Marc Surer ne peut s'empêcher de rire. «A l'époque, quand je suis arrivé à Las Vegas et que j'ai vu le circuit pour la première fois, je me suis dit: «Ce n'est pas possible. C'est indigne de la Formule 1». «L'époque», c'était en 1981 et 1982, le Bâlois et ses coéquipiers avaient couru les deux seules courses dans la ville du désert jusqu'à présent.
Aujourd'hui, plus de 40 ans plus tard, le Grand Prix de Las Vegas fête son retour. Et quel retour! Il est déjà clair que ce sera l'événement phare de l'année, la course la plus folle des temps modernes. Viva Las Vegas! 300'000 spectateurs sont attendus. Selon une étude, le fan moyen dépensera près de 6000 francs le week-end de la course, rien que pour la restauration et le billet.
L'infrastructure qui doit être mise en place pour le circuit urbain est également gigantesque et deux entreprises de Suisse orientale y participent de manière déterminante. Le groupe thurgovien de Nüssli équipe notamment la zone de départ et d'arrivée d'une tribune impressionnante. Au cours des dernières semaines, une tribune de 325 mètres de long a été construite pour 22'000 fans à partir de 140'000 éléments de système individuels. S'y ajoute une zone VIP exclusive pour 5000 invités.
Les fans, les stewards et les équipages des stands sont protégés par la société de Suisse oriental Geobrugg de Romanshorn. Elle a fourni plus de 13 kilomètres de clôtures high-tech de haute sécurité, ancrées dans quelque 3000 éléments en béton.
«Le parcours catastrophique»
Il y a 40 ans, tout cela était encore bien plus modeste et peu spectaculaire. Les courses ne se déroulaient pas comme aujourd'hui sur le légendaire Strip (Las Vegas Boulevard), mais sur un parking sans charme derrière l'hôtel Caesars Palace. «Un parcours catastrophique, se souvient Marc Surer. Un va-et-vient permanent, un labyrinthe dans lequel il était difficile de s'orienter. Une petite erreur et on s'écrasait dans les éléments en béton».
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Quelque chose a toutefois été positif, raconte Marc Surer. «Comme nous logions au Caesars Palace, nous pouvions sauter directement dans la piscine après les entraînements». À l'époque déjà, il y avait des choses à faire en dehors de la piste. «Je me souviens que nous devions tous porter un smoking. Le soir, il y avait de nombreux concerts, notamment de Diana Ross, qui a également remis la coupe du vainqueur en 1982.»
Samedi de course? Pas rare autrefois
Le fait que cette année, le spectacle sera sans doute presque plus important que le sport ne pose aucun problème à Marc Surer. «Les pilotes s'en fichent, ils ne voient que l'aspect sportif et se focalisent dessus. Cela ne les dérange pas non plus que la course ait déjà lieu le samedi soir.»
Une course de Formule 1 le samedi n'était d'ailleurs pas rare par le passé. En effet, le premier Grand Prix de l'histoire, en 1950 à Silverstone, s'était déjà déroulé un samedi. Tout comme les deux précédents Grands Prix de Las Vegas en 1981 et 1982.