Quoi de mieux pour les vacances que de faire une petite pause série? Enfin le temps d’enfiler les épisodes sans culpabiliser et de sortir un peu des sentiers battus. Car entre les mastodontes de l’automne, comme «Mercredi» sur Netflix ou le sequel de «Willow» sur Disney+, des sorties plus confidentielles valent le détour. Blick en a sélectionné cinq pour autant de genres différents.
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«His Dark Materials», pour les vacances en famille
L’histoire assez compliquée de «His Dark Materials» est celle de Lyra, une jeune orpheline qui vit dans un monde où cohabitent des humains, des sorcières et des ours polaires. Dans ce monde-là, chaque être humain est accompagné d’un animal, son daemon, sorte de personnification de son âme. Mais lorsque son meilleur ami est kidnappé et qu’elle part à sa recherche, la jeune fille découvre que de nombreux mondes parallèles coexistent.
Publiée dans les années 1990 et devenue culte, la trilogie de fantasy «À la croisée des mondes», de Philip Pullman («His Dark Materials» en version originale, donc), était réputée inadaptable. Sorti en 2007, un film avait d’ailleurs été un échec retentissant malgré un casting cinq étoiles (Nicole Kidman et Daniel Craig, excusez du peu). Mais c’était sans compter le partenariat fructueux de la BBC et de HBO, qui en ont fait une série. Alors que la troisième et dernière saison vient de sortir, il faut bien avouer que le succès est au rendez-vous. Magnifiée par des effets spéciaux soignés, cette fiction à voir sur OCS en Suisse s’adresse autant aux enfants qu’aux adultes.
«Slow Horses», pour les fans d’espionnage
Que fait le MI-5, les services du renseignement intérieur britannique, de ses mauvais agents? Il les envoie dans un sous-sol miteux pour les mettre hors d’état de ruiner des missions d’importance. C’est précisément ce qui se passe dans ce sous-sol que raconte «Slow Horses», série délicieuse dont la deuxième saison vient de sortir sur AppleTV+. Enfermés dans un bureau dégueulasse qui sent l’alcool et la cigarette, les rebuts de l’espionnage tentent de redorer leur blason, sous les ordres d’un chef insupportable.
«Slow Horses» reprend tous les codes de la série d’espionnage et la patine d’un humour noir qui fait mouche à chaque fois. La série est aussi portée par son casting génial. Avec notamment un Gary Oldman impeccable (mais peut-il en être autrement de Gary Oldman?) dans le rôle du chef de service imbuvable et Kristin Scott Thomas, toute en classe et en froideur, qui enfile le costume étriqué de la numéro deux du MI-5.
«Smiley», pour se la jouer romantique
Dans la foison de sitcoms de qualités variables qui envahissent Netflix, peu arrivent à se démarquer. C’est pourtant le cas de «Smiley», série espagnole débarquée sur la plateforme le 7 décembre. Une comédie romantique gay tout ce qu’il y a de plus classique sur le papier: triste d’avoir été ghosté par son compagnon, Alex lui laisse un message sur son répondeur pour tenter de comprendre le fin mot de l’histoire. Il se trompe de destinataire, et atterrit chez Bruno, qu’il ne connaît pas. Évidemment, Bruno le rappelle. Et évidemment, ils décident de se voir.
Drôle, mignonne et enlevée, «Smiley» est tout ce qu’on demande à une comédie romantique. Avec en plus un second degré indéniable qui l’amène à se moquer des clichés, tant sur la communauté gay que sur les rom’com’ elles-mêmes. La série n’oublie pas non plus les lesbiennes au passage, personnages souvent invisibilités.
«Paris Police 1905», pour les amateurs de séries historiques
En France, on appelle «Belle Époque» la période allant de la fin du XIX jusqu’à la Première Guerre mondiale. Un temps de paix, de progrès technologiques et de bouleversements culturels importants, longtemps idéalisé. Dans «Paris Police 1905», drame historique disponible sur Canal+ et suite de «Paris Police 1900» (mais les deux saisons peuvent se regarder indépendamment l’une de l’autre), l’enjeu est précisément de remettre les pendules à l’heure et la saleté à sa place pour montrer toute la monstruosité de ce temps. Autour d’une poignée de personnages, la série déploie une intrigue policière et une peinture sans fard de la société.
L’inspecteur Jouin enquête sur la mort d’un homme dans un bois fréquenté par les prostituées et les homosexuels, qu’on nomme alors les «invertis», et se retrouve forcé de collaborer avec ses collègues des mœurs. De son côté, Lépine, préfet de police désabusé, doit tenir ses troupes gangrenées par la corruption et la violence. «Paris Police 1905» se tient les deux pieds dans la fange pour raconter l’emprise des institutions sur les corps et la sexualité des citoyens, mais aussi le spleen de personnages rongés par la noirceur du monde qui les entoure. La lumière vient, ici, de la réalisation fluide et de l’impeccable reconstitution historique.
«The Offer», pour les cinéphiles
Certains films racontent des histoires extraordinaires. Mais l’histoire de la naissance du film serait, elle aussi, digne d’un film… ou d’une série. Voici précisément l’ambition de «The Offer», qui revient sur la genèse du «Parrain», de Francis Ford Coppola. Car avant de devenir un film de mafia culte, c’était un synopsis, qui ne plaisait guère aux mafieux italo-new-yorkais, pas très contents d’être ainsi dépeints. Défendu par un petit producteur essoré par un précédent échec, Al Ruddy (le jeune Miles Teller, aperçu notamment dans «Top Gun 2»), ce film aura bien du mal à voir le jour, entre manque de moyens et pressions diverses.
«The Offer» offre une plongée à une époque charnière du cinéma hollywoodien, alors que certains réalisateurs tentent de s’affranchir des directives de studios tout-puissants. En assumant que cette plongée soit baignée de mythe, de paillettes et de soirées débridées, plutôt que de coller au réalisme, la série perd un peu en finesse mais gagne en souffle dramatique. À voir sur Paramount+, la toute nouvelle plateforme lancée de la Paramount sur Canal+.