Chronique de Mujinga Kambundji
Je veux faire aussi bien à Paris qu'aux JO de Tokyo

Femme la plus rapide de Suisse, Mujinga Kambundji est désormais chroniqueuse pour Blick. A un an des Jeux olympiques de Paris, la Bernoise explique ce que cette compétition représente pour elle et revient sur ses expériences.
Publié: 26.07.2023 à 13:06 heures
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Dernière mise à jour: 24.08.2023 à 15:55 heures
En 2021, Mujinga Kambundji a participé à ses troisièmes JO à Tokyo.
Photo: PIUS KOLLER
Mujinga Kambundji

Voilà, nous sommes à pile un an du début des Jeux olympiques. Et pour moi, c'est la plus grande compétition dans l'athlétisme. C'est le truc à faire une fois dans sa vie. Au niveau des adversaires, c'est comparable aux championnats du monde mais ça n'a rien à voir. Autour des JO, il y a un mythe, une histoire et ça rend la participation si particulière. On sent qu'on vit un moment spécial, que c'est l'événement sportif avec le plus d'engouement, d'audience et de spectateurs.

Même si je l'avoue, je ne regardais pas beaucoup l'athlétisme à la télévision dans mon enfance – j'étais plus fan des meilleurs athlètes de mon club de Berne que de ceux de la planète. En 2008, c'est la première fois que je suivais réellement la compétition. C'est clair, j'étais fascinée par les performances d'Usain Bolt… mais aussi du spectacle tout autour. J'ai vu ce que ça représentait, au-delà des Mondiaux – que j'avais aussi regardé à la télévision l'année précédente.

Usain Bolt, c'est évidemment l'athlète dont tout le monde se souvient. Je me souviens aussi d'avoir regardé la finale du 100 m femmes. Ça avait l'air incroyable mais c'était si loin pour moi. Quand j'étais jeune, je ne pensais pas: «J'aimerais aller une fois aux Jeux.»

Je ne pensais pas à rajouter 20 m

Après ça, j'ai espéré que, peut-être, un jour, j'aurais la chance de participer aux JO. Toutefois, j'étais toujours très réaliste. A l'époque, je courrais encore sur 80 m et je ne pensais même pas à rajouter 20 m. Je ne savais pas si j'avais le potentiel pour prendre part aux Jeux. C'est quand Londres 2012 s'est rapproché que je me suis dit que c'était possible.

C'est finalement avec le relais que je me qualifie pour ces Jeux. Je me réjouissais tellement d'aller aux JO – mais c'est compliqué pour moi de m'en souvenir, c'était il y a plus de dix ans.

Je me rappelle être curieuse de voir comment tout cela allait se dérouler – c'était ma première compétition mondiale chez les adultes. Je me réjouissais de pouvoir vivre cette expérience et de courir aux Jeux olympiques.

La flamme olympique renforce le mythe

A Londres, j'étais vraiment impressionnée par le village olympique et le stade de 80'000 personnes. J'étais allée voir la finale du 100 m hommes et je me souviens de l'ambiance incroyable. En Angleterre, c'est toujours spécial car les Britanniques connaissent bien l'athlétisme. Je me souviendrai toujours de ces 80'000 personnes qui instaurent un silence total avant le départ… et qui explosent après que celui-ci ait été donné. Ça et la victoire de Mo Farah sur 5000 m.

Il y a par contre une chose que je trouve dommage et elle concerne la flamme olympique. J'étais présente à la cérémonie d'ouverture en 2012 et cette flamme avait une certaine signification pour moi. Ça renforce le mythe.

Mais c'est triste car ils ne la mettent plus au milieu du stade d'athlétisme désormais. Courir dans le stade avec la flamme, c'était fort.

La Mujinga d'il y a 10-15 ans serait fière

En 2008, je regardais la finale olympique du 100 m à la télévision. Treize ans plus tard, j'y prenais part à Tokyo. C'est un des temps forts de ma carrière – même si dans l'athlétisme, c'est difficile de choisir son plus beau moment.

Ce n'était évidemment pas comparable à Londres ou Rio – les deux autres JO auxquels j'ai pris part – car le stade était vide. Oui, ça reste une finale olympique mais ça aurait été tellement différent dans une enceinte pleine. Toutefois, la Mujinga d'il y a 10 ou 15 ans serait hyper fière d'avoir participé à non pas une, mais trois finales olympiques.

Paris, c'est dans une année pile. Je reviens de blessure en ce moment mais mon but est de faire autant bien qu'à Tokyo. Je veux toujours être meilleure – je ne m'entraîne pas pour faire moins bien. Mon but est de faire une finale minimum, et après on verra. Ce serait sympa de pouvoir en vivre une dans un stade plein… et pas très loin de la maison.

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