Le loup semble tiré d'affaire: il n'est plus le principal suspect dans la mort de deux veaux nouveaux-nés dont les carcasses ont été retrouvées aux portes de Lausanne. L'attaque s'était déroulée dans la nuit du 28 au 29 septembre dans un pâturage du Chalet-à-Gobet. Selon nos confrères de «24 heures», les premiers éléments relevés sur le terrain mettaient un «grand canidé» en cause. Grand canidé? Comprenez: un loup. Après avoir pris pied dans le Jura vaudois et flairé l'air de la campagne neuchâteloise, le loup oserait-il à présent s'approcher de la métropole vaudoise?
Au départ, il y avait tout lieu de le croire, rappelle le quotidien vaudois. Un voisin de l'agriculteur qui a retrouvé les restes de ses deux veaux lui avait affirmé deux jours plus tôt avoir aperçu deux loups, du côté de Belmont. Les analyses du surveillant de la faune ont conclu qu'un chien errant ou un loup étaient responsables du carnage.
Surprise...
Pour lui, ni le lynx, ni le renard ne pouvaient avoir commis le crime, eu égard à l'état des restes: il a en effet retrouvé les gigots et les onglons tendres des pieds intacts. Alors que normalement, ce sont les parties privilégiées par ces deux espèces. Le ventre et l'intérieur des bovins avaient été dévorés, confirmant l'hypothèse du loup.
Sauf que l'ADN vient démentir les observations de terrain. Et surprise... les analyses révèlent les traces d'un renard. Nulle trace de loup ou de chien. Si cela ne désigne pas le renard de manière définitive, cela pourrait s'expliquer par les habitudes charognardes du goupil: il ne serait en effet pas exclu que la génisse ait mis bas deux veaux morts-nés, ou qu'ils aient été tués par un autre animal, avant l'arrivée du renard. L'enquête ne conclut donc ni à la culpabilité du petit canidé, ni à celle de son grand cousin le loup, comme l'explique Denis Rychner, porte-parole de la Direction générale de l’environnement (DGE).