Dimanche, plus de deux millions de Suisses ont soutenu le Conseil fédéral et se sont prononcés en faveur de la loi Covid. Avec 62% pour le oui, la population s’est montrée encore plus convaincue qu’à la mi-juin (60,2% lors des premières votations). Le taux de participation est l’un des plus élevés de ces dernières décennies.
Pourtant, le Conseil fédéral n’a pas le temps de se réjouir. Plus de 200 patients Covid se trouvent actuellement dans les unités de soins intensifs en Suisse. Sans parler du nouveau variant Omicron qui inquiète les autorités du monde entier. L’Office fédéral de la santé publique a annoncé dimanche soir un premier cas probable du variant sur le sol helvétique. Les événements se précipitent.
«Deux pandémies en parallèle»
Lors de son intervention devant les médias, le ministre de la Santé Alain Berset s’est montré préoccupé. Il a expliqué n’avoir pris connaissance du variant Omicron pour la première fois que jeudi, vers 17 heures. «Nous le connaissons encore très peu. Mais c’est une mutation importante, a-t-il poursuivi. Certains éléments indiquent qu’il pourrait être résistant aux vaccins. C’est une très mauvaise nouvelle. Nous pourrions être confrontés à deux pandémies en parallèle.»
En plus de lutter contre le variant Delta, actuellement prédominant, il s’agira de trouver de nouvelles stratégies pour lutter contre le variant Omicron. Il est possible que les vaccins actuels doivent être adaptés, comme l’expliquait le directeur de Moderna Europe à Blick.
Il est donc d’autant plus important à présent de minimiser les contacts et d’éviter les contaminations. Avec ce oui clair en faveur de la loi Covid, la Confédération dispose désormais du soutien nécessaire de la population pour réagir face au variant Omicron.
L’approbation aide le Conseil fédéral
Si jusqu’à présent le Conseil fédéral a délégué le durcissement des mesures sanitaires aux cantons, c’était probablement pour ne pas compromettre l’issue de la votation sur la loi Covid. Dans le cas où le oui ne se serait dégagé que de justesse, cela aurait été la preuve d’une grande division au sein de notre société.
Le fait que tous les cantons, à l’exception d’Appenzell Rhodes-Intérieures et de Schwytz, se soient prononcés en faveur de la loi Covid est également un signe positif. Il ne semble pas y avoir de fossé entre la ville et la campagne.
53% pour le vaccin obligatoire
Le soutien important aux mesures visant à freiner la transmission du Covid-19 se reflète également dans un sondage représentatif publié ce dimanche par Blick: presque 63% des personnes interrogées, soit près des deux tiers, souhaitent que seuls celles et ceux qui sont vaccinés ou guéris puissent vivre sans contrainte.
53% des répondants sont favorables à la vaccination obligatoire pour tous. Une mesure plus ciblée, visant certains secteurs professionnels seulement, est encore mieux accueillie, avec l’approbation de 69% des participants (plus de mille).
Un nouveau confinement ne réjouirait quasiment personne. Moins d’un cinquième des personnes interrogées est favorable à cette mesure drastique.
Le Conseil fédéral prendra position vendredi
Quoi qu’il en soit, l’arrivée du nouveau variant Omicron change la donne. Cette nouvelle mutation du Covid-19 pourrait obliger les autorités à imposer, à nouveau, des mesures restrictives. Si le variant s’avère effectivement aussi dangereux qu’on le craint, «il faudra d’abord faire de la place dans les hôpitaux», comme l’explique un membre du personnel hospitalier. Les interventions électives devront peut-être être reportées et les cantons devront envisager d’augmenter la capacité de leurs unités de soins intensifs.
Au vu de la situation, le Conseil fédéral devrait à nouveau se pencher sur l’obligation de porter le masque à l’intérieur et sur des restrictions du nombre de personnes dans certains contextes. Il en discutera lors de sa prochaine réunion vendredi. Selon des sources impliquées, tout repose maintenant sur l’administration d’une troisième dose du vaccin.
(Adaptation par Jessica Chautems)