On le sait, les voyages en avion peuvent provoquer tout un tas de sensations bizarres. Parmi eux, les oreilles bouchées, l'envie de jus de tomate, les pieds qui enflent, les maux de tête et… la larme facile devant un film un peu niais!
Il n’existe pas énormément d’études scientifiques sur les effets des voyages en avion sur le corps humain. On connaît en revanche les répercussions que l’altitude peut avoir sur notre cerveau. Et comme l’explique le journal scientifique américain «Discover Magazine», il semblerait qu'elle provoque un chamboulement dans nos émotions.
Une affaire de chimie dans le cerveau
À partir d'une analyse de la littérature scientifique sur le sujet, Perry Renshaw, professeur de psychiatrie à l’Université de l’Utah, a réussi à démontrer que les personnes vivant en altitude (par exemple à la montagne) étaient davantage susceptibles d’être dépressifs ou d’avoir des pensées suicidaires.
D'après le professeur, il semblerait que nos neurotransmetteurs et autres hormones peinent à suivre lorsque l'on vit en altitude. Plus précisément, les taux de sérotonine et dopamine (deux messagers neuronaux connus pour jouer un rôle dans la régulation de l’humeur) ne sont plus aussi bien régulés. Résultat: on est plus émotif, et c’est valable aussi bien pour les personnes vivant en haute altitude que pour les amateurs de long-courriers.
Dans les vapes à l’atterrissage
Ce n’est pas tout. Une recherche publiée en 2020 a collecté diverses données (plusieurs analyses cliniques et réponses à des questionnaires) concernant l'état des passagers après un voyage en avion. Selon leurs observations, plusieurs personnes se sentiraient embrumés ou souffriraient notamment de légers troubles de la perception une fois sur la terre ferme. En fait, ces symptômes étranges s’expliqueraient par le manque d’oxygène dans le sang et la déshydratation.
Mais alors, comment ces deux facteurs impactent-ils notre état? C'est simple: si le taux en oxygène se trouve entre 97 à 99% lorsqu’on se trouve sur le sol, ce dernier chute d’une vingtaine de pourcents dans une cabine d'avion en ligne pressurisée à une pression équivalente à celles comprises entre 1500 et 2500 mètres d’altitude. En d'autres termes, le taux d'oxygène dans le sang ne s’élève plus qu'à 83, voire 85% lorsqu'on est en avion, d'où cette sensation d'étourdissement.
Concernant le manque d’eau, l'article note que l’humidité dans la cabine d’un avion peut facilement être inférieure à 20%, alors que notre corps requiert entre 50 et 65% d’humidité, pour être fonctionnel. Le manque d'eau peut ainsi amener à des maux de tête, une certaine apathie ou la perte de forces, pour ne citer que quelques exemples.
Et la solution?
Alors, finir en sanglots est-il une fatalité lorsqu’on voyage en avion? Que nenni. Tout dépend bien entendu des sensibilités de chacun. Si vous vous savez émotifs, opter pour un film plutôt drôle ou un bon paquet de mouchoirs.
Et pour éviter de tomber dans les vapes une fois sur la terre ferme, on n’hésite pas à bien s’hydrater en vol, surtout si vous avez pleuré toutes les larmes de votre corps devant un navet à l’eau de rose…