L'augmentation des coûts de la vie préoccupe de plus en plus la génération Z et la génération Y – bien plus que le changement climatique! C'est ce que montre un sondage représentatif de Deloitte auquel 400 Suisses de la génération Z (nées entre 1995 et 2005) et des Millennials, ou génération Y, (nés entre 1983 et 1994) ont participé. Blick dispose en exclusivité des résultats de l'étude.
Les résultats de l'étude illustrent l'ampleur du phénomène: un Millennial sur deux s'inquiète du coût de la vie. Les craintes liées au changement climatique sont donc éclipsées par le niveau généralement élevé des prix en Suisse.
Pour un tiers des 1995-2005 également, le coût de la vie est la principale préoccupation. «La hausse des prix affecte directement le porte-monnaie. Les jeunes le ressentent particulièrement», explique Michael Grampp, économiste en chef chez Deloitte Suisse. Les jeunes de la génération Z débutent leur carrière et ressentent donc davantage l'augmentation des coûts. Ces tendances ont été confirmées lors d'un sondage réalisé par Blick dans les rues de Zurich.
Sur la Gen Z
Un tiers de la Gen Z n'a aucun soucis pour payer les factures
Parmi les jeunes nés entre 1983 et 1994, 29% des personnes interrogées se sentent à l'abri financièrement, alors qu'elles étaient encore près de la moitié l'année dernière. Chez les jeunes nés entre 1995 et 2005, un léger recul fait tomber le chiffre à 38%.
«Les Millennials se trouvent dans une autre phase de leur vie. Ils ont une famille, veulent peut-être se faire un bien immobilier. Entre 30 et 40 ans, on a plus d'obligations financières que lorsqu'on avait 20 ans», explique Michael Grampp à Blick.
Dans la génération Y, seul un tiers des jeunes peut faire face à toutes les dépenses sans problème. En 2023, c'était encore plus de la moitié. Chez la génération Z, la part de ceux qui peuvent payer sans problème toutes les dépenses de la vie a légèrement augmenté pour atteindre 48%. Nombreux sont ceux qui viennent de commencer leur vie professionnelle après leur formation – ce qui améliore brusquement leur situation financière avec l'arrivée des premiers salaires.
Les jeunes en Suisse sont plus pessimistes que la moyenne mondiale
Une comparaison avec l'enquête globale de Deloitte le montre: en Suisse, les jeunes sont plus pessimistes que la moyenne mondiale. Dans notre pays, seuls 28% pensent que leur situation financière va s'améliorer. Au niveau mondial, c'est le cas d'un jeune de la Gen Z sur deux, les Millennials étant un peu moins optimistes.
«En Suisse, nous avons un niveau de prospérité plus élevé. C'est la raison pour laquelle nous percevons les restrictions plus que d'autres», poursuit l'expert Michael Grampp. Mais il ne s'agit pas seulement de «se plaindre à un niveau élevé». En Suisse aussi, des gens n'ont pas un centime à épargner à la fin du mois.
Chez la génération Z suisse, la santé mentale est en outre une préoccupation majeure. En revanche, les Millennials s'inquiètent plutôt de l'instabilité politique due aux guerres en Ukraine et dans la bande de Gaza.
Le chômage, une source d'insécurité mondiale
Au niveau mondial, les jeunes sont également préoccupés par les coûts de la vie. Contrairement à la Suisse, le chômage est aussi une source d'insécurité à l'échelle mondiale. En Suisse, il arrive en sixième position.
En Suisse, le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans s'élevait l'année dernière à environ 3%. En revanche, en Espagne, en Grèce et en Italie, plus d'un cinquième des jeunes sont au chômage. «L'importance d'un emploi est plus importante dans d'autres pays que chez nous», précise Michael Grampp.
Selon l'économiste, la situation économique a toujours une grande influence sur les préoccupations actuelles. «Si l'économie se rétablit progressivement, les soucis d'argent diminueront à nouveau», affirme l'intéressé. L'avenir nous dira si le changement climatique redeviendra alors la préoccupation principale des jeunes générations ou si la santé mentale prendra le dessus.