Capela en finale de Conférence
«Mon total de points est secondaire»

Après avoir joué sept matches face à Joel Embiid, meilleur joueur de Philadelphie, Clint Capela s'apprête à défier Giannis Antetokounmpo, double MVP de NBA. En finale de Conférence face à Milwaukee, le Genevois aura un impact majeur sur le jeu des Atlanta Hawks.
Publié: 23.06.2021 à 10:53 heures
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Dernière mise à jour: 23.06.2021 à 16:51 heures
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Clint Capela et les Hawks d’Atlanta n’ont pas le temps de souffler. Dans la nuit de dimanche à lundi, ils se sont qualifiés pour la finale de la Conférence Est. Au bout du fil, Clint Capela est déjà à Milwaukee, prêt à en découdre. «On a dormi à Philadelphie après le match décisif, nous explique-t-il. C’était un moment détendu après une longue série. Cela fait du bien d’avoir un peu de temps pour profiter.» Surtout après une série intense comme elle le fut face aux 76ers de Joel Embiid. «Je crois que les gens ne se rendent pas compte de ce que cela représente de faire face à un tel joueur soir après soir.»

Une victoire à 1 million de dollars

Il faut souvent se méfier des clauses dans les contrats. Les petites lignes au bas des pages. Il y a d’autres petites caractères qu’il vaut la peine de ne pas oublier. Clint Capela, par exemple, avait sûrement souligné en rouge l’alinéa parlant de son bonus d’un million de dollars en cas de qualification pour la finale de Conférence. Dimanche, le succès des Hawks à Philadelphie lui a permis de valider ce bonus. Cette option était présente dans le contrat qu’il avait signé avec les Houston Rockets. Transféré à Atlanta en 2020, il a conservé ses acquis. Au moment de débarquer en Géorgie, il ne pensait probablement pas remporter aussi vite ce bonus puisqu’il arrivait dans une équipe en pleine reconstruction. «C’est vrai que c’est allé plus vite que prévu, rigole-t-il. Mais je suis content de voir que tout mon travail est récompensé.» En plus de ce million, Clint Capela a également obtenu 500’000 dollars pour une autre condition remplie: «gober» plus de 30% des rebonds défensifs d’un match. Avec 34,3%, il a fait largement mieux. S’il marquait plus de 65% de ses lancer francs, 500’000 dollars seraient ajoutés à son salaire. Avec 57,3%, il n’est pas passé loin.

Il faut souvent se méfier des clauses dans les contrats. Les petites lignes au bas des pages. Il y a d’autres petites caractères qu’il vaut la peine de ne pas oublier. Clint Capela, par exemple, avait sûrement souligné en rouge l’alinéa parlant de son bonus d’un million de dollars en cas de qualification pour la finale de Conférence. Dimanche, le succès des Hawks à Philadelphie lui a permis de valider ce bonus. Cette option était présente dans le contrat qu’il avait signé avec les Houston Rockets. Transféré à Atlanta en 2020, il a conservé ses acquis. Au moment de débarquer en Géorgie, il ne pensait probablement pas remporter aussi vite ce bonus puisqu’il arrivait dans une équipe en pleine reconstruction. «C’est vrai que c’est allé plus vite que prévu, rigole-t-il. Mais je suis content de voir que tout mon travail est récompensé.» En plus de ce million, Clint Capela a également obtenu 500’000 dollars pour une autre condition remplie: «gober» plus de 30% des rebonds défensifs d’un match. Avec 34,3%, il a fait largement mieux. S’il marquait plus de 65% de ses lancer francs, 500’000 dollars seraient ajoutés à son salaire. Avec 57,3%, il n’est pas passé loin.

