Un nouveau variant de coronavirus appelé B.1.1.529, ou plus couramment Omicron, se propage actuellement depuis Afrique australe. Certains craignent qu’il ne supplante le variant Delta, actuellement prédominant dans le monde, et qu’il ne soit encore plus contagieux. Les experts de l’OMS ont décidé vendredi à Genève qu’il devait être considéré comme «préoccupant». Il devient ainsi le cinquième variant à être classé à ce niveau d’importance. Que sait-on de ce nouveau variant? Blick fait le point sur l’état des connaissances.
Qu’est-ce qui distingue Omicron des variants précédents?
Contacté par Blick, Richard Neher, membre de la Task Force de la Confédération, qualifie la mutation B.1.1.529 de «remarquable pour plusieurs raisons». La protéine spike du nouveau variant, un des composants majeurs du virus, se distinguerait particulièrement de celles connues jusqu’à présent. Elle serait le fruit d’une combinaison entre plusieurs mutations.
Les experts supposent que ce variant se serait développé en très peu de temps, en «une seule impulsion». Il semblerait que les modifications affectent spécifiquement la partie du virus à laquelle se lient les anticorps. Cela signifie qu'«il est donc tout à fait imaginable que le variant soit à la fois très contagieux et qu’il échappe en partie à la réponse immunitaire», souligne Richard Neher.
D’où vient «Omicron», le nom de ce nouveau variant?
Les variants sont en général nommés d’après les lettres de l’Alphabet grec. Alors que ces derniers jours, certains médias ont appelé la nouvelle mutation B.1.1.529 «Ny» (13e lettre de l’Alphabet grec), l’OMS a annoncé vendredi soir que son nom officiel est «Omicron», d’après la 15e lettre de l’Alphabet grec.
Ce variant peut-il être détecté par un test?
Un test permet de distinguer relativement facilement le nouveau variant du variant Delta. En effet, cette mutation présente une modification connue sous le nom de «défaillance du gène S» qui le différencie de son cousin.
Où est-ce que le variant Omicron est apparu jusqu’à présent?
Les premiers cas ont été détectés le 11 novembre au Botswana, en Afrique australe. Trois jours plus tard, le variant a également été enregistré en Afrique du Sud voisine, selon l’Institut des maladies contagieuses local. Depuis, environ 60 cas de B.1.1.529 ont été recensés dans le pays.
A Hong Kong, le variant a été détecté chez un homme de 36 ans qui revenait d’un voyage au Botswana. Israël fait également état d’un cas confirmé et de trois cas suspects. La personne infectée serait revenue de l’Etat du Malawi, en Afrique de l’Est. Un premier cas a été enregistré vendredi en Belgique.
Quelle est la virulence de ce variant?
«On ne peut pas encore l’évaluer pleinement à l’heure actuelle», avance Thomas Steffen, médecin cantonal de Bâle-Ville. Cette nouvelle évolution du virus pourrait le rendre plus virulent. «Mais pas obligatoirement, les mutations peuvent avoir un effet négatif sur le virus, voire même l’affaiblir», tempère le spécialiste.
Pour le moment, les données sont encore trop lacunaires pour pouvoir tirer des conclusions fiables quant à la dangerosité du nouveau variant. Une chose est sûre: le nombre d’infections au B.1.1.529 est encore relativement restreint en Afrique du Sud et au Botswana. Toutefois il semblerait qu’il se propage rapidement dans les régions où il est apparu, comme dans la province sud-africaine de Gauteng.
Il n’est pas certain que le variant Omicron parvienne à s’imposer dans le monde entier. Plusieurs mutations n’y sont pas parvenues.
Quelle est l’efficacité des vaccins contre ce nouveau variant?
Il n’est pas encore possible de répondre à cette question. Comme pour le variant Delta, il faut faire la distinction entre la contagion et une forme grave de la maladie. Il est plausible que les vaccins offrent également une certaine protection contre le variant Omicron. Jusqu’à présent, il n’existe pas de variant capable de contourner complètement la couverture vaccinale.
Qu’est-ce que cela signifie pour les touristes à l’étranger?
Pour les touristes qui se trouvent en Afrique australe, le voyage de retour devrait être difficile. Il faut s’attendre à des annulations de vols et à des quarantaines. Tous les autres vacanciers devraient suivre de près l’évolution de la situation. Le Département fédéral des affaires étrangères prévient que les conditions d’entrée peuvent changer à tout moment.
«Aucun autre vol de rapatriement n’a été organisé depuis l’opération de l’année dernière, comme cela avait été annoncé», explique Léa Zürcher, porte-parole du DFAE à Blick. Aucun vol de ce type n’est prévu à l’avenir. En clair, cela signifie que les personnes bloquées à l’étranger par le coronavirus doivent se débrouiller.
(Adaptation par Jessica Chautems)