Le Genevois Clint Capela et les Atlanta Hawks n’ont plus le droit à l’erreur dans la finale de Conference Est. Ils doivent désormais remporter les deux derniers matches face au Milwaukee Bucks pour jouer le titre NBA. Première rencontre décisive ce samedi soir (2h30 heure suisse) à domicile.
Quoi qu’il arrive dans cette fin de saison, Atlanta aura surpris absolument tout le monde. Grâce à un phénoménal Trae Young et une complicité redoutable avec Clint Capela, la franchise géorgienne est a été transfigurée. Les cancres de la ligue lors de la saison 2019-2020 sont devenus l’un des meilleurs élèves de la classe NBA. Au cœur de cette reconstruction, Clint Capela a joué un rôle important depuis son transfert en provenance de Houston en février 2020.
Melvin Hunt, l’entraîneur assistant des Hawks, a participé à la venue du Suisse en Géorgie. Le technicien de 51 ans analyse son apport dans le jeu et dans le vestiaire.
Melvin Hunt, au moment d’orchestrer un échange pour obtenir Clint Capela, que connaissiez-vous et qu’attendiez-vous de lui?
J’ai beaucoup d’amis dans l’organisation des Houston Rockets. Tous étaient élogieux sur ce joueur. Au moment où nous avions réussi à trouver un accord pour le transfert, j’étais vraiment heureux de le voler à Houston, si j’ose dire. Nous savions qu’il y avait de bonnes chances qu’il corresponde parfaitement à ce que nous étions en train de construire à Atlanta. C’est un jeune joueur très dynamique capable de défendre notre panier et d’attaquer celui de notre adversaire. Pour tout vous dire, nous étions rapidement convaincus que c’était le bon choix.
Ce d’autant plus que sa relation avec votre meneur de jeu, Trae Young, a semblé parfaite dès le premier jour.
C’est une connexion à laquelle je m’attendais. Si l’on regarde leur jeu, ils sont parfaitement complémentaires. Trae est un meneur de jeu qui a une très bonne vision du jeu et Clint possède une belle capacité à récupérer ses passes au-dessus du cercle. Clint est en outre un grand défenseur, ce qui est une chance pour Trae. Il sait qu’il a toujours un rideau de sécurité derrière lui. Si l’on ajoute à cela la capacité de notre meneur de jeu à prendre son adversaire direct, cela libère énormément de place à l’intérieur. Demandez aux franchises que l’on vient d’éliminer ce qu’elles en pensent. Ce duo est vraiment ultra complémentaire.
A Houston, Clint n’était pas censé être un leader puisqu’il y avait de nombreux vétérans. À Atlanta, on attend cela de lui. Comment a-t-il intégré ce nouveau rôle?
Vous savez, le leadership c’est une caractéristique que l’on a en soi ou non. C’est vrai qu’à Houston, il y avait suffisamment de voix fortes dans le vestiaire. Si l’on pense à Chris Paul, James Harden ou Russell Westbrook, ce sont tous de sacrées personnalités. Clint a également appris, mais il n’est pas loin de ces gars dans ce domaine. Au moment où il est arrivé, il a immédiatement pris sa place. Il mettait au défi ses coéquipiers et même les coaches. On voyait qu’il avait envie de devenir un leader. Le staff devait juste lui donner le feu vert pour le faire. Lui dire que nous attendions de lui cette personnalité dans l’équipe.
Avec l’équipe nationale, sa personnalité est très appréciée. Il a toujours le sourire. Connaissez-vous le même Clint Capela à Atlanta?
Même davantage que cela (rires). Clint est l’un de nos meilleurs danseurs. Et je sais de quoi je parle, puisque moi-même je ne suis pas le dernier dans ce domaine. Ce qui me plaît le plus chez lui, c’est son énergie communicative. À Atlanta, le public l’adore. Et je pèse mes mots. Je sais qu’à l’extérieur, il peut aussi être un peu… comment dire… fougueux. À New York, par exemple, il était vraiment bouillant. Mais nous avions besoin de lui dans ce rôle. Ses coéquipiers se sont inspirés de lui. Et dans le même temps, c’est un gars qui aime s’amuser. Dans le vestiaire et à l’entraînement, sa présence est précieuse pour nos jeunes. Bien sûr, la NBA c’est un immense business. Mais il sait le rendre fun.
Quel a été son rôle dans la reconstruction express des Hawks?
Il a permis au processus de s’accélérer énormément. La saison dernière, nous avions l’impression que nous allions être une bonne équipe. Et, après des débuts un peu plus lents, nous avons eu de la peine, notamment à cause des blessures. L’arrivée de Clint a instantanément tout changé. Vous savez, pour construire une bonne équipe, il est important de cocher des cases bien précises. Et Clint, à lui seul, en coche bien quelques-unes car il est capable de protéger notre panier par une défense intransigeante. C’est un joueur qui est respecté par ses adversaires. Avant d’arriver ici, il avait déjà joué de grands matches avec Houston et avait de l’expérience en play-off. Dans la ligue, si vous dites «Clint Capela», votre interlocuteur va immédiatement penser à un bloc monstrueux (rires)… et à un dunk tout aussi impressionnant. Il nous a apporté ce respect de la part de nos adversaires. Avoir un joueur comme lui au milieu de jeunes affamés, cela a tout changé. Et les play-off que nous réalisons ne sont pas dus au hasard mais notamment à sa présence. J’en suis convaincu.