Tandis que les pays occidentaux retiennent leur souffle en espérant la fin du conflit à Gaza, Israël exulte! Yahya Sinouar, le chef du Hamas, a été tué par Tsahal jeudi, dans la bande. Nommé en août à la tête du mouvement palestinien après l’assassinat d’Ismaël Haniyeh, celui qui est considéré comme l’architecte de l’attaque terroriste du 7 octobre figurait tout en haut de la liste noire de l’État hébreu.
L’armée de Benjamin Netanyahou, dans son triomphe sans état d'âme, a publié une vidéo captée par un drone montrant les derniers instants du sexagénaire qualifié «d’obstacle» à la paix par le président des Etats-Unis Joe Biden. Après des doutes rapidement levés par des analyses ADN quant à l’identité réelle de la dépouille, ces images doivent servir d'avertissement: les ennemis d’Israël n’ont aucun endroit où se cacher et quiconque osera s’attaquer à lui finira déchiqueté dans la poussière et le sang.
Attention toutefois au revers de la médaille de cette propagande musclée. Si certains ne verront là que la fin violente d’un homme qui a lui-même ouvert les portes de l’enfer, d’autres, à commencer par ses fidèles, pourraient y trouver un nouveau souffle dans leur lutte meurtrière.
Nouvelle stature de guerrier
Après avoir longtemps durant décrit Yahya Sinouar comme un lâche planqué dans un tunnel derrière des otages servant de boucliers humains, Israël le montre assis sur le fauteuil d’un salon éventré au premier étage d’un bâtiment partiellement détruit. Blessure grave à une main, le visage caché par un keffieh — l’écharpe traditionnelle palestinienne devenue symbole de résistance par excellence — il lutte jusqu’au bout en tentant de jeter un projectile sur la caméra volante venue l’immortaliser.
Cette nouvelle stature de guerrier faisant face, seul, à un adversaire beaucoup plus puissant que lui pourrait bien encore retarder un éventuel cessez-le-feu, pourtant unique voie possible pour mettre fin aux innombrables souffrances des civiles et civils. Pour l'heure, la catastrophe humanitaire continue de s'aggraver jour après jour.