Je le disais la semaine passée, la dégradation du pouvoir d’achat est un constat largement partagé par la population. Et les solutions pour y remédier peuvent drastiquement varier que l’on se situe à droit ou à gauche de l’échiquier politique.
Attention, l’exemple suivant peut choquer la sensibilité des plus libéraux. Le Conseil national a aujourd’hui validé un contre-projet à l’initiative du PS pour plafonner les primes d’assurance maladie à 10% du revenu des ménages.
C’est donc l’occasion rêvée de faire un petit tour dans le canton de Vaud qui a été pionnier grâce à une initiative toute socialiste (déjà !) et un compromis gauche-droite.
Après 5 années de mise en œuvre, faisons le bilan du dispositif vaudois des 10% et voyons si le bébé a évolué à satisfaction des parents. Et si on peut, en même temps, tordre le cou à certaines contre-vérité, notamment fiscales sur le soutien à la classe moyenne, je ne gâcherai pas mon plaisir.
Primes maladies supportables grâce aux subsides
Je le disais, dans le canton de Vaud, grâce à la mise en œuvre de l’initiative PS des 10% sur les primes maladies, le taux de subsidiés vaudois a grimpé de 29,7% en 2017 à 36,1% en 2019, soit une hausse d'environ 55'000 bénéficiaires. Une famille avec deux enfants et un revenu net annuel de 101'000 paierait sans aucun subside 1’156 francs par mois pour ses primes.
Désormais avec le plafonnement à 10% du budget du ménage, cette famille ne paie plus que 708 francs. Boom! C’est tout simplement une augmentation de 448 francs par
mois du pouvoir d’achat.
Cet exemple montre bien que le coup de pouce des subsides est bien plus qu’une poignée dee cacahuètes. On voit également que les personnes qui en bénéficient ne sont pas que les revenus modestes, mais aussi issues de la classe moyenne.
Baisse d’impôts pour les hauts revenus
À côté de cela, il y a quelques semaines, arguant vouloir redonner du pouvoir d’achat aux Vaudoises et Vaudois, la majorité de droite du parlement a souhaité baisser de cinq points les impôts cantonaux. Selon les partis de droite, il faudrait cesser de prendre les contribuables de la classe moyenne pour des vaches à lait et baisser la fiscalité sur leurs
revenus.
Ce qu’ils ne disent pas, c’est que baisser de cinq points les impôts, ce sont quelques cafés gagnés pour la classe moyenne contre de puissantes économies pour ceux qui sont en haut de la pyramide des revenus.
Vous ne me croyez pas? Voici quelques chiffres: un couple avec deux enfants et un revenu annuel brut de 150'000 francs obtiendrait un gain fiscal annuel de 387 francs, soit 32 francs par mois. On est très loin des montants vraiment gagnés par une famille au bénéfice des subsides.
Pour la mesure de soutien, on repassera! En revanche, et vous vous en doutez, la même famille avec un gain de 250'000 francs brut économiserait 848.- par an sans être éligible aux subsides pour les assurances maladie.
Cet exemple montre bien que le soutien aux classes moyennes dans le pouvoir d’achat passe par des politiques publiques fortes, ciblées, et s’adaptant à l’inflation des coûts. Baisser les impôts, c’est déshabiller l’État pour revêtir les plus aisés. Subsidier les primes d’assurance, c’est aider concrètement les familles à affronter une charge fixe. Donc, en conclusion, merci le PS pour l’idée du bouclier des 10%.