La gérance Wincasa pointée du doigt
Des locataires sont menacés de poursuites pour avoir contesté une augmentation de loyer

Être en conflit avec sa gérance n'est jamais une bonne idée. Cette locataire vit depuis 25 ans dans le même appartement de la ville de Binningen (BL). Mais aujourd'hui, elle est menacée par sa gérance, simplement parce qu'elle s'oppose à une augmentation de loyer.
Publié: 28.02.2024 à 09:01 heures
1/5
Les locataires de la Bruderholzstrasse à Binningen (BL) traversent une période difficile. (Image symbolique)
Photo: Getty Images

Les locataires de la ville bâloise de Binningen sont en colère. Après avoir reçu une augmentation de loyer de sa gérance, une habitante a décidé de contester cette mise à jour. Mais cette décision s'avère être lourde de conséquences, rapporte CH Media.

A la suite de son opposition, la locataire a reçu à plusieurs reprises des menaces de résiliation et de poursuites. Entre-temps, 25 autres personnes ont contesté cette augmentation. Mais la gérance en question, Wincasa, se dédouane de toute responsabilité.

148 francs d'augmentation

Tout a commencé au début du mois de juin 2023. C'est à cette époque que cette habitante de Binningen (BL) a reçu une première lettre de sa gérance immobilière Wincasa. Le courrier indiquait que le 1er octobre, le loyer de son appartement de 4,5 pièces augmenterait de 148 francs. Surprise, la locataire a demandé à l'association des locataires de Bâle-Campagne d'examiner cette augmentation subite. Pour y voir plus clair, les journaux de CH Media se sont procuré la lettre en question.

La locataire estime que l'augmentation de loyer est nettement trop élevée. Elle décide donc de contester toute modification de son contrat. Jusqu'à ce qu'un accord soit trouvé, le statu quo s'applique et la séniore s'acquitte donc de son loyer, sans avoir à payer l'augmentation. 

Mais la gérance n'a rien voulu savoir. La locataire a commencé à recevoir plusieurs menaces de poursuite et de résiliation de la part de l'administration.

Elle craint de perdre son logement

La locataire dans la tourmente vit dans son appartement depuis 25 ans. Elle sait qu'elle est dans son droit. Malgré tout, elle a peur de perdre son toit. Depuis neuf mois, elle est constamment sous tension.

Mais elle n'est plus seule dans son combat: 25 personnes s'opposent également à cette augmentation de loyer. Mais les contestations vont bien au-delà d'une simple exigence trop élevée. Selon une habitante, Wincasa fait «moins que le strict nécessaire» pour l'immeuble.

D'autres locataires se plaignent de la joignabilité catastrophique de l'administration. Les mails et Les coups de téléphone restent souvent sans réponse... Wincasa ne répondrait même pas aux lettres recommandées.

Que dit la gérance immobilière?

Simon Roth, co-directeur de l'association des locataires de Bâle-Campagne, a pris connaissance de cette mauvaise communication. Il ne soupçonne toutefois pas la gérance d'être de mauvaise foi. Selon lui, elle est juste en situation de surmenage: «Ils n'ont pas assez de personnel. Je ne peux pas m'imaginer que ce soit un plaisir d'y travailler», atteste le co-directeur.

Qu'en pense la gérance visée? Celle-ci dit ne pas pouvoir se prononcer sur le cas concret en raison de la procédure en cours. Wincasa estime en outre qu'elle n'est qu'un prestataire de services immobiliers. C'est le propriétaire qui décide – ou pas – d'une augmentation de loyer en raison de la hausse du taux d'intérêt de référence. En l'occurrence, il s'agit ici de la caisse de pension de Credit Suisse.

La procédure est toujours en cours

Malgré tout, Wincasa reconnaît des erreurs: «Malheureusement, il est arrivé dans un passé récent que des rappels et des menaces de résiliation soient envoyés à tort dans certains cas.» Les locataires auraient été informés en conséquence et des excuses leur auraient été présentées.

Les habitants avec lesquels CH Media s'est entretenu affirment toutefois n'avoir jamais reçu d'excuses. En attendant que le calme revienne dans la Bruderholzstrasse, les habitants devront donc prendre leur mal en patience. Ou vider leur appartement. Selon un locataire, dix personnes ont déjà quitté les lieux. 

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la