Que se passe-t-il exactement à Budapest?
Les championnats du monde – qui se dérouleront du 19 au 27 août – sont le point culminant de la saison des athlètes cette année. En même temps, ils sont aussi le moment où toutes les cartes sont mises sur la table: fini de s'éviter, comme l'ont par exemple fait les adversaires du sprint masculin ces derniers mois. Si l'on veut des breloques, il faut faire ses preuves à Budapest.
Bonne nouvelle: une grande partie des billets pour le stade flambant neuf de 36'000 places sont déjà partis. Après plusieurs grands événements avec une ambiance déplorable (Championnats du monde à Doha en 2019, Jeux olympiques de Tokyo sous Covid en 2021, Championnats du monde à Eugene en 2022), on peut donc enfin se réjouir d'assister à nouveau à des fêtes de l'athlétisme.
Quels seront les highlights?
Les finales du 100 m chez les femmes (lundi) et les hommes (dimanche) feront bien sûr partie des temps forts. Chez les femmes surtout, le niveau est actuellement très élevé, tandis que les hommes sont, après Usain Bolt, à la recherche de la prochaine grande star. L'Italien champion olympique "surprise" en 2021, Marcell Jacobs, revient d'une longue pause et n'a qu'une seule course dans les jambes cette saison. Il sera aux prises avec notamment l'Américain Noah Lyles, qui vise le doublé sur 100 et 200 mètres.
Le duel entre Karsten Warholm et Rai Benjamin sur 400 m haies est aussi très attendu, puisque se jouera une revanche des JO de Tokyo. Mais qui sait: peut-être qu'avec le Brésilien Alisson dos Santos, c'est même une troisième personne qui pourrait rentrer dans la course à l'or. Chez les femmes, le 400 m haies sera également très intéressant à suivre. Avec une question: à quel point la Néerlandaise Femke Bol peut-elle s'approcher de la marque des 51 secondes?
Quels records du monde pourraient tomber?
Tout pourrait aller très vite à Budapest. Dès le premier jour, la Kényane Faith Kipyegon s'élancera sur 1500 mètres. Une discipline dans laquelle elle a déjà établi un record du monde cette année. Pourquoi ne pas courir encore quelques secondes sous son meilleur temps actuel? Sur 5000 m également, Faith Kipyegon a déjà amélioré la meilleure marque cette année.
Il ne manque plus que deux secondes au Norvégien Jakob Ingebrigtsen pour battre le record du monde du 1500 m établi il y a 25 ans par Hicham El Guerrouj. Comme son compatriote Karsten Warholm, qui court après son propre record du monde sur 400 m haies, établi il y a deux ans aux Jeux olympiques d'été de Tokyo, Jakob Ingebrigtsen pourrait encore faire mieux à Budapest.
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Le lanceur de poids Ryan Crouser, le perchiste Mondo Duplantis, la triple sauteuse Yulimar Rojas et le coureur de steeple Lamecha Girma pourraient tous améliorer leurs propres records du monde et sont également à surveiller de près. Mais curieusement, ce dernier n'est pas le grand favori de sa discipline: cet honneur revient à son rival de toujours, Soufiane El Bakkali.
Et des médailles suisses?
Il y a quelques années encore, atteindre une finale en athlétisme était le summum de l'émotion pour les sportifs suisses. Aujourd'hui, certains peuvent même caresser l'espoir d'une médaille, même si aucun d'entre eux n'est considéré comme le grand favori pour l'or cette année.
Les deux principaux candidats à une breloque: le sauteur en longueur Simon Ehammer (médaille de bronze aux Championnats du monde l'année dernière) et le spécialiste des haies Jason Joseph (médaille d'or aux championnats d'Europe en salle au printemps). Tous deux n'ont pas connu une saison parfaite, mais ils ont prouvé qu'ils appartenaient à l'élite mondiale absolue. Et tous deux ont sans doute encore leurs meilleures années devant eux. Pourquoi pas réaliser un grand coup aux Mondiaux?
En revanche, la star du sprint Mujinga Kambundji doit lutter contre une blessure persistante au pied et contre le haut niveau du sprint féminin sur 100 mètres. La qualification pour la finale est possible pour elle, une médaille serait une sensation.
Quels autres Suisses avoir à l'œil?
La sœur cadette de Mujinga, Ditaji Kambundji, a abaissé le record suisse du 100 m haies à 12,47 secondes et peut donc se qualifier pour la finale, ce qui est déjà une performance énorme au vu du niveau de performance actuel dans cette discipline. Les départs de Jonas Raess (5000 m), Annik Kälin (heptathlon) et du joyau du 800 m Audrey Werro sont également très attendus.
Le relais 4x100 m féminin, habituellement le premier candidat à une médaille, doit cette fois renoncer à Mujinga Kambundji et Ajla Del Ponte et passe donc sous le radar. Au total, 38 Suisses seront au départ à Budapest. C'est 13 de plus qu'il y a un an à Eugene et le record pour notre pays pour des Championnats du monde.
Toutes les stars seront-elles au départ?
Malheureusement pas. Un certain nombre de stars ont déjà déclaré forfait, dont celle des haies Sydney McLaughlin-Levrone, la seule femme à avoir réussi à courir le 400 m haies en moins de 51 secondes jusqu'à présent. Motif de son refus: une «légère blessure».
Cela provoque un certain mécontentement dans le milieu, car l'athlétisme a besoin de toute l'attention possible en une année sans Jeux olympiques. Par ailleurs, toute une série d'autres athlètes célèbres manquent à l'appel. La sprinteuse tessinoise Ajla Del Ponte est également absente pour cause de blessure.