De «Misfits» à «Watchmen»
Six séries de super-héros incontournables

Impossible de les manquer, tant ils sont omniprésents sur nos écrans. Les super-héros ont même souvent tendance à s'essouffler dans des franchises qui ont perdu toute inspiration. Mais Blick vous a sélectionné six séries pour vous réconcilier avec eux.
Publié: 07.05.2023 à 18:00 heures
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«Wandavision», première série Marvel produite par Disney+, a ravivé l'espoir de relancer les super-héros un peu fatigants de cet univers.
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Margaux BaralonJournaliste Blick

Entre un «Spider-man» réduit à du fan-service et un dernier volet de «Thor» catastrophique, rares sont les franchises de super-héros à réserver encore quelques bonnes surprises. Au cinéma, «Les Gardiens de la galaxie», dont le troisième volet est sorti ce mercredi 3 mai en salles, en fait partie.

Sur le petit écran, de nombreuses séries ont su emmener les super-héros dans des contrées inattendues. Bien avant les films, elles ont élargi leur palette, s’intéressant aux seconds couteaux des comics et faisant preuve d’originalité dans leurs choix narratifs et esthétiques. Ce qui nous a donné chez Blick l’idée d’en sélectionner six absolument incontournables.

«Watchmen» (en VOD)

S’il ne devait en rester qu’une, ce serait celle-ci. Sortie en 2019, «Watchmen» est tirée du comics du même nom, qui a également donné un (bon) film en 2009. On la doit à Damon Lindelof, le créateur de «Lost» et «The Leftovers», Trent Reznor et Atticus Ross se sont occupés de la musique et on peut y voir les actrices Regina King et Jean Smart, ainsi que Jeremy Irons.

Voilà qui devrait suffire à convaincre n’importe qui, mais sinon sachez qu’il s’agit d’une adaptation très libre de l’histoire originelle, située dans une Amérique contemporaine alternative qui a interdit les super-héros, jugés trop violents. Pourtant, des justiciers masqués opèrent encore sous le manteau, notamment pour lutter contre un groupe de suprémacistes blancs. «Watchmen» n’est pas seulement d’une beauté formelle à couper le souffle (le sixième épisode, entièrement en noir et blanc, a d’ailleurs obtenu un Emmy Award), c’est aussi une série profondément intelligente qui, alors qu’elle nous avait déroulé un propos politique glaçant, se permet ensuite d’y apposer une merveilleuse histoire d’amour. Tout simplement l’une des meilleures séries de tous les temps.

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«The Boys» (Prime Video)

Faut-il, pour renouveler le genre des super-héros, accepter de les faire descendre de leur piédestal? À en juger par le succès de «The Boys», dont la première saison a été diffusée en 2019, la réponse est oui. Dans cette série, les super-pouvoirs sont relativement communs. Sept super-héros aux capacités particulièrement impressionnantes sont d’ailleurs des figures admirées et respectées de tout le monde… ou presque. Car certains s’aperçoivent bien vite que les «Super» sont en réalité des agresseurs sexuels, psychopathes, violents, dont la priorité n’est clairement pas de sauver le monde. Ces «Boys» très remontés vont alors essayer de les arrêter.

Ultra-violente, volontiers gore, souvent carrément dérangeante, «The Boys» n’est pas seulement l’une de ces séries cathartiques dont on raffole. C’est aussi une charge virulente contre le capitalisme et ses dérives (les super-héros sont ici les employés d’une multinationale sans foi ni loi). De quoi donner une nouvelle épaisseur aux récits de super-héros sur trois saisons. La quatrième est attendue pour la fin de l’année.

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«WandaVision» (Disney+)

L’annonce de la sortie de la série «WandaVision» en 2021 n’avait pas forcément de quoi rassurer. À l’époque déjà, les super-héros Marvel se (et nous) fatiguaient sur grand écran, avec des films de plus en plus bâclés et formatés. Les faire passer sur un format épisodique ne semblait pas suffire pour offrir un peu de nouveauté. Et pourtant. La première série Marvel produite par Disney, «WandaVision» est un impressionnant exercice de style. Les neuf épisodes suivent la vie pavillonnaire de Wanda, la sorcière rouge, et Vision, son compagnon, tous deux membres des Avengers. Ils mènent une vie en apparence parfaitement normale, s’attachant à dissimuler du mieux possible leurs super-pouvoirs à leurs voisins. À moins que tout ceci ne soit qu’un rêve…

