La gestion du loup est une compétence fédérale. Et alors? L’initiative «Pour un canton du Valais sans grands prédateurs» a été acceptée ce dimanche par 62,7% des Valaisannes et des Valaisans. Le texte a été largement soutenu dans le Haut-Valais, moins dans le Bas et le Centre où dix communes l’ont envoyé balader. Fait intéressant: ce score est plus faible que celui de septembre 2020, où la loi sur la chasse était acceptée par 68,6% des votantes et votants.
«Le résultat est sans appel!» Dans les colonnes du «Nouvelliste», le député UDC Grégory Logean, membre du comité pour le oui, sabre le champagne. «Nos autorités devront maintenant s’atteler à proposer une loi d’application axée sur la prévention et la protection des attaques de loup, se félicite-t-il. Les mesures d’aujourd’hui ne sont pas suffisantes.»
«Nous nous attendions à pire»
Une réaction que tempèrent les opposants. «Après la loi sur la chasse, nous nous attendions à pire et nous sommes globalement satisfaits du résultat vu l’ambiance très négative autour de la question du loup», avance le coordinateur de campagne Jérémy Savioz, toujours chez nos confrères.
Selon ce chargé d’affaires de Pro Natura, le moins bon score par rapport à la votation de septembre 2020 s’explique «par le caractère irrationnel du texte»: «La proposition est inapplicable. Si les initiants avaient un peu réfléchi à des mesures concrètes et à des moyens financiers pour la protection des troupeaux, le score aurait été plus élevé.»
La balle est dans le camp de Berne
Un argument que balaie d’un revers de main Grégory Logean. L’élu bourgeois estime que «nos élus à Berne peuvent désormais travailler dans cette voie avec un mandat clair». Il rebondit: «La problématique du loup n’avance pas dans le bon sens, des meutes sont totalement hors de contrôle.»
D’après le député, le canton est d’ailleurs moins seul dans ce combat, Uri ayant déjà adopté un texte similaire: «Vaud et d’autres régions plus urbanisées que nous commencent à voir arriver des loups. Cette initiative tombe au bon moment.»