Rap et super-pouvoirs
«New Wave», la nouvelle série 100% suisse qui vise les jeunes

Ce samedi 4 mars sort en avant-première une nouvelle série 100% suisse, «New Wave». Destiné à un public de jeunes, ce nouveau projet plein d'espoir fait honneur aux jeunes talents et compte sur un élan participatif pour financer ses prochains épisodes.
Publié: 04.03.2023 à 08:32 heures
«New Wave» sera dévoilée au pubilc lors de son avant-première à l'occasion des rencontres du 7e art.
Photo: New wave
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Camille BertholetResponsable des Nouvelles Audiences

«New Wave, c’est un projet qui a pour ambition de redonner espoir à la nouvelle génération». C’est avec ces mots ambitieux que Florias Gallay, réalisateur, décrit cette nouvelle série qui sera projetée en avant-première ce samedi, à Lausanne, dans le cadre des rencontres du 7e art.

Cette œuvre réalisée dans la capitale vaudoise se veut comme une «série au service de la Suisse» et raconte l’histoire d’Imaé, un jeune homme bouleversé par la mort de son frère. D’abord perdu entre l’école, ses amis et ses envies d’ailleurs, il comprend petit à petit que son superpouvoir réside dans son talent pour la musique et qu’il peut faire honneur à la mémoire de son frère en utilisant le rap pour briller. Pensée comme un symbole positif pour la très jeune génération, «New Wave» veut faire passer un message d’espoir auquel s’identifier.

Des codes empruntés aux superhéros et aux séries américaines

L’œuvre reprend les codes des séries et des superhéros américains, avec plusieurs références flagrantes: une des premières scènes de l’épisode pilote montre Imaé et son meilleur ami s’inventer un combat avec un voisin bodybuildé sur le toit d’un immeuble, fuyant ensuite en sautant de toit en toit. Les plans de la ville de Lausanne, filmés au drone, arrivent presque à rappeler les buildings new-yorkais de Spider-Man et cette sensation écrasante déroute lorsque l’on reconnaît les rues familières de Lausanne et la place de la Riponne.

En voix off, le personnage principal guide les spectateurs à travers chaque scène. Ce qui a le mérite de plonger le public dans les pensées d’Imaé et de donner un ton général très intime, mais sur-explique parfois certains passages qui n’en auraient pas besoin.

Par exemple, lorsque le jeune homme se souvient de son frère grâce à son pendentif fétiche, l’émotion qui émane de la scène suffirait à décrypter ce qui se passe en lui. Cette voix off et les codes de la série ne sont pas sans rappeler le court métrage du rappeur Laylow, «L’étrange histoire de Monsieur Anderson», dans lequel un jeune rappeur doit libérer son alter ego talentueux qu’il a trop longtemps ignoré.

L’ambiance fête de lycée, entre obscurité et paillettes, qui envahit la fin de ce premier épisode plaira aux amateurs de la série «Euphoria», devenue culte depuis sa sortie en 2019.

«New Wave» apporte également une touche d’originalité grâce au mélange entre plans classiques et scènes animées. Une association qui illustre principalement les moments où Imaé puise à l’intérieur de lui-même. Cette alternance apporte de la diversité à un montage par ailleurs très dynamique, ce qui laisse peu de temps aux spectatrices et spectateurs pour s’ennuyer.

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Un projet 100% perso et 100% local

Derrière «New Wave», il y a Fauve, une société de production de cinéma basée à Lausanne. Cette dernière a été fondée par trois jeunes entrepreneurs qui ont tout donné (comprenez: leur temps, leurs économies et leur énergie) pour lancer cette aventure.

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Tournée l’été dernier presque uniquement à Lausanne, la série fait la part belle aux talents locaux en intégrant des jeunes artistes suisses comme William Tshanz, étudiant et rappeur à la ville et qui tient le rôle d’Imaé à l’écran. D’autres talents entourent cette série et ont brillé lors de sa soirée de lancement, le jeudi 27 février à Crissier (VD).

On peut citer la chanteuse suisse Nayana, qui est montée sur scène entre deux clips du making of et l’épisode en lui-même. Augustin Ciavaldini, au nom de scène d’Austin, tient quant à lui le rôle secondaire du meilleur ami d’Imaé. Portée par un financement participatif, la série compte sur son public et ses fans pour produire ses prochains épisodes.

Une suite à soigner

Si le projet est louable et se veut plein d’espoir et d’ambition pour les jeunes, certains mots employés par les créateurs du projet sont parfois maladroits. «New Wave» semble avoir le potentiel de toucher une large audience en Suisse et par-delà nos frontières.

Une possibilité qui rend encore plus important le bon traitement et la mise en scène de la santé mentale des jeunes et tout particulièrement celle d’une génération qui, selon les créateurs de la série, «souffre du manque de relations, de repères et d’idéal», afin de ne pas tomber dans une forme de fatalisme pour la suite de la série. On se réjouit également de voir le développement des personnages féminins, pour l’instant peu exploités.

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