Réunies en assemblée générale
Les rédactions romandes de Tamedia dénoncent un plan «mortifère»

Après l'annonce choc de ce matin, vient le temps des réactions pour les rédactions romandes de Tamedia. Lors d'une assemblée générale cet après-midi, elles ont critiqué le projet «mortifère» du groupe, qui a indiqué licencier 290 employés ce mardi.
Publié: 27.08.2024 à 15:54 heures
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Dernière mise à jour: 27.08.2024 à 16:38 heures
Les rédactions romandes n'hésitent pas non plus à parler d'«une insulte à Genève». «Des titres se retrouvent en latence, sans perspective, comme la Tribune de Genève.
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

Les rédactions romandes de Tamedia ont vivement réagi au plan de restructuration annoncé par leur groupe dirigeant. Réunies à la mi-journée en assemblée générale, elles dénoncent «avec force le plan de réorganisation et de restructuration», un projet «mortifère». Elles en appellent à une révision de ce plan radical et à un sursaut citoyen et politique pour la sauvegarde d’une presse de proximité et de qualité.

«Selon les intentions du groupe, 90 postes équivalents plein temps dans les rédactions, soit 15% des effectifs rédactionnels de l'ensemble de Tamedia, vont être supprimés d'ici la fin octobre. La direction de Tamedia continue pourtant de défendre, dans des discours creux, 'une presse de qualité'; en réalité, elle ne cesse de l'appauvrir en taillant régulièrement dans ses forces vives», écrivent les rédactions romandes dans un communiqué.

Elles rappellent que 80 postes avaient déjà été biffés dans les rédactions l'an dernier, avec «la promesse mensongère que ces coupes déjà douloureuses permettraient de 'repartir du bon pied'». Des coupes auxquelles s'ajoutent 48 postes perdus chez 20 Minutes et 20 Minuten la même année.

«Une insulte à Genève»

«Ces suppressions de postes à répétition sont intolérables aux yeux des rédactions: le personnel paie systématiquement le fait que ses dirigeants naviguent à vue, sans réelle vision», écrivent-elles.

Les rédactions romandes n'hésitent pas non plus à parler d'«une insulte à Genève». «Des titres se retrouvent en latence, sans perspective, comme la Tribune de Genève. Alors que son nombre d'abonnés est proportionnellement supérieur à celui du Tages Anzeiger et ne cesse de progresser, elle ne figure plus dans les priorités d'une direction de plus en plus éloignée de la Romandie».

«Selon le plan prévu, la Tribune de Genève est vouée à devenir un onglet de 24 heures. Quel mépris pour la 2e ville de Suisse!», clament-elles. «Pareille incertitude plane» sur Le Matin Dimanche et Femina, placés dans la catégorie des «marques en transition», et pour lesquelles aucun avenir durable ne semble envisagé, ajoutent-elles.

La rédaction de la TdG s'inquiète pour la pérennité du journal

Au mieux, relève le communiqué de la rédaction de la TdG, «la présence d'un onglet Genève perdurera sur le site de 24 Heures. Au pire, cela aboutira à la disparition pure et simple du principal journal local fort d'une histoire plus que centenaire». La restructuration annoncée menace «la garantie d'une information locale exhaustive».

«Entre les licenciements des dernières années, ceux à venir et l'absence d'annonce de tout investissement, la Tribune de Genève ne pourra que se muer en média alibi», souligne encore la rédaction du quotidien. «Cette logique ne peut mener qu'à la fermeture du titre, à plus ou moins brève échéance».

Pourtant, la Tribune de Genève enregistre un nombre d'abonnés numériques en constante progression et un lectorat «papier» qui se maintient, note encore la rédaction. Cette dernière se demande si Tamedia, au lieu de laisser péricliter le titre, ne devrait pas envisager de le céder.

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