Par rapport à des films qui finissent par tous se ressembler, «WandaVision» impose de nouveaux codes narratifs pour suivre le format sériel. Surtout, elle prouve qu’il est visuellement possible d’innover avec des super-héros Marvel. Chaque épisode est un hommage à une sitcom américaine culte, pastiche savoureux de l’humour de l’époque. On traverse les décennies en même temps que les personnages et la série, initialement en noir et blanc, se colore peu à peu. Ce voyage dans l’histoire de la télévision offre un magnifique écrin au parcours tragique de Wanda et Vision, qui sont parmi les super-héros les plus sombres de l’univers des comics.

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«Legion» (Disney+)

En 2014, Noah Hawley a le vent en poupe. Le showrunner vient de faire ses preuves en adaptant le film «Fargo» en série. Fan des X-Men, il aimerait bien les transposer, eux aussi, sur le petit écran. C’est finalement la Fox qui lui donnera sa chance avec «Legion», dont l’histoire se déroule sur une temporalité alternative à celle des films. Dans celle-ci, David Haller est un jeune homme qui souffre d’une schizophrénie sévère. Interné, trimballé d’un hôpital psychiatrique à l’autre, il n’a d’autre choix que d’essayer de vivre avec sa maladie. Jusqu’à ce qu’il réalise qu’il s’agit peut-être de super-pouvoirs.

Bien avant que «Moon Knight» tente de faire la même chose, «Legion» proposait une plongée vertigineuse dans la psychée torturée d’un super-héros, brouillant les pistes entre le bien et le mal. Avec l’ambition de montrer une maladie mentale de façon plus réaliste, loin de clichés. Noah Hawley a su choisir un casting incroyable (Dan Stevens, vu dans «Downton Abbey», mais aussi Jean Smart, qui est décidément de tous les bons projets) et insuffler une grande ambition formelle dans cette série aux accents lynchiens.

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«Misfits» (en VOD)

En anglais, le terme «misfit» désigne quelqu’un d’asocial, inadapté au monde qui l’entoure. Dans la série du même nom, ils sont cinq. Des délinquants condamnés à des travaux d’intérêt général qu’ils devront effectuer ensemble. Bloqués dehors pendant une tempête, ils ressortent du cataclysme avec chacun un super-pouvoir. L’un devient invisible, l’autre a la capacité de revenir dans le temps, une autre encore se trouve dotée de capacités télépathiques…

Diffusées entre 2009 et 2013, les cinq saisons de «Misfits» ont été précurseures dans le traitement décalé des super-héros. Ils sont ici de grands adolescents, vulgaires, trashs et souvent dotés de pouvoirs inutiles, voire encombrants, à l’insu de leur plein gré. Cette pépite britannique a également lancé la carrière de jeunes comédiens prometteurs, comme Iwan Rheon, devenu par la suite l’horrible Ramsay Bolton dans «Game of Thrones».

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«Jessica Jones» (Disney+)

Sur le papier, Jessica Jones (Krysten Ritter, aperçue dans «Breaking Bad») est une super-héroïne comme on en voit beaucoup. Dotée d’une force surhumaine, capable également de voler de bâtiments en bâtiments, cette petite superwoman a pourtant une faiblesse. Quelques années plus tôt, Kilgrave (David Tennant, toujours excellent), dangereux criminel capable de contrôler l’esprit des autres, s’est servi d’elle pour tuer quelqu’un. Dans la série qui porte son nom, Jessica Jones, traumatisée, a remisé son costume au placard et officie comme détective privée. Jusqu’à ce qu’une enquête la ramène à Kilgrave…

À sa sortie sur Netflix en 2015 (aujourd’hui, Disney+ a racheté les droits), «Jessica Jones» était l’une des premières séries symboles de l’ère du «binge-watching», tous les épisodes étant mis à disposition en même temps. Elle était aussi, et reste encore aujourd’hui, bien plus qu’une simple histoire de super-pouvoirs. Son héroïne, aussi insupportable que galvanisante, râleuse et pétillante, est l’occasion pour les scénaristes d’explorer le mécanisme complexe de l’emprise et du stress post-traumatique. C’était très rare à l’écran en 2015. Et cela n’a rien perdu de sa pertinence en 2023.

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