO sont une priorité de ce début de quinquennat et rien ne doit être laissé au hasard.

Mais si certains l'interprètent comme une reprise en main élyséenne du dossier, d'autres en revanche regrettent que ce rendez-vous ne soit qu'un point d'étape. «Il semble que ce soit plus un point d'étape sans une réelle reprise en main par l'Etat des JO. C'est dommage», anticipe un expert des arcanes olympiques sous couvert d'anonymat.

Prévue dans un premier temps pour accueillir tous les acteurs du dossier, cette réunion a vu sa liste d'invités se réduire aux ministres et services de l'Etat concernés. Une dizaine de ministres sont donc attendus parmi lesquels Bruno le Maire (Economie), Gérald Darmanin (Intérieur), Sébastien Lecornu (Défense), Pap Ndiaye (Education nationale) ou encore la ministre des sports et des JO Amélie Oudéa-Castéra. Mais pour l'instant rien n'a filtré de ce qui pourrait accoucher d'une telle réunion interministérielle.

Points de fragilité

«Je vous le dis, pas grand-chose, voire rien», assure cet expert. Un autre point d'étape est prévu avec les élus «à la rentrée», avec la mairie de Paris, la région Île-de-France, les élus de la Seine-Saint-Denis ou encore le Comité olympique français (CNOSF), a précisé l'Elysée.

L'objet de cette réunion de chantier comme l'a qualifiée jeudi Emmanuel Macron en marge de sa visite sur le Tour de France, «sera pour les ministres de faire un point d'étape, et éventuellement de marquer les points de fragilité», assure l'Elysée. «L'idée, c'est d'avoir connaissance du calendrier, des prochaines étapes».

Certains points de fragilité sont d'ores et déjà connus: la tension budgétaire en raison de l'inflation née du conflit en Ukraine et la question de la sécurité.

Hasard du calendrier, cette réunion tombe cinq jours après la divulgation par le Canard Enchaîné d'un rapport provisoire de la Cour des Comptes, que l'AFP s'est également procuré, consacré à la sécurité des Jeux olympiques.

La Cour des Comptes recense plusieurs sujets d'inquiétudes partagés par des sources sécuritaires, allant de la sécurisation de la cérémonie d'ouverture avec sa mise en scène inédite sur la Seine au manque à prévoir d'agents de sécurité privée, ou encore des risques terroristes et d'attaques cyber. Pour la Cour des Comptes, la copie est encore à revoir, estimant notamment qu'une «définition plus précise des besoins sécuritaires devient urgente».

Et depuis les incidents de la finale de la Ligue des champions au Stade de France le 28 mai, des doutes sont nés de la capacité de la France à sécuriser un tel évènement.

Risque inflationniste

Ces derniers jours, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, dans une interview accordée au «Parisien» puis lors de la cérémonie de passation du nouveau préfet de police de Paris Laurent Nunez, a bien insisté sur l'importance que représentent les Jeux pour son ministère. «Cette réunion sera l'occasion pour le ministre de redire que la préparation des JO constitue sa priorité», a précisé Beauvau.

La question budgétaire devrait également être abordée. Un rapport du comité d'audit des organisateurs des JO (COJO) a récemment fait part du risque inflationniste. Un risque «impossible à imaginer il y a quelques mois» avait regretté la patron du COJO Tony Estanguet, et auquel les JO n'échappent pas .

«Ils sont très tendus niveau budget», a assuré à l'AFP une source proche du dossier, pour tenir leur enveloppe de 4 milliards d'euros (billetterie, sponsors et contribution du CIO), un budget qui bénéficie de la garantie de l'Etat.

Le COJO est d'ores et déjà en négociations avec le CIO pour essayer de s'extraire de certaines contraintes du cahier des charges qui lui coûtent cher. «Sans cela, ils n'y arriveront pas», décrypte un ancien élu ayant connaissance du dossier.

D'autres questions devraient être abordées lundi comme celles des transports, de l'emploi lié aux Jeux, de l'héritage que doit laisser l'évènement, mais aussi des pistes pour faire adhérer les Français à ces JO.

(AFP)

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