Qu’on se le dise, on trouve de tout sur les réseaux sociaux: des amateurs de selfies, des amoureux de recettes et même des chasseurs de jets privés. La mission qu’ils se sont assignée? Surveiller les voyages des milliardaires.
Dans une longue enquête, le magazine français «Society» explique le phénomène et lève le voile sur les intentions de ces collectionneurs d’infos d’un nouveau genre.
Tout commence par un Américain curieux
L’un des tout premier à avoir lancé la tendance est un certain Jack Sweeney, un étudiant américain d’à peine 20 ans. Nous sommes en 2020 et la pandémie s’impose un peu partout sur la planète. Puisque tout est fermé et qu’il s’ennuie chez lui, il décide de lancer @ElonJet, un compte Twitter où il retrace les vols privés du richissime Elon Musk.
Peu à peu, l’ado qui n’a que 17 ans à l’époque, collectionne les abonnés. Il crée alors d’autres comptes comme @celebjets sur lequel il partage les vols de diverses stars comme Kim Kardashian, puis @ZuccJet pour tracer Mark Zuckerberg ou encore @GatesJet pour Bill Gates. Ce dernier a d’ailleurs été suspendu il y a peu.
Mais attention, le jeune homme précise bien que s’il suit les vols privés des célébrités et autres chefs d’entreprise, ce n’est pas pour dénoncer un problème climatique, mais par pure curiosité.
Justice écolo sur Twitter
Contrairement à Jack, certains comptes ont décidé de jouer la carte du militantisme en balançant les trajets en jets que peuvent se permettre une poignée de privilégiés. Le but: dénoncer «l’inégalité climatique» entre les plus riches et les autres.
Parmi ces comptes, on retrouve le profil Instagram @laviondebernard tenu par deux Français. Ils y publient les vols de Bernard Arnault, le big boss du groupe de luxe LVMH. Dans la même veine, le compte Twitter @i_fly_Bernard suit lui aussi les voyages en jet de Bernard Arnault ainsi que d’autres poids lourds de la société. À noter que la page propose chaque mois un bilan carbone des milliardaires traqués.
Des infos publiques
Mais alors, publier de telles infos est-il légal? Eh bien oui. Dans la majorité des cas, les personnes derrière ces comptes trouvent ce dont ils ont besoin sur des bases de données publiques comme le site américain ADS-B Exchange ou la plateforme suédoises Flightradar24.
Comme l’explique un ex-navigateur aérien et consultant dans l’aviation au magazine, si un pilote peut couper le signal qui permet de le tracer, cela implique qu’il ne peut pas bénéficier des avantages du contrôle aérien, comme la protection anticollision…
Prochaine étape: les yachts
Constatant le succès de ces divers comptes traqueurs de voyages en jet, de nouveaux profils ont vu le jour. Désormais, certains proposent de suivre les trajets en yacht des élites. Cet été, le compte @YachtCO2 a vu le jour sur Twitter. Inspiré de @i_fly_Bernard et @ElonJet, la page se veut clairement politique. Les stars et autres grosses fortunes n’ont qu’à bien se tenir.