Malgré une infection au Covid
Un hôtel à Zermatt aurait forcé cette masseuse à venir travailler

La masseuse Joséphine W. était alitée en raison d'une infection au Covid. Son employeur a tout de même exigé qu'elle se présente au travail. Ayant refusé, Joséphine a perdu son emploi. Elle témoigne.
Publié: 12.01.2022 à 14:35 heures
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Dernière mise à jour: 12.01.2022 à 14:47 heures
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La masseuse Josephine W. dit qu'elle a été licenciée par son employeur parce qu'elle ne pouvait pas se présenter au travail, soupçonnant une infection au Covid-19. (Image prétexte)
Photo: Shutterstock
Martin Schmidt

Le variant Omicron entraîne une vague d'absentéisme au sein du personnel dans les hôtels et les bistrots. En particulier dans les Grisons et en Valais. La masseuse Joséphine W.* compte parmi les employés du secteur tombés malades. Mais alors que d'autres ont repris le service après la guérison, Joséphine a perdu son emploi.

La masseuse porte de graves accusations contre l'hôtel cinq étoiles Mont Cervin Palace, à Zermatt (VS). «L'hôtel a résilié mon contrat de travail parce que je ne pouvais pas m'y rendre, étant malade», déclare-t-elle à Blick. Comme elle est à la recherche d'un nouvel emploi, elle souhaite rester anonyme.

Craintes pour les clients âgés

Joséphine est entrée en fonction dans cet hôtel de luxe le 1er décembre dernier. Elle explique que le 26 décembre, elle se sentait de plus en plus mal au travail. Elle se sentait épuisée. Le lendemain, c'était pire. Joséphine craint alors d'avoir été infectée au Covid. Le matin du 27 décembre, elle en informe son employeur et prend congé pour cause de maladie. Mais celui-ci, faisant fi du risque de contamination, aurait insisté pour qu'elle se présente malgré tout au travail.

Selon Josephine, son patron a certes réparti ses rendez-vous du matin entre d'autres employés. Mais l'après-midi, il aurait voulu la forcer à mettre la main à la pâte. Étant physiquement souffrante et symptomatique, elle a refusé, y compris par égard pour la santé des autres: «à ce moment-là, la plupart de mes clients étaient des personnes âgées. Je ne pouvais pas prendre cette responsabilité».

Deux tests positifs

La masseuse aurait demandé à l'hôtel d'informer les clientes tout récemment reçus qu'ils risquaient d'être cas contact. «Mais ils n'ont pas répondu à cette demande».

Quelques heures après s'être déclarée malade, c'est le coup de massue: «mon supérieur m'a informée par téléphone que j'étais licenciée». Le même jour, elle a également reçu une lettre de licenciement écrite, dont Blick a pu prendre connaissance.

Joséphine a fait un autotest le 28 décembre, qui s'est révélé positif. Un test PCR a confirmé le résultat quelques jours plus tard. Blick dispose également des deux résultats de test.

Elle met en garde contre son ancien employeur

Le contrat de travail de Joséphine aurait initialement dû expirer le 18 avril. Mais elle se trouvait encore dans la période d'essai, pendant laquelle un employeur peut licencier sur le champ, sans donner de motifs. Et cela même si la personne est malade.

Joséphine est traumatisée. Elle décrit ce qu'elle a vécu au Mont Cervin Palace sur Facebook. «Je voulais mettre en garde d'autres personnes contre cet employeur et dissuader les entreprises de faire passer le profit avant la santé», défend-elle.

De son côté, l'hôtel, confronté aux accusations, qualifier les propos de Joséphine de mensongers. Selon le palace, elle aurait été licenciée avec effet immédiat pendant la période d'essai «parce qu'on n'était pas satisfaits de ses prestations», fait savoir la direction à Blick. Selon cette dernière, le licenciement aurait été prononcé avant que Joséphine ne se déclare malade. Et des «mesures juridiques ont déjà été prises contre cette personne».

Des mesures juridiques?

Les déclarations de l'hôtel sont en contradiction avec les déclarations de Joséphine W. Mais aussi avec ce qui est écrit noir sur blanc dans le planning horaire du service de la masseuse, que Blick a pu consulter. Celui-ci indique, pour la date donnée par Joséphine, qu'elle est en demi-journée de congé pour cause de maladie, et qu'elle doit reprendre le travail l'après-midi. Cela correspond à la version de Joséphine.

Face à cela, l'hôtel rétorque que «la décision de licencier Mme W. a été prise avant Noël». Mais pour des raisons de respect, le licenciement n'aurait été prononcé qu'après les fêtes.

Joséphine réfute ses déclarations: ses clients étaient heureux de ses services et l'avaient même re-réservée à plusieurs reprises. «La veille de mon licenciement, mon chef m'a encore félicitée pour mon travail». Elle entend prendre un avocat pour se défendre.

*Nom connu de la rédaction.

(Adaptation par Daniella Gorbunova)

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