Coup de tonnerre sur la NBA, à quelques minutes de la fin du marché des transferts! Jeudi soir, la meilleure ligue de basketball du monde a vu l'une de ses plus grandes stars changer de maillot, dans l'un de ces «blockbuster trades» qui ont la capacité de modifier les équilibres et de changer les destinées d'un club, en bien comme en mal.
Recruté par Brooklyn il y a à peine plus d'un an en provenance de Houston, où il avait été le coéquipier du Genevois Clint Capela, James Harden quitte donc la Grande Pomme pour rejoindre Philadelphie. L'intérieur vétéran Paul Millsap l'accompagne. En échange, les Nets accueillent un trio de joueurs à la valeur intrigante: le meneur australien Ben Simmons, lui aussi All-Star mais en disgrâce avec les 76ers (il n'a jamais foulé les parquets cette saison), l'arrière Seth Curry et le pivot Andre Drummond, ainsi que deux futurs choix au 1er tour de la draft, le repêchage annuel des jeunes talents.
Harden, superstar qui veut la lumière
C'est une transaction qui fera à coup sûr jaser. Véritable génie offensif, meilleur joueur de la ligue en 2018 et sélectionné huit fois pour le All-Star Game (le «match des étoiles» annuel), le barbu James Harden, 32 ans, voulait s'en aller des Nets, où il devait partager la lumière avec deux autres cadors. Et en NBA, quand une superstar veut quelque chose, elle finit presque toujours par l'avoir.
Exaucé, l'arrière viendra donner une force de frappe redoutable aux Philadelphia 76ers dans l'attaque extérieure, tandis que plus près du panier brille déjà l'un des meilleurs pivots de la ligue, l'extraordinaire Joel Embiid. De quoi faire de la déjà solide franchise de Pennsylvanie (5e de la Conférence Est sans sa 2e star) un favori pour le titre? Possible, mais cela dépendra de la manière dont la mayonnaise prend. Le coach, Doc Rivers, ferait bien de trouver le moyen de doper très vite l'alchimie de son groupe. Car son management a joué là le tout pour le tout, afin de viser le sacre qui fuit la franchise depuis 1983.
Brooklyn faisait du surplace
Même discours pour les Brooklyn Nets et leur technicien Steve Nash. Donnée favorite en début de saison grâce au trio de feu formé par Harden et deux autres multiples All-Stars déjà couronnés champions par le passé, l'ailier Kevin Durant (avec Golden State) et le meneur Kyrie Irving (avec Cleveland), l'équipe fétiche de Beyoncé et Jay-Z plafonne pourtant en ce début d'année: elle a été battue neuf fois lors des dix derniers matches et végète au 8e rang de la Conférence Est. Un coup de sac s'imposait alors.
L'arrivée de Ben Simmons dans la Grande Pomme sonne comme un pari: mécontent et en conflit ouvert avec la direction de Philadelphie après les critiques acerbes qu'il avait reçues lors des play-off 2021, l'Australien de 25 ans a refusé de jouer cette saison, qu'il a passée à réclamer un transfert, et son état de forme est un mystère complet.
L'inconnue: le physique de Simmons
Mais sur le papier, si Simmons est affûté physiquement et motivé, sa présence viendra combler une lacune notoire des Nets et permettra de museler les meilleurs arrières adverses, puisqu'on parle ici d'un défenseur absolument exceptionnel au gabarit inhabituellement imposant pour son poste, doublé d'un passeur hors du commun. Son association avec Kyrie Irving, autre meneur d'élite, et avec Kevin Durant, probablement le meilleur marqueur de la planète basket, pourrait faire des étincelles. D'autant que le spécialiste du tir extérieur Seth Curry et l'incroyable rebondeur Andre Drummond sont eux aussi du voyage.
Bref, il s'agit là d'un transfert qui fait et fera grand bruit, et dont les deux parties pourraient bien ressortir renforcées. Mais ce n'est pas la seule transaction à avoir secoué cette dernière ligne droite du marché.
Les autres grands transferts sur le gong
Jeudi également, l'intérieur letton des Dallas Mavericks, Kristaps Porzingis, un ancien All-Star surpayé et très limité ces dernières saisons par des blessures à répétition, rejoint Washington, en échange de l'arrière Spencer Dinwiddie et de l'intérieur Davis Bertans. Les Texans du prodige slovène Luka Doncic, 5es de la Conférence Ouest, semblent en sortir gagnants, tandis que les Wizards de la capitale fédérale paraissent n'avoir plus rien à espérer cette saison depuis que Bradley Beal, leur star, a annoncé plus tôt dans la semaine qu'il allait se faire opérer d'un poignet.
Autre transfert de poids jeudi, le passage de l'intérieur espagnol Serge Ibaka, sacré champion en 2019 avec Toronto, chez les tenants du titre, les Milwaukee Bucks du fantastique Giannis Antetokounmpo, double MVP (meilleur joueur) sortant de la ligue. Ibaka quitte ainsi les Los Angeles Clippers dans une de ces méga-transactions dont la NBA a le secret, impliquant quatre clubs, sept joueurs (dont l'intérieur Marvin Bagley, qui rejoint Detroit en provenance de Sacramento), deux choix à la draft et du cash.
Ça marchandait sec cette semaine
Plus tôt cette semaine, d'autres grands noms avaient déjà changé de crémerie. Mardi, le pivot Domantas Sabonis, double All-Star et fils de la légende soviétique puis lituanienne Arvydas Sabonis, avait rejoint Sacramento en provenance de l'Indiana (avec les ailiers Justin Holiday et Jeremy Lamb), tandis que les Kings expédiaient en retour chez les Pacers une star montante, le meneur Tyrese Haliburton, avec l'arrière Buddy Hield et le pivot Tristan Thompson.
Par ailleurs, la veille, un autre joueur de premier plan, l'arrière C. J. McCollum, avait fait ses valises. Avec deux coéquipiers de Portland, il avait rejoint la Nouvelle-Orléans. En échange, les Pelicans avaient cédé aux Trail Blazers quatre joueurs (dont l'ailier Josh Hart) et trois choix à la draft.
