Moins de 20% au niveau national
Poutine a perdu les élections en Suisse

Selon les estimations réalisées après les élections, une minorité de binationaux suisses et russes ont voté pour Vladimir Poutine. A Genève, ils auraient été seulement 20%.
Publié: 19.03.2024 à 06:55 heures
La file d'attente devant l'ambassade à Berne.
Photo: DR
Marian Nadler, Gina Krückl et Guido Felder

Vladimir Poutine a perdu haut la main les élections présidentielles russes, du moins en Suisse. C'est ce que révèlent les sondages post-électoraux (Exit Polls) réalisés à Berne et à Genève. Les résultats sont inversés par rapport aux 87% d'opinions favorables revendiquées officiellement en Russie.

Seuls 16% ont voté pour Poutine à Berne

A Berne, Poutine a obtenu 16% des voix, à Genève 20%. Dans les deux villes, des centaines de Russes ont été interrogés, devant l'ambassade et le consulat général, par des membres de l'association «La Russie du Futur – Suisse» et par des bénévoles. Le tout a été coordonné par l'organisation Vote Abroad, comme l'a expliqué Polina Petushkova de l'association à l'agence de presse ATS.

Le plus grand nombre de voix a été obtenu pour Vladislav Davankov, 40 ans, du parti du Peuple nouveau, vice-président de la chambre parlementaire Douma. Il était, avec Leonid Sloutski et Nikolai Kharitonov, l'un des trois candidats admis à l'élection en plus de Poutine.

A Berne, Vladislav Davankov a obtenu 45% des voix et à Genève 29%. Il a donc, selon le sondage postélectoral, nettement dépassé Poutine au niveau national. Environ un cinquième des votants ont rendu leurs bulletins inutilisables.

La Russie ne donne pas de chiffres

Bien que la Commission électorale centrale de la Fédération de Russie à Moscou ait disposé des résultats exacts dès lundi après-midi, l'ambassade russe à Berne n'a pas été en mesure de les communiquer pour la Suisse jusqu'au soir.

Dans le monde entier, des milliers de Russes se sont rendus dimanche à midi dans leurs ambassades pour protester contre les élections de Poutine. Même en Russie, des centaines de personnes ont exprimé leur mécontentement face à la farce électorale en organisant des actions de perturbation dans différentes villes. Ils avaient répondu à l'appel de Ioulia Navalnaïa, la veuve de l'opposant Alexei Navalny, récemment décédé dans une prison russe.

L'élection présidentielle en Russie n'a été considérée ni comme libre ni comme équitable. Plusieurs représentants de pays occidentaux l'ont qualifiée d'élection fictive, car aucun candidat critique à l'égard du Kremlin ou opposé à la guerre d'agression russe en Ukraine n'a été autorisé à se présenter. Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) n'ont pas non plus été autorisés à participer aux élections.

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