Une situation idyllique, une fiscalité avantageuse et un vis-à-vis agréable avec les voisins: Risch, dans le canton de Zoug, est appréciée des riches et puissants. Daniel Vasella, l’ex-patron de Novartis, ne fait pas exception. Avec deux imposantes villas et un vaste domaine, le septuagénaire s’est assuré pas moins de 500 mètres d’accès au lac.
La pièce maîtresse de sa collection immobilière est le domaine d’Aabach. Il était destiné autrefois destiné à devenir un centre de formation pour les cadres de Novartis. Le changement de zonage n’ayant pas eu lieu, Daniel Vasella a acheté en 2014 le terrain de 50’000 mètres carrés ainsi que la villa historique Göhner. C’est là que vivait autrefois l’entrepreneur Ernst Göhner, qui, selon Daniel Vasella, a également fait construire une ferme, qui se trouvent sur une autre parcelle de 2500 mètres carrés.
Un nouvel immeuble
C’est cette ferme-là que Daniel Vasella compte aujourd’hui démolir. Son objectif: construire un immeuble d’habitation avec parking pour de la location-vente, comme stipulé sur de la demande de permis de construire. «La construction de remplacement reste en bois, avec la même surface et la même répartition en appartements que la construction actuelle», explique Daniel Vasella explique sur demande. Le projet est signé Fabio Magnago, un architecte allemand de Stuttgart.
La demande de permis a été acceptée la semaine dernière et les travaux de construction devraient commencer prochainement. L’ex-patron de Novartis note qu’il n’y a pas eu d’opposition ou d’objection. C’est le premier immeuble qu’il louera.
Bien qu’il ait vécu en retrait ces dernières années, son nom est resté gravé dans la mémoire suisse. En 2013, il avait contribué au succès de l’initiative contre les rémunérations abusives lors de l’annonce de son indemnité de départ chez Novartis à hauteur de… 72 millions de francs.
«Super Dan»
Au cours de son mandat chez Novartis, il avait perçu plus de 400 millions de francs de «compensations». Selon «Finanz und Wirtschaft», aucun autre CEO n’a plus jamais perçu un tel salaire.
Ce Grison d’origine a gravi les échelons: d’abord, il a œuvré en tant que médecin, puis comme manager. Avec la fusion de Sandoz et Ciba, il a formé le groupe mondial Novartis. Les médias l’aimaient et l’admiraient: il était surnommé «Super Dan».
Mais à partir de 2013, Daniel Vasella a été considéré comme «l’arnaqueur de la nation», affichant parfois sa richesse sans scrupule: par exemple, il s’était rendu en Thurgovie en hélicoptère. La raison? Chercher 60 carpes koï japonaises pour son étang sur le campus de Novartis. Prix unitaire: 1000 francs.
Fuite aux États-Unis
Après son départ de Novartis, Daniel Vasella s’est d’abord réfugié aux États-Unis, d’où il a acheté une ferme bovine en Uruguay. Aujourd’hui, il conseille des cadres supérieurs et siège dans neuf conseils d’administration, notamment chez PepsiCo et American Express.
Il n’a pas pour autant perdu son flegme. Au début de l’année, des fraudes fiscales qu’il avait commises ont été rendues publiques. Le Grison avait déclaré avoir transféré son lieu de résidence de Risch au paradis fiscal de Monaco entre 2013 et 2015. Les autorités fiscales zougoises ont réussi à le démasquer grâce à des méthodes complexes, en suivant sa consommation d’eau et les reçus pour des capsules Nespresso mensuelles par exemple!
Ceux qui le souhaitent pourront donc bientôt devenir les voisins d’un homme à l’histoire mouvementée. Mais sans accès direct au lac, Daniel Vasella l’a d’ores et déjà privatisé.