Quoi de mieux, pendant l’été, que de regarder les aventures de gens en vacances? Si vous êtes vous-même en congé, pas question de vous abîmer les yeux devant des travailleurs acharnés. Si au contraire vous êtes coincés au boulot, vous pourrez vous consoler en constatant que dans la fiction, les vacances sont rarement de tout repos. Blick vous a préparé une sélection de cinq séries pour profiter de la saison estivale sans souffrir de la canicule ou des imprévus.
D'autres contenus à regarder cet été
The Resort (Canal+)
C’est un petit plaisir de la belle saison: les comédies noires sont de sortie. Outre l’excellente «The Afterparty» sur AppleTV+, on retrouve également dans cette catégorie la charmante «The Resort» sur Canal+. L’histoire d’Emma et Noah, vieux couple englué dans la routine, qui s’offrent des vacances dans un bel hôtel mexicain. Jusqu’à ce que le hasard et un vieux téléphone les mènent sur les traces de deux autres jeunes gens, disparus à cet endroit-là quinze ans plus tôt.
Dans «The Resort», construite autour de flashbacks, le mystère et le suspense se mêlent à la comédie. En filigrane, la série interroge aussi le couple et ses déboires. On se laisse facilement prendre au jeu de huit épisodes courts et enlevés, dans lesquels Cristin Milioti et William Jackson Harper sont tout simplement parfaits.
Salade Grecque (Prime Video)
Après trois films, dont le cultissime «L’Auberge espagnole», sorti il y a onze ans, le réalisateur français Cédric Klapisch s’attelle de nouveau à décrire la jeunesse européenne. Exit le cinéma, le format sera désormais sériel. Exit aussi Xavier et Wendy, les protagonistes sont désormais leurs enfants, Tom et Mia. Tous deux se retrouvent à Athènes pour gérer la vente d’un immeuble que leur grand-père vient de leur léguer. Mais entre Tom le start-upper ultra-connecté et Mia la jeune activiste déterminée à aider les réfugiés, il y a souvent de la friture sur la ligne.
Baignée de soleil, illuminée par les vues imprenables d’un rooftop sur l’Acropole, «Salade Grecque» est à son meilleur lorsqu’elle parvient à retrouver l’ambiance un peu foutraque de «L’Auberge espagnole» sans tomber dans la répétition. En onze ans, l’Europe a changé, les jeunes aussi, et Cédric Klapisch a eu l’intelligence de s’entourer de scénaristes de moins de 30 ans pour ne pas devenir un boomer à côté de la plaque.
The White Lotus (en VOD)
Créées et écrites par Mike White, les deux saisons de «The White Lotus» reprennent le même schéma: une ribambelle de touristes aussi riches qu’infects se prélassent dans un hôtel de luxe, sans savoir (contrairement au spectateur, prévenu dans la scène d’ouverture) que quelqu’un va y mourir. À partir de ce scénario relativement simple, Mike White élabore une délicate palette de caractères finement écrits, féroces et pertinents à la fois, qui viennent titiller les sujets les plus sensibles. Racisme, sexisme et lutte des classes sont abordés de façon si intelligente que «The White Lotus» n’a jamais besoin de surligner son message.
On retient bien sûr un sens des dialogues délicieux, une fantastique attention accordée aux détails, des costumes au décor, en passant par la mise en scène, mais aussi un casting impeccable. En piochant chez les stars montantes (Sydney Sweeney, vue dans «Euphoria») comme les éternels seconds rôles vieillissants (Jennifer Coolidge, phénoménale, la seule à revenir dans les deux saisons), Mike White réussit chaque fois à taper juste.
Nine Perfect Strangers (Prime Video)
Ces vacances-là ne sont pas à la plage mais à Tranquillum, un centre de bien-être pour citadins stressés. Les «Nine Perfect Strangers» (neuf parfaits inconnus) du titre espèrent reconnecter avec eux-mêmes, la nature et le sens de la vie grâce à Masha, étrange thérapeute aux allures de gourou, interprétée par une Nicole Kidman inquiétante. Au programme: une nouvelle hygiène de vie, de la méditation et des repas sains. Et quelques expériences de plus en plus douteuses…
Jouant sur la tendance du bien-être qui permet à certains charlatans de vendre n’importe quoi, le showrunner David E. Kelley retrouve Nicole Kidman, qu’il avait déjà dirigée dans «Big Little Lies» et «The Undoing». Il s’entoure également d’un casting incroyable (Luke Evans, Melissa McCarthy ou encore Bobby Carnavale) pour composer une galerie de personnages singuliers dont les secrets ne se révéleront qu’au compte-goutte. Il faut se laisser prendre au jeu d’une série à combustion lente pour en apprécier la saveur.
L’été où je suis devenue jolie (Prime Video)
Voilà l’équivalent en série d’un roman de plage: ce n’est probablement pas le chef d'œuvre du siècle mais c’est le plus opportun à ce moment précis. «L’été où je suis devenue jolie» s’intéresse à Belly, adolescente en vacances, comme tous les été, à Cousins Beach, ville balnéaire américaine fictive qui rappelle toutes les villes balnéaires américaines de la côte est. Il sera bien sûr question de premières fois, d’amour et de déception, sur le modèle du conte initiatique.
Très classique mais très soignée, «L’été où je suis devenue jolie» a la même saveur que les motifs qu’elle emprunte à l’imaginaire collectif, entre soirées autour du feu et cinéma en plein air: sûrement un peu trop sucrée mais réconfortante.