La gauche radicale sort, l'UDC monte
La droite et Pierre Maudet raflent les élections genevoises

Aucun candidat n'a été élu dimanche au 1er tour de l'élection du Conseil d'Etat genevois. Nathalie Fontanet et les trois autres magistrats sortants tirent leur épingle du jeu, Pierre Maudet remporte son pari, tandis que le Centre est à la peine.
Publié: 03.04.2023 à 00:48 heures
La PLR Nathalie Fontanet (photo) arrive largement en tête du scrutin avec 49'218 voix, ratant de 729 suffrages la majorité absolue pour être élue au premier tour.
Photo: keystone-sda.ch

Les électeurs genevois ont manifesté la confiance qu'ils portent à la grande argentière du canton. La PLR Nathalie Fontanet arrive largement en tête du scrutin avec 49'218 voix, ratant de 729 suffrages la majorité absolue pour être élue au premier tour. La magistrate sera une véritable locomotive au second tour.

Avec 38'232 voix, vient ensuite le conseiller d'Etat socialiste Thierry Apothéloz. Le conseiller d'Etat écologiste Antonio Hodgers (35'490 voix), se pose sur la troisième marche du podium, bien placé pour arracher un troisième mandat. La PLR Anne Hiltpold, portée par le bon résultat de sa colistière, arrive quatrième (35'147 voix).

La responsable de l'économie Fabienne Fischer a soufflé sur le fil à Pierre Maudet, dimanche en soirée, la cinquième position. L'écologiste avait succédé à Pierre Maudet en 2021, à la faveur d'une élection complémentaire. Elle peut se prévaloir de 31'403 suffrages pour ce premier tour.

Le retour de Maudet

Le résultat de Pierre Maudet constituait l'une des grandes inconnues de ce premier tour. L'ancien conseiller d'Etat déchu réussit à se hisser à la sixième place (31'315 voix). Il conserve ainsi ses chances pour le 2e tour.

Face à ce score, la tête de proue de Libertés et Justice sociale se réjouit: Pierre Maudet y voit avant tout «une avancée collective», grâce à tous ses militants. Le revenant d'avancer: «Ce score est une forme de réhabilitation, mais aussi une impulsion pour Genève». À rappeler que l'ex-magistrat avait été au centre d'une affaire pour l'acceptation d'un avantage.

Enfin, la septième place est revenue à Carole-Anne Kast — qui a empoche 31'289 suffrages. Mais la socialiste, déjà membre de l'exécutif d'Onex, semble être la plus menacée au deuxième tour, parmi les candidats de gauche — à compter que la droite constitue une grande alliance pour renverser la majorité gouvernementale.

L'UDC s'envole, le Centre plonge

Requinquée par sa progression au Grand Conseil, l'UDC appelle aujourd'hui à l'union de la droite pour faire élire l'un de ses candidats au Conseil d'Etat. Les conseillers nationaux Céline Amaudruz et Yves Nidegger n'excluent pas de se présenter au second tour.

Reste à savoir quelle sera l'attitude du Centre, lui qui a toujours refusé un rapprochement avec l'UDC – qu'il juge trop extrême. À l'heure actuelle, ses deux candidats au Conseil d'Etat se trouvent en difficulté: Delphine Bachmann et Xavier Magnin arrivent respectivement en neuvième et en dixième position.

Alliance avec le MCG?

Le Mouvement citoyens genevois (MCG) menace de tout chambouler. La formation, qui a bâti son succès avec ses positions anti-frontalières, et était donnée comme moribonde, connaît un nouvel élan.



Son candidat Philippe Morel pointe ainsi en huitième position. Le mouvement appelle lui aussi à une grande union de la droite au second tour. Son magistrat sortant Mauro Poggia ne se représentant pas.

A gauche, la situation est beaucoup plus claire. Les Verts et les socialistes ont fait liste commune au premier tour et lutteront, main dans la main, au deuxième tour pour conserver leur majorité au gouvernement, comptant, au passage, sur des voix de l'extrême gauche. Ce bord politique ayant été éjecté du Grand Conseil.

Le taux de participation à ce premier tour de l'élection du Conseil d'Etat genevois s'est élevé à 37.14%.

(ATS/Daniella Gorbunova)

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