C'est le scénario d'horreur que tous les parents redoutent. L'enfant a une forte fièvre, c'est le week-end et personne ne peut l'aider. Dans ce désespoir, ils n'ont qu'une solution: se rendre à l'hôpital pour enfants.
C'est ce qu'a dû faire la Saint-Galloise Joane Schneider de Thal. La mère d'Andrej (4 ans) et d'une petite fille de huit mois était au bout du rouleau en septembre 2023. «J'avais peur que mon fils meure à la maison!», raconte cette maman à plein temps à Blick.
Le petit corps d'Andrej luttait depuis quelques jours déjà contre la toux et la fièvre. Mais comme il respirait de moins en moins bien et qu'il ne mangeait et ne buvait plus, Joane Schneider a décidé de l'emmener à l'hôpital.
Test sanguin «pas nécessaire» en cas de fièvre à 40 degrés
L'enfant a subi une prise de sang et d'urine à l'hôpital pédiatrique de Suisse orientale à Saint-Gall. Le fait que son taux de CRP (qui permet de mesurer les inflammations dans le corps) soit supérieur à 50 ne semblait pas encore inquiéter le personnel médical: «Il n'a qu'une grippe», lui a-t-on dit. Joane a donc été priée de rentrer pour soigner son fils à la maison avec du paracétamol et de l'ibuprofène – et le laisser se rétablir. La famille est donc repartie.
Mais lorsqu'Andrej a commencé à crier sans interruption et que sa fièvre a frôlé les 41 degrés, sa mère a pris peur et s'est rendue une nouvelle fois à l'hôpital. Et là, c'est la grande désillusion. Lorsque Joane demande à faire une nouvelle analyse de sang, mais on lui répond que cela n'est pas nécessaire.
«Dans quel état doit se trouver un enfant?»
La proposition de Joane d'examiner le garçon pour détecter la présence de la bactérie streptocoque a également été balayée d'un revers de main. Poursuivre le traitement comme avant, telle est la consigne. «À quel point faut-il qu'un enfant aille mal pour que l'on fasse tout le nécessaire à l'hôpital», demande alors la maman inquiète.
Encore une nuit d'incertitude plus tard, cette dernière s'est immédiatement rendue chez son pédiatre. Là, c'est le choc: Andrej souffre d'une grave pneumonie, ainsi qu'une accumulation de liquide dans les tissus pulmonaires. Son taux de CRP est «supérieur à 230». L'appareil n'indique pas de valeurs plus élevées.
Le pédiatre prescrit des antibiotiques et l'effet est immédiat, dit Joana Schneider: «En l'espace d'un jour, une amélioration était déjà visible.»
Un deuxième diagnostic erroné
Mais voilà, fin septembre de cette année, l'histoire se répète. À nouveau lors d'un week-end. Mêmes symptômes chez Andrej: forte fièvre, manque d'énergie et forte toux. «Je prends toujours la température deux fois. Une fois dans l'oreille et une fois dans les fesses», explique la maman d'Andrej. Les deux mesures ont donné des valeurs autour de 40 degrés.
Une fois de plus, il fallait se rendre à l'hôpital. Sur place, on a examiné son cœur et ses poumons. Selon les médecins, il n'avait qu'un pharynx rouge et des amygdales un peu gonflées. Ils ont refusé de lui faire passer un test sanguin. «Je n'ai pas accepté cela», raconte Joane. Elle exige donc de parler avec le médecin responsable.
«Vous avez un problème avec mon traitement?»
Après une heure passée dans la salle d'attente, la médecin aurait dit, sans la saluer: «Vous avez un problème avec mon traitement?» Lors de l'entretien, la jeune mère apprend avec insistance de la part du médecin qu'une prise de sang n'est toujours «pas nécessaire». Un spray pharyngé, du paracétamol et de l'ibuprofène suffiraient.
Le lendemain, Joane retourne donc chez son pédiatre. Celui-ci diagnostique une bronchite aiguë et une amygdalite. L'enfant reçoit à nouveau des antibiotiques et se rétablit rapidement. Et une fois de plus, la maladie n'a pas été diagnostiquée. «Cela aurait pu être évité. Deux fois!», s'insurge la maman.
Elle ne retournera plus jamais à l'hôpital pour enfants
Joane Schneider est déçue par l'hôpital pour enfants: «J'aimerais qu'ils prennent au sérieux les inquiétudes des parents. Dieu sait que je ne suis pas une mère qui se précipite à l'hôpital pour le moindre bobo, mais là, c'était nécessaire.» Elle ne comprend notamment pas pourquoi on lui a refusé de faire un test sanguin: «Cela ne prend vraiment pas longtemps!»
Pour Joane, l'affaire est entendue: «Je ne vais plus à l'hôpital pédiatrique de Saint-Gall. J'accepte volontiers de me rendre à Winterthour. Je n'ai entendu que du bien de là-bas.»
Pour exprimer sa colère, elle a attribué une étoile sur Google à l'hôpital et a écrit: «Je vous demande de prendre cette plainte au sérieux et de prendre des mesures immédiates!» Mais la critique ne figure désormais plus nulle part sur la page Google.
«Les traitements d'urgence sont toujours liés à des émotions»
Guido Bucher, directeur de l'hôpital pédiatrique de Suisse orientale, écrit à la demande de Blick: «Nous regrettons que le traitement d'Andrej n'ait pas été à la hauteur des attentes de sa mère.» Guido Bucher n'entre pas dans les détails des deux cas, mais il précise: «Le thème des traitements d'urgence est très complexe, surtout en pédiatrie, et toujours lié à des émotions.»
Concernant le cas de Joane Schneider: «Son souhait d'un entretien médical spécialisé a été pris en compte et la planification des rendez-vous était déjà en cours. De tels entretiens permettent d'aborder en détail les questions relatives au traitement. Ils servent à expliquer et à pouvoir nous améliorer le cas échéant».
La critique Google n'aurait pas été supprimée par l'hôpital pour enfants. «Nous ne pouvons pas comprendre pourquoi ou par qui la critique a été supprimée», déclare Guido Bucher.