Que compte faire la Confédération?
Dans plus de 200 communes, il n'y a pas un seul logement vacant

Les nouveaux chiffres de la Confédération montrent une nouvelle fois la saturation locative: l'offre de logements continue de s'amenuiser. Des centaines de communes n'ont pas un seul logement libre. Que compte faire la Confédération face à cette pénurie?
Publié: 13.09.2024 à 20:07 heures
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Dernière mise à jour: 13.09.2024 à 20:13 heures
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Dorothea Vollenweider
Il reste actuellement 51'974 logements vacants dans tout le pays – un chiffre qui n'a jamais été aussi bas.

Ceux qui cherchent à se reloger dans ces communes peuvent oublier. Dans plus de 200 communes suisses, il n'y a actuellement aucun logement vacant. Parmi elles, de nombreuses localités romandes: Presinges (GE), Laconnex (GE), Vaux-sur-Morges (VD), Lonay (VD) ou encore Trient (VS). L'offre de logements locatifs diminue dans toute la Suisse, et ce, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien... du tout!

Selon les nouveaux chiffres de l'Office fédéral de la statistique, il reste actuellement 51'974 logements vacants dans tout le pays – un chiffre qui n'a jamais été aussi bas. Le taux national de logements vacants est ainsi tombé à 1,08%. Il s'agit du quatrième recul consécutif. Les experts parlent de pénurie à partir d'une valeur inférieure à 1%.

Un manque de logements locatifs

La pénurie de logements touche surtout les locataires. Le nombre de logements locatifs vacants est en forte baisse depuis 2021. Cette année, il a chuté de 8,6% pour atteindre 40'423 logements inoccupés. En revanche, le nombre de logements et de maisons en propriété inhabités et proposés à la vente a augmenté de 9,5% en un an pour atteindre un total de 11'551.

En comparaison cantonale, le taux de logements vacants le plus bas était de 0,39% dans le canton de Zoug, suivi par les cantons d'Obwald avec 0,44% et de Genève avec 0,46%. Dans 18 cantons, le chiffre a diminué par rapport à l'année précédente, dans huit il a augmenté.

Fait étonnant! Le canton de Zurich fait partie des cantons où il y a à nouveau plus de logements sur le marché. Le taux de vacance a augmenté de manière marginale, passant de 0,53% à 0,56%. Selon l'office de la statistique du canton, cela est probablement dû à la construction de logements, qui a légèrement augmenté par rapport à l'année précédente.

La situation s'aggrave

Le taux de logements vacants est un indicateur du marché suisse du logement, calculer ainsi: le pourcentage de logements vacants par rapport au nombre total de logements. Les chiffres sont relevés chaque année au 1er juin. Seuls les logements proposés sur le marché à la location permanente ou à la vente sont considérés comme des logements vacants.

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«Les chiffres confirment notre estimation selon laquelle la pénurie continue de s'aggraver», déclare Ursina Kubli, responsable de la recherche immobilière à la ZKB. Cette situation ne devrait pas changer dans un premier temps. «Car le nombre de logements autorisés à la construction ne suffira pas à satisfaire la demande supplémentaire de logements.»

Les demandes de permis de construire sont bloquées

Le problème, c'est que les projets de construction ne sont pas seulement chers, ils sont aussi liés à des risques croissants. Il devient de plus en plus difficile d'obtenir un permis de construire. Selon une étude de Raiffeisen, près d'un tiers des demandes ont été refusées au premier trimestre 2024.

«Il faut éliminer autant d'obstacles à la construction que possible», explique Fredy Hasenmaile, expert immobilier chez Raiffeisen. Les oppositions peuvent retarder les projets de construction de plusieurs années. La Société suisse des entrepreneurs demande donc que les possibilités d'opposition soient limitées.

Le Parlement fait marche arrière

Le Parlement veut, lui aussi, faciliter la construction de logements. Mardi, le Conseil national a décidé qu'il fallait construire le long des routes et des aéroports bruyants. Concrètement, les permis de construire pour des logements situés dans des zones où la valeur limite d'immissions sonores est dépassée seront désormais autorisés en Suisse aux conditions suivantes: Pour chaque unité d'habitation, au moins une pièce sensible au bruit dispose d'une fenêtre pour laquelle les valeurs limites sont respectées.

Ces mesures ne devraient toutefois pas permettre à elles seules d'éviter la pénurie de logements. «A long terme, nous devons doser l'immigration», fait remarquer Fredy Hasenmaile. «Et corriger les mauvaises incitations qui empêchent de construire sur des surfaces d'habitation inutilisées.»

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