Fin septembre, l’annonce tant redoutée par la population suisse est tombée. Tel un couperet, la hausse des primes maladie pour 2025 vient tailler encore plus dans le vif le budget des ménages. Plus 6% d’augmentation! Cela représente, par année et en moyenne pour la Romandie, 300 CHF de plus ponctionnés directement dans le portefeuille des gens, peu importe que vous soyez millionnaire ou bénéficiaire des prestations complémentaires…
Faire encore plus casquer les patient-e-s
La colère gronde chez les assurés qui ne peuvent rien faire d’autre que dire «oui, amen» à cette érosion imposée de leur pouvoir d’achat. L’écœurement est d’autant plus fort lorsque l’on entend le Conseil fédéral nous dire que c’est ainsi, que c’est un moment difficile et qu’il faut s’attendre à une nouvelle hausse pour 2026…
Quelle réponse politique? Augmenter la franchise! Cette dernière pourrait ainsi passer de 300 CHF à 400 CHF! Pour le Centre, le PLR et l’UDC, si les coûts de la santé augmentent, c’est à cause des patient-e-s. Il faut donc les responsabiliser pour qu’ils et elles arrêtent d’aller chez le médecin ou aux urgences pour le moindre bobo! Bande d’hypocondriaques que nous sommes!
La réalité, c’est que vous ne choisissez pas d’avoir un cancer, une maladie chronique ou une santé plus fragile en vieillissant. Ce sont ces personnes pourtant qui seront le plus impactées par une augmentation de la franchise minimale.
Affaiblir encore plus le pouvoir d’achat des plus vulnérables en les faisant participer davantage aux frais, tout en instaurant un obstacle financier supplémentaire pour l’accès à ces mêmes soins, voilà donc la recette de la droite! Chic chic, en plus ils sont majoritaires!
Efas ou Noël avant l’heure pour les assureurs
L’autre remède miracle du Conseil fédéral aux maux de notre système de santé est une réforme ayant pour but d’uniformiser le financement des soins (Efas). Cette dernière veut que l’ambulatoire, l’hospitalier, les soins à domicile et ceux en EMS soient financés de la même manière, c’est-à-dire grosso modo à 75% par les assurances via les primes et le quart restant par les cantons.
Les soins à domicile et en EMS étant jusqu’à présent financés à 46% par les cantons, cela signifie que les assurances auraient, d’une part, plus de pouvoir dans le pilotage de ce type de soins et donc de leur qualité et, d’autre part, ils financeraient davantage via nos primes maladie un secteur dont la croissance sera exponentielle ces prochaines années.
Le vieillissement démographique et le passage d’un baby-boom à un papy-boom va en effet entraîner une hausse massive des coûts liés aux EMS et aux soins à domicile. Et, grâce à Efas, devinez qui va principalement prendre en charge cette augmentation: vous et vos primes!
NON le 24 novembre prochain
Heureusement, les syndicats ont réussi à lancer un référendum et le peuple a la possibilité de refuser cette réforme qui va encore plus engraisser les assureurs et grever le budget de la population. Efas est un amplificateur des problèmes actuels de notre système de santé.
En accentuant le pouvoir des assurances et en affaiblissant celui des collectivités publiques, Efas est un tapis rouge pour une accélération de la hausse des primes maladies et un pas supplémentaire en direction d’un système de santé à deux vitesses.
Nous ne voulons pas d’un système made in USA où l’accessibilité aux soins dépend de la taille de votre portemonnaie. Le droit d’être convenablement soigné ne doit pas être un privilège de classe!