Il fait froid, les guirlandes lumineuses sont de sortie et l’esprit de Noël aussi. Pas seulement dans nos rues mais aussi dans nos séries. Chaque année, certaines cèdent à la tradition du «Christmas special», cet épisode de Noël qui sent la cannelle, l’orange, le vin chaud et (généralement) les bons sentiments. C’est parfois un moyen de clôre en beauté une saison, ou de faire patienter les téléspectateurs jusqu’à la prochaine. C’est quasiment toujours l’assurance du succès, notamment aux États-Unis, où le genre est particulièrement populaire. Voici cinq épisodes de Noël particulièrement délicieux, à déguster au chaud sans modération.
Les Simpson - Noël d’enfer
Une fois n’est pas coutume, cet épisode de Noël est aussi le tout premier d’une série. Lorsqu’elles se lancent en 1989, les aventures de la famille Simpson commencent sous la neige, avec un spectacle de Noël insupportable dans l’école des enfants, des engueulades de famille et la maladresse d’Homer, incapable d’avouer qu’il n’aura pas de prime cette année pour acheter des cadeaux. Ce «Noël d’enfer» réussit le pari d’encapsuler tout ce qui fera le sel de l’une des séries les plus populaires du monde, en présentant soigneusement chacun des personnages et en regorgeant d’humour souvent grinçant. Une réussite sur toute la ligne, à voir sur Disney+.
Saison 1, épisode 1
Friends - Celui qui se déguisait
Tout au long de sa diffusion, entre 1994 et 2004, «Friends» a ménagé des épisodes de Thanksgiving comme de Noël. «Celui qui se déguisait», qui clôt la saison 7, est particulièrement réussi. Ross tente en effet de faire découvrir Hanoukka et ses racines juives à son fils, Ben, qui ne jure que par Noël. Désespéré de ne pas trouver de déguisement de père Noël à deux jours de l’échéance, il finira habillé en tatou. Et, bien sûr, rien ne se passera comme prévu. Mais ce «Christmas special», disponible sur Netflix, est un petit bonbon qui enrobe délicieusement son propos sur la tolérance religieuse.
Saison 7, épisode 10
Curb your enthusiasm - Mary, Joseph et Larry
L’hilarante sitcom de Larry David (le co-créateur de «Seinfeld») tourne autour d’une version semi-fictionnelle de lui-même, producteur égocentrique insupportable. Quand vient l’heure de fêter Noël avec ses beaux-parents, Larry est d’autant moins impliqué dans les préparatifs qu’il n’est ni généreux, ni chrétien, ni très en forme, puisqu’un poil pubien est coincé dans sa gorge depuis des jours. Et les choses ne s’arrangent pas lorsqu’il mange les cookies de la crèche de Noël de la paroisse de sa femme. Sans neige mais avec beaucoup de cynisme, «Mary, Joseph et Larry» épingle l’hypocrisie de la bourgeoisie et les mauvaises manières de son personnage principal. Un délice à voir sur OCS.
Saison 3, épisode 9
Black Mirror - White Christmas
Un épisode de Noël dans la série «Black Mirror», diffusé sur Netflix, promet évidemment de ne pas s’inscrire dans l’esprit «feel good» de la période. De fait, ce «White Christmas» est une nouvelle illustration des dérapages technologiques (la marque de fabrique de la série), plus terrifiante que jamais, et qui dévoile trois histoires en une. Dans un chalet, devant un feu de cheminée, deux hommes visiblement coincés là contre leur gré discutent. Et chacun raconte son histoire, dans un monde où il est possible de muter les gens littéralement, c’est-à-dire de les effacer de sa vie pour ne plus ni les voir ni les entendre. C’est cruel et angoissant mais plutôt bien vu, et parmi les meilleurs épisodes d’une série devenue très inégale.
Saison 2, épisode 4
The Office UK - Spécial Noël 1 et 2
Alors oui, on aurait pu choisir le «Christmas spécial» du remake américain de «The Office», avec Steve Carell, mais l’histoire de celui de la série britannique originale, disponible sur Amazon Prime Video, est plus belle. Après deux saisons, la création de Ricky Gervais est brutalement arrêtée en 2002. En décembre 2003, l’humoriste décide donc d’offrir non pas un mais deux épisodes de Noël aux fans, afin de clore sa fiction en bonne et due forme. Le «mockumentaire», ce faux documentaire humoristique, imagine donc retourner sur les traces de David Brent, insupportable patron depuis viré de l’entreprise star de la série, et sur celles de ses ex-salariés. Résultat: tout est dans ces deux longs épisodes (45 mn chacun), de l’humour absurde au malaise permanent (en cela, la tenue d’une soirée de Noël au bureau offre des possibilités infinies). Surtout, la série s’achève avec nostalgie et plus de profondeur qu’il y paraît sur l’essence même des relations interpersonnelles. Et c’est très beau, sans être trop guimauve.
Hors saison