Sergei Aschwanden s'inquiète
L'initiative pour faire grossir le budget du sport s'essouffle

Après un lancement très médiatique, l'initiative vaudoise qui demande qu'1% du budget cantonal soit alloué au sport afin de soutenir les petits clubs et le bénévolat est à la peine. L'ex-judoka et député libéral-radical Sergei Aschwanden confie à Blick ses inquiétudes.
Publié: 06.05.2022 à 16:07 heures
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Dernière mise à jour: 06.05.2022 à 16:08 heures
L'ex-star du judo Sergei Aschwanden appelle à la mobilisation pour sauver l'initiative qui veut soutenir le sport vaudois.
Photo: Darrin Vanselow
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Une large alliance est-elle forcément synonyme de victoire? Depuis la mi-mars, tous les partis politiques et quasi tout le milieu sportif tirent à la même corde. Pourtant, la récolte de signatures pour l’initiative populaire cantonale «Pour une politique sportive vaudoise ambitieuse!» pédale dans le yaourt. Au point que Sergei Aschwanden, médaillé olympique en judo et président du comité interpartis qui chapeaute ce texte, tire la sonnette d’alarme.

Pour mémoire, l’initiative — qui doit récolter 12’000 paraphes d’ici au 18 juillet — demande que 100 millions de francs, soit 1% du budget de l’État et non plus moins de 0,1% comme actuellement, soient dévolus au sport dans le futur. Objectif: mettre en place une «politique sportive vaudoise ambitieuse», «inclusive» et qui viendra véritablement soutenir les clubs et les bénévoles.

L’ex-judoka et actuel député libéral-radical est très bien entouré pour convaincre. Son vice-président du comité d’initiative n’est autre que l’ancien sauteur à skis et député socialiste Sébastien Cala. Parallèlement, il faut rappeler que les sports en terres vaudoises, ce sont près de 180’000 personnes liées aux associations, regroupées dans la faîtière Sport Vaud, partenaire de l’initiative. De quoi, a priori, aisément faire le plein de signatures.

Un retard inquiétant

Mais la réalité du terrain est autre. «Il nous manque 25% des paraphes que nous espérions avoir à ce moment de la récolte», glisse à Blick Sergei Aschwanden. Plus précisément? «Nous avons quatre mois au total pour en réunir 12’000, soit 3000 par mois. Nous en sommes à six semaines de récolte: je vous laisse calculer…»

Si nos comptes sont bons, cela signifie que le comité a pour l’instant récolté un peu plus 3000 signatures en lieu et place des 4500 escomptées. Comment expliquer ce retard pour le moins étonnant, vu le large soutien dont bénéficie l’initiative? «Nous arrivons maintenant dans la période des assemblées générales des clubs, que certains attendaient pour passer à l’action, imagine le député. Par ailleurs, comme la très grande majorité des acteurs concernés sont d’accord, nous n’avons pas le couteau entre les dents et l’engagement est donc un peu moins important qu’il le faudrait.»

Appel du 6 mai

Voici donc son cri du cœur, véritable appel à la mobilisation: «J’aimerais lancer à tous les clubs et à tous les partenaires impliqués qu’il faut redoubler d’effort et, qu’en étant solidaires, nous y arriverons. J’aimerais aussi redire à la population que nous avons, avec cette initiative, une chance unique pour valoriser le sport à sa juste valeur. Il faut être conscient que si nous ratons cette occasion, nous allons continuer à vivoter et à nous reposer sur des bénévoles qui s’épuisent gentiment.»

Il enchaîne: «Je reçois des appels de plusieurs cantons alémaniques qui surveillent ce que nous faisons de très près. Je n’en avais initialement pas pris conscience mais nous avons, avec cette initiative, la possibilité de profondément et radicalement changer le fonctionnement du sport en Suisse. Notre texte, s’il est approuvé, aura quantité d’effets concrets.»

Pour se faire entendre, les initiants vont aussi davantage se montrer en public. Les 20 kilomètres de Lausanne sont une occasion en or pour toucher leur cible. «Nous allons nous relayer pour être sur place tout le week-end», annonce encore Sergei Aschwanden. Si l’ex-star du judo arrive à être aussi décisive aux abords du tartan du stade Pierre-de-Coubertin que sur les tatamis, les signatures, à l’instar des médailles, devraient enfin pleuvoir.

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