Le pivot des Sixers a terminé deuxième au classement des MVP (joueur le plus précieux à son équipe). Autant dire que le Genevois a connu des soirées plus tranquilles. «Tu dois être actif sur chaque possession, tente-t-il de verbaliser. Et Embiid est lourd. Très lourd, même. C’est presque impossible de le bouger lorsqu’il a le ballon dans la raquette.» Avec ses 130 kilos pour 213 cm, le Camerounais devrait être surnommé «Mont Cameroun» en hommage au plus haut mont de son pays. «Le plus dur? C’est de trouver le juste milieu entre être agressif et ne pas faire de fautes. Mon but était de contester absolument tous ses shoots et de systématiquement me mettre entre lui et le panier. Mais ce n’est pas aussi simple que cela, croyez-moi…»

Moins de points mais plus d’impact

Durant cette série haletante, il serait très facile de se réveiller le matin et de regarder les feuilles de statistiques et d’en déduire que Clint Capela n’a pas été aussi impactant qu’à son habitude. Avec 10,6 points et 10,3 rebonds par match, il a «tourné» bien en deçà de ses moyennes. «Je pense que si l’on regarde le match, on ne peut pas dire ça, rigole-t-il. Mais c’est vrai que le jeu défensif est moins mis en lumière sur la feuille de stats. Moi ce que je retiens c’est que j’ai joué plus de 33 minutes chaque soir. Et à chaque fois contre Embiid. En play-off, si tu ne sers à rien sur le terrain, tu ne joues pas. Je me sacrifie pour l’équipe en défense, car je sais que c’est ainsi que je contribue le plus à la victoire. En play-off, les coachs ne réfléchissent pas à deux fois avant de te mettre au bout du banc. Mon total de points est secondaire.»

Entraîneur des Hawks, Nate McMillan a abondé lors de la conférence de presse d’après-match. «Je pense que Clint a fait un travail remarquable sur Joel Embiid en défense.» Ce travail de sape a porté ses fruits lors des dernières minutes de jeu. «Cela se sentait qu’ils étaient fatigués, précise le pivot d’Atlanta. Nous, nous avons continué à jouer de la même manière en étant agressifs.»

Une autre montagne à franchir

Ce mercredi, les Hawks disputeront le premier match face aux Milwaukee Bucks de la superstar Giannis Antetokounmpo. Double MVP (joueur le plus précieux à son équipe) de la NBA, le Grec sera la clé de cette série. Si Atlanta veut avoir une chance, il faudra le museler. Avec 31 points et 13 rebonds, il a été brillant au tour précédent face à Brooklyn. Et Clint Capela aura probablement du travail plein les mains. «Je ne sais pas ce que le coach décidera, précise-t-il. Mais si je dois défendre sur Giannis, je serai prêt.»

Après Embiid, le challenge sera toutefois différent puisque les deux joueurs n’ont pas les mêmes caractéristiques hormis un volume de shoots similaire. «Antetokounmpo attaque beaucoup plus de le cercle depuis l’extérieur. Il a plus de vitesse et shoote moins à trois points que Joel Embiid.» Lors des séries, le travail d’ajustement — et donc le travail du coaching staff — est capital pour sortir vainqueur. «Nous faisons plus d’analyses vidéo qu’en saison régulière, détaille Clint Capela. Mais à force de les affronter, je connais assez bien les spécificités des uns et des autres. Je sais que je serai prêt à relever ce défi. Et je sais que l’équipe aussi.»

Vers une première finale?

Les play-off de cette saison 2020-2021 sont étranges puisque les grands favoris sont tous passés à la trappe. Exit Brooklyn ou les Lakers sans oublier Utah et Philadelphie. «C’est vrai que c’est peut-être la bonne année pour réaliser une surprise, remarque Clint Capela. Mais les quatre équipes encore en lice se disent la même chose.»

Au cours de sa carrière, le Genevois a déjà disputé une finale de Conférence. Mais jamais de finale NBA. Lors de la saison 2017-2018, il était passé à un souffle d’une qualification avec les Houston Rockets. Lors du septième match face à Golden State, les Rockets ont craqué avant de s’incliner. «D’être déjà passé par-là va m’aider, précise-t-il. Cette expérience est précieuse au moment d’aborder un match. Tu sais où tu mets les pieds. Cela permet d’être plus serein et peut-être de moins ressentir la pression.»

Cette expérience a en tout cas aidé Atlanta de remporter un septième match à l’extérieur. Un exploit. «Plus la série avançait et plus nous savions qu’ils n’étaient pas meilleurs que nous, détaille-t-il. Même si tu aimes toujours mieux jouer à la maison, c’est assez agréable de repartir avec la victoire. Surtout si c’est une victoire qui te qualifie.» Les deux premiers matches de cette série auront lieu à Milwaukee avant de revenir en Géorgie. Si possible avec au moins un succès dans les bagages.

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