Les crises se succèdent et se ressemblent: à chacune d’entre elle, le pouvoir d’achat diminue et les contraintes sur les ménages augmentent. Et dans le rayon des vaches à lait bientôt à sec, je vous présente les locataires.
Les locataires ont beau être ultra-majoritaires en Suisse (61%) et dans le canton de Vaud (67%), ils sont systématiquement minorisés et réduits à leur rôle de payeurs de loyers silencieux.
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Pour deux tiers de la population, le loyer représente le ou l'un des plus grands postes de dépense du budget. Et la pression financière sur les locataires ne va faire qu’augmenter avec l’explosion des frais de chauffage et, de manière générale, les coûts de l’énergie.
Les bailleurs s'engraissent
C’est d’autant plus révoltant que ces quinze dernières années, alors que les loyers auraient dû baisser, les locataires ont payé un total de 78 milliards de francs en trop. Les grands gagnants sont inévitablement les bailleurs qui ont réalisé durant cette même période des rendements locatifs illégaux et totalement disproportionnés.
Cerise sur le gâteau, alors que les rénovations énergétiques des logements se font de plus en plus urgentes face aux enjeux climatiques et énergétiques, les milieux immobiliers, très (trop) bien représentés parmi les parlementaires de droite à tous les échelons, veulent faire porter encore un peu plus le fardeau aux locataires!
C’est le cas dans le canton de Vaud, où une motion dans ce sens devra bientôt être traitée par le Grand Conseil. Si elle devait être acceptée par le Parlement, les bailleurs pourraient avoir une plus grande marge de manœuvre pour augmenter les loyers après des travaux.
Dans la même idée, la droite a refusé à Berne une intervention qui souhaitait limiter la part des travaux qui peuvent actuellement être répercutés sur les loyers en cas de rénovation complète.
Vaches à lait, unissons-nous!
Ces deux exemples montrent bien la force d’un lobby, ici celui de l’immobilier. On pourrait en effet attendre d’un secteur qui s’est enrichi au-delà de la légalité pendant plus de quinze ans qu’il participe de manière solidaire aux crises écologique et énergétique que nous traversons.
C’est bien là l’appétit insatiable des bailleurs qui, une fois encore, tentent de faire payer aux locataires ces transformations énergétiques qui auraient pu être entreprises dans le passé, sans report de coûts, grâce aux fameux 78 milliards de francs encaissés indûment depuis le milieu des années 1990.
C’est donc bien la force de l’argent qui l’emportera tant que nos parlements seront tenus par les moyens financiers de milieux peu scrupuleux. Alors que les locataires sont majoritaires, ils sont systématiquement minorisés par des politiques inféodées à des intérêts économiques permettant à quelques-uns de s’enrichir grassement sur le dos d’une majorité captive et silencieuse.
Alors, au lieu de subir, réunissons toutes les vaches à lait afin de peser véritablement sur les injustices: locataires, unissons-nous! De nombreux combats nous attendent, à Berne et dans les cantons, afin que les locataires puissent enfin être entendus.