Les Suisses en ont assez de la hausse des coûts de la santé: 71% se disent favorables à une caisse unique comme assurance de base. C'est ce que montre un sondage représentatif du service de comparaison Comparis. En revanche, un cinquième trouve que la caisse unique est une mauvaise ou plutôt mauvaise idée. 9% des répondants se sont abstenus.
Les partisans de la caisse unique espèrent surtout une chose: une baisse durable des primes d'assurance maladie. Trois quarts d'entre eux sont d'avis que les primes devraient baisser de 40 francs ou plus par mois pour que la caisse unique soit rentable. Les coûts mensuels devraient donc être inférieurs de 10% pour satisfaire la population. Une tendance confirmée par un autre sondage de Tamedia montrant les Suisses diront «oui» aux différentes initiatives pour réduire les primes, soumises au vote le 9 juin prochain.
Mais selon Felix Schneuwly, expert en caisses maladie chez Comparis, une telle demande n'est pas réaliste: «5% des primes sont des frais administratifs des caisses maladie. Même si la caisse unique fonctionnait gratuitement, l'objectif de 10% serait loin d'être atteint.»
La solution: tester la caisse unique dans un canton
Selon l'expert, la médecine ne cesse de se développer et de s'améliorer. Au cours des dernières années, la promotion de la médecine de famille, de la médecine complémentaire et des soins a notamment été inscrite dans la Constitution fédérale, de quoi faire encore grimper les coûts. «La plupart d'entre nous veulent toujours plus. Mais ce sont les autres qui doivent payer», explique-t-il.
Felix Schneuwly ne voit qu'une seule solution pour que les primes baissent à nouveau: y renoncer. «Une solution serait d'éviter que les citoyens n'accordent un crédit d'un million ou une subvention de fonds propres à chaque hôpital inefficace ou de mauvaise qualité qui ne traite pas assez de patients.»
Près de 80% des personnes interrogées souhaitent en outre que la caisse unique soit testée. L'expert en assurance proposerait de tenter l'expérience dans un seul canton dans un premier temps: «Cela nous permettrait de comparer le monopole avec la concurrence des caisses dans le reste de la Suisse, avant de l'introduire précipitamment dans toute la Suisse